Essai Jaguar F-Type Coupé : Badass
par Cedric Pinatel

Essai Jaguar F-Type Coupé : Badass

Il y a tout juste un an nous essayions la F-Type Roadster, censée marquer le renouveau sportif de Jaguar. Cette année la marque de Coventry passe au coupé pour augmenter son taux de pénétration sur le marché de la GT dynamique, alors que le grand coupé XK se prépare à disparaître du catalogue. Accessoirement, la F-Type R est sur le papier la Jaguar la plus performante de tous les temps. Après un premier essai sur les routes espagnoles, on peut surtout admettre qu'il s'agit d'une des machines les plus caractérielles de sa catégorie. Le nouveau slogan de Jaguar prétend qu'il est good to be bad, que c'est bon d'être méchant et sur ce coup, on veut bien être d'accord : méchante oui c'est certain, mais elle a un bon fond.

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Il y a tout juste un an nous essayions la F-Type Roadster, censée marquer le renouveau sportif de Jaguar. Cette année la marque de Coventry passe au coupé pour augmenter son taux de pénétration sur le marché de la GT dynamique, alors que le grand coupé XK se prépare à disparaître du catalogue. Accessoirement, la F-Type R est sur le papier la Jaguar la plus performante de tous les temps. Après un premier essai sur les routes espagnoles, on peut surtout admettre qu'il s'agit d'une des machines les plus caractérielles de sa catégorie. Le nouveau slogan de Jaguar prétend qu'il est good to be bad, que c'est bon d'être méchant et sur ce coup, on veut bien être d'accord : méchante oui c'est certain, mais elle a un bon fond.

Jusqu'à l'arrivée de la F-Type, Jaguar ne faisait que capitaliser sur les derniers développements entrepris par le groupe Ford. Fort heureusement pour l'avenir de la marque de Coventry, les nouveaux propriétaires sont loin de rester passifs en coulisses même si ça ne s'est pas vu tout de suite dans les showrooms. Tata a mis beaucoup d'argent sur la table depuis 2008 pour assurer la viabilité de Jaguar à long terme, avec la ferme intention de porter ses volumes de ventes au niveau de ceux de Mercedes, Audi et BMW. Un objectif qui passait nécessairement par de gros investissements en R&D, un développement de la gamme et un gros travail sur l'image de la marque. Pour ce dernier point, l'arrivée d'un modèle aussi égoïste que la F-Type était sans doute un passage obligatoire. Avec son style très fort et ses velléités sportives, c'est la nouvelle icône de la marque. Il était temps qu'elle arrive, puisque ce créneau avait été délaissé par Jaguar après la carrière de la Type E. Depuis, Jaguar ne construisait que des berlines ou de grosses GT de luxe.

Et maintenant, un toit

Le premier jour, Tata a crée la F-Type Roadster. Idéalement taillée pour envahir le marché américain, elle s'est écoulée à près de 8 000 exemplaires dans le monde depuis son lancement et les délais de livraisons se sont inévitablement allongés. Une année plus tard, Jaguar met cette fois un toit sur son Roadster et crée le F-Type Coupé. Sur un segment automobile où les ventes restent généralement plus élevées dans le monde en coupé qu'en cabriolet, c'est économiquement très rationnel. La bonne nouvelle, c'est que la toiture sied très convenablement à la F-Type. En fait, elle n'a pas beaucoup changé depuis le concept vu à Francfort en 2011. Même si le Roadster de série était alors déjà dans les tuyaux, c'est le Coupé C-X16 qui révélait au public l'identité de la première sportive Jaguar du XXIème siècle. J'avoue avoir été touché par les lignes musclées du Roadster et conserver une légère préférence pour cette version sur le plan esthétique, sans doute parce que l'arrivée du toit donne l'impression d'une silhouette un peu plus haute. Mais sincèrement, vous en connaissez beaucoup des coupés à la signature visuelle aussi forte ? Jaguar évoque bien évidemment l’ancêtre Type E (une filiation d'autant plus convenue sur le plan marketing). Soit, mais mon imagination un brin perverse trouverait presque un air de Corvette Sting Ray Split Window sur ce trois quart arrière, avec cette ligne de toit qui fuit vers une poupe toujours aussi haute et massive.

A l'intérieur, on est en terrain connu puisque la planche de bord, les baquets et l'environnement sont les mêmes que sur le coupé. On retrouve donc une largeur aux coudes impressionnante entre le conducteur et son passager (pour rappel, la F-Type n'est pas beaucoup moins large qu'une Lamborghini Gallardo), ainsi qu'un style plutôt dynamique, tourné vers le conducteur. Tout n'est pas parfait (notamment sur le traitement de certains détails sur la console centrale) et il faut passer par la case option pour les amateurs de cuir à profusion ou d'Alcantara à forte dose. Mais dans l'ensemble, on est bien dans une GT sportive de race. Et si vous optez pour le toit vitré (qui donne une touche Targa très réussie visuellement),  la luminosité intérieure est proche de celle du Roadster.

Un V6 qui chante, ou un V8 qui tracte

La F-Type Coupé reprend la gamme moteur du Roadster à quelques petits ajustements près. En entrée de gamme, c'est toujours le V6 qui anime la bête avec 340 chevaux, contre 380 à la V6S que nous avons commencé par essayer. Dès la première accélération en mode Race (suspensions, moteur-boîte, sonorité et direction sont ajustables), vous avez le plaisir de retrouver l'accompagnement sonore extrêmement travaillé de la F-Type Roadster V6S. En fait, c'est même encore plus impressionnant puisqu'à haute vitesse dans le coupé, la sonorité du V6 est encore plus intense à l'intérieur que dans le Roadster sans capote (bruits de vent obligent). Les circuits acoustiques autour de l'habitacle sont sans doute d'une sophistication extrême (merci aussi à l'échappement et ses clapets actifs), et vous avez parfois la sensation que votre F-Type V6S hurle encore plus fort qu'elle ne pousse, même si les accélérations sont déjà sérieuses avec un 0 à 100 km/h abattu en 4,9 secondes (via le launch control, nous l'avons essayé).

Le comportement dynamique est très soigné, par ailleurs : Jaguar annonce 80% de rigidité en plus par rapport au Roadster (!) et le Coupé gagne une vingtaine de kilos sur la balance sur cette version. Certes, on se demande toujours comment une sportive deux places au châssis 100% aluminium peut arriver à un poids aussi peu contenu (1594 kilos à vide sur le V6S), mais les sensations distillées sont franchement mémorables et l'équilibre naturel, remarquable. A part une direction peut-être un peu trop légère de perception à vitesse haute, la F-Type Coupé V6S offre une expérience de conduite raffinée grâce à une vraie facilité de prise en main, un amortissement bien tenu, un environnement sonore stimulant et une précision à l'inscription encore en progrès par rapport au Roadster V6S que nous essayions l'année dernière. En fait son seul gros problème persistant, c'est la présence dans la gamme d'une version V8 exagérément caractérielle ( placée 25 000 euros plus chère). On en reparle tout de suite.

Crédit photos : Cédric Pinatel/le blog auto

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