Alors que les essais libres et qualificatifs s'étaient déroulés sur le sec, la météo était mauvaise lorsque le jour se levait dimanche, mais le circuit semblait praticable. La piste était certes mouillée à l'ouverture de la pitlane, mais de façon suffisamment modérée pour que certaines équipes optimistes se décident à monter des pneus intermédiaires... alors que d'autres se faisaient piéger en rejoignant la grille à l'image de la la Corvette Larbre Compétition no50 et l'Aston Martin no99. Une erreur de l'équipe Toyota obligeait par ailleurs la no8 à partir de la pitlane, un problème qui allait s'avérer d'autant plus grave que la pluie ne cessait pas de tomber et que la direction de course décidait, raisonnablement, de faire partir la course derrière le safety car à 11 heures. La no8 perdait de ce fait un tour d'entrée.
S'en suivaient huit tours derrière l'Audi RS5 quattro pendant lesquels la pluie ne faiblissait pas et faisait quelques victimes. Certains pilotes de GT Am, peu familiers du circuit, ayant un peu de mal à soutenir le rythme dans des conditions particulièrement difficiles et accumulaient les tout droits.
Sans espoir d'amélioration immédiate, la course était stoppée au drapeau rouge et commençait alors une longue attente, les yeux rivés sur le radar de la météo, tandis que les voitures étaient garées sur la ligne droite en condition de parc fermé.
Une éclaircie (ou du moins des gouttes plus clairsemées) décidait les officiels à reprendre la course à 13h30, une nouvelle fois sous safety car. Bien évidemment, dès que les voitures s'ébranlaient, la pluie redoublait... Durant cette période sous safety car se produisait cependant un incident important. Un débris s'étant logé dans une entrée d'air de l'Audi de tête, la no1 d'André Lotterer, Audi décidait de faire rentrer la voiture par sécurité, pensant qu'elle serait capable de revenir dès que le safety car s'effacerait... ce qu'il n'a pas fait.
C'est donc la Toyota no7 qui héritait de la tête de la course au moment de la seconde interruption. Une troisième tentative de départ, à 15h30, était terminée au drapeau rouge définitivement après un demi-tour. Même si la course n'a jamais vu le drapeau vert, un classement a été établi et la cérémonie du podium a eu lieu, surtout par respect du public qui est resté stoïquement jusqu'au bout. La moitié des points a été distribuée, ce qui permet à Audi de décrocher dès maintenant le titre constructeur grâce à la seconde place de Duval/McNish/Kristensen, mais c'est bien la Toyota no7 de Nakajima/Wurz/Lapierre qui monte sur la plus haute marche du podium. La troisième place est pour Rebellion Racing avec Andrea Belicchi et Mathias Beche.
En LMP2, le classement reflète l'ordre des essais avec la Morgan-Nissan Oak no35 de Baguette/Gonzales/Plowman devant l'Oreca-Nissan G-Drive no26 et la Zytek-Nissan no27 Gainer, qui fait un excellent résultat pour la première tentative de ce team japonais au niveau international.
En GTE Pro, l'Aston Martin no97 de Turner/Mücke/Makowiecki l'emporte devant la Ferrari no51 de Fisichella/Bruni et la Porsche no91 de Bergmeister/Pilet. L'Aston no99, qui avait le deuxième chrono des essais, s'est retrouvée coincée en fin de peloton...
En GTE Am, c'est l'Aston Martin no95 qui obtient la victoire devant l'Aston n96 et la Porsche Proton no88.
Au final, c'est une impression de frustration qui domine, mais il n'est pas question de blâmer la direction de course. Le plateau du WEC inclut des professionnels et des amateurs de niveau très disparate, et Fuji n'est pas un circuit facile. Lancer tout le monde dans de telles conditions aurait à coup sûr conduit à des problèmes dont on se passe très bien. Rendez-vous maintenant à Shanghai pour la suite.
Crédit photos : PLR/le blog auto
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