Dacia : la Roumanie redoute la concurrence du Maroc
par Elisabeth Studer

Dacia : la Roumanie redoute la concurrence du Maroc

Les pays de l'Est – et plus particulièrement la Roumanie - pourraient faire les frais du développement de à Tanger au Maroc. Les employés de l'usine Dacia/Renault de Mioveni, près de Pitesti, craignent avant tout que leur site se montre moins compétitif que son pendant marocain, compte-tenu du déficit d'infrastructures de leur pays. Une situation qui pourrait pousser Renault à privilégier son usine marocaine pour la production de véhicules low cost.

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Les pays de l'Est – et plus particulièrement la Roumanie - pourraient faire les frais du développement de sites industriels Renault au Maghreb. C'est en tout cas ce que redoutent les salariés roumains de Dacia, lesquels voient d'un mauvais œil l'expansion de l'usine du constructeur à Tanger au Maroc. Les employés de l'usine Dacia/Renault de Mioveni, près de Pitesti, craignent avant tout que leur site se montre moins compétitif que son pendant marocain, compte-tenu du déficit d'infrastructures de leur pays. Une situation qui pourrait pousser Renault à privilégier son usine marocaine pour la production de véhicules low cost.

Leur angoisse est telle que près de 10.000 personnes ont manifesté cette semaine en Roumanie à l'appel du syndicat de l'usine Dacia/Renault en vue d'obtenir de la part du gouvernement la construction d'une autoroute qui s'avère être d'un intérêt stratégique pour permettre l'exportation des véhicules.

Les manifestants auront notamment réagi au report gouvernemental de la construction d'un tronçon entre Pitesti, siège de leur usine, et Sibiu, une extension qui permettrait pourtant d'améliorer le trajet des camions entre l'usine et les frontières de la Hongrie et des pays d'Europe de l'Ouest. A l'heure actuelle, l'unique autoroute de Roumanie relie la zone industrielle de Pitesti au port de Constanta, sur la mer Noire, permettant à Dacia d'exporter sa production via voie maritime vers le Moyen-Orient, les pays du Golfe et l’Afrique. Parmi les revendications des salariés figurent également des changements dans le code du travail roumain, les employsé voulant éviter que des contrats à durée déterminée ne se succèdent les uns après les autres, augmentant la précarité de l'emploi.

Un des dirigeants du Syndicat automobile Dacia, Ion Iordache, estime plus largement quant à lui que les « investisseurs commencent à perdre leur intérêt » pour la Roumanie. Il souhaite que soient mis en place des infrastructures et un programme national d'enseignement professionnel pour y remédier.

Fin février, le directeur général de la marque Dacia, Nicolas Maure, avait pour sa part déclaré à la presse roumaine qu'une des priorités du groupe était d'obtenir un accès plus rapide vers la frontière hongroise. Selon lui, la mise en place d'une autoroute entre l'usine et le point frontière, permettrait d'économiser 30 euros par véhicule. Rappelons que l'usine Dacia/Renault de Roumanie a une capacité de production de 350.000 véhicules par an et emploie environ 8.300 personnes.

Mais au final, c'est bien la concurrence entre Roumanie et Maroc qui est au cœur des tensions, alors que Renault a récemment doublé la production dans son usine de Tanger. Elément non négligeable : les salariés marocains sont rémunérés deux fois moins (250 euros par mois) que leurs homologues roumains (500 euros par mois).

Sources : Reuters, Mediafax.

Crédit photo : Dacia

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Les pays de l'Est – et plus particulièrement la Roumanie - pourraient faire les frais du développement de à Tanger au Maroc. Les employés de l'usine Dacia/Renault de Mioveni, près de Pitesti, craignent avant tout que leur site se montre moins compétitif que son pendant marocain, compte-tenu du déficit d'infrastructures de leur pays. Une situation qui pourrait pousser Renault à privilégier son usine marocaine pour la production de véhicules low cost.

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