La vente était organisée en deux parties : la vente principale et une seconde journée réservée à la dispersion d'une collection privée de quarante Alfa Romeo d'après-guerre. La vedette de la vente était une Ferrari 166MM/53 de 1953 ayant appartenu au pilote belge Jacques Herzet, qui la fit recarosser en barquette par la carrosserie Oblin en 1954 après une saison de compétition. C'est à cette occasion qu'elle reçut la livrée distinctive qu'elle porte toujours aujourd'hui. N'ayant pas trouvé preneur lors des enchères, elle a été achetée après la vente pour 2,55 millions, un peu en-dessous de l'estimation basse de 2,9 millions. C'est le plus gros chiffre de la vente, qui fait cependant pâle figure face au gros lot touché lors de la vente RM Auctions par une Jaguar Type D quasi-contemporaine de 1955 adjugée à 3,7 millions.
Trois autres autos ont dépassé le million d'euros : une Bentley 8-litre Sportsman Coupe Gurney Nutting de 1931 qui n'est pas si loin de la Ferrari avec 2 190 400 euros, une Isotta-Fraschini Tipo 8A de 1924 par Ramseier à 1 287 200 euros et une Hispano Suiza J12 Type 68 de 1934 par Vanvooren à 1 127 040 euros.
Dans les belles ventes de voitures de carrossiers d'avant-guerre, citons également un majestueux cabriolet Delage D8S par Pourtout parti pour 949 720 euros,
Et cette très élégante Delahaye 135 Coupe des Alpes Roadster par Chapron de 1937, présentant la particularité d'être en condition d'origine et adjugée à 619 840 euros.
Les "Avant-Guerre" n'ont pas été les seules à faire de belles ventes. On peut citer par exemple une Mercedes 300 SL coupé à 964 000 euros, une Alfa Romeo Giulia TZ à 955 400 euros, et une Lamborghini Miura S à 806 700 euros. La carrosserie française n'a pas complètement disparu de cette période moderne : une SM Mylord cabriolet par Chapron a changé de mains pour 548 320 euros, et la très originale Pegaso Z102 de 1954 par Saoutchik, très américaine dans son inspiration, a atteint 715 200 euros.
La beauté n'est pas le seul critère déterminant, témoin la surprise constituée par l'étrange traction électrique Pierre Faure de 1941, vue dans un post précédent, vendue largement au-dessus de son estimation à 51 256 euros.
Comme l'année dernière avec la Ferrari ex-Alain Delon, les voitures de stars faisaient partie des attractions. La Rolls Silver Cloud cabriolet Mulliner ex-Bardot ex-Aznavour, un concentré de glamour showbiz seventies, est partie à 286 080 euros.
Le cas de Chevrolet Bel Air 1957 ex-Ringo Starr est plus compliqué. Le Beatle barbu n'a qu'un rôle périphérique puisqu'il s'est contenté de poser avec la voiture, prix d'un concours publicitaire pour un fabricant américain d'autoradios. Mais il est tombé amoureux de cette auto modifiée par Georges Barris, le customiseur préféré d'Hollywood, au point de s'en faire faire une réplique sur base de cabriolet. Le coupé a été adjugé à 48 900 euros.
Autre cas particulier de voiture people, la Fiat Shellette de 1972 de 1972. Réalisée sur une base de Fiat 850 cette voiture de plage est l'oeuvre d'une collaboration entre Michelotti et l'architecte naval Philippe Schell. Elle devait une bonne partie de son cachet au fait d'appartenir à Philippe Starck, ce qui lui donne un blanc-seing quant à son intérêt stylistique. Elle a été vendue 41 720 euros.
Il y avait malheureusement trop de voitures intéressantes pour toutes les chroniquer. Terminons cette petite sélection subjective sur une rareté, l'ASA 1000 GT de 1965. Ce petit coupé italien qui ne paye pas de mine a un pedigree de rêve. Issu d'un projet Ferrari repris par Giotto Bizzarini, l'ASA 1000 est propulsée par un 4 cylindres 1000 cm3 de 97 chevaux qui est ni plus ni moins qu'une tranche de V12 Colombo, sous une carrosserie signée par Giorgetto Giugiaro pour Bertone. On peut y deviner le projet avorté de petite Ferrari, "Ferrarina", repris par la famille De Nora, des industriels milanais qui créèrent la marque ASA pour l'occasion. Elle a changé de mains pour 95 360 euros.
Crédit photos : le blog auto