Il est vrai que le pays dispose d'un accès maritime idéalement placé, étant par ailleurs doté de la population la plus importante du continent avec près de 169 millions d'habitants. Reste que le Nigeria est malheureusement réputé pour son climat sécuritaire incertain et l'ampleur de la corruption qui y règne.
Le cas échéant, l'accord fera de Nissan le premier géant automobile étranger à s'implanter dans le pays depuis une récente modification de législation. Le gouvernement nigérian mène en effet une politique de libéralisation économique favorisant les partenariats public-privé et les alliances stratégiques avec les firmes étrangères.
A l'heure actuelle, le site de production de Stallion assemble des véhicules commerciaux, mais l'accord prévoit son agrandissement en vue de l'adapter à la fabrication de voitures, camionnettes et fourgonnettes. Si le détail des différentes productions qui y devraient voir le jour sera fourni ultérieurement, les deux partenaires ont d'ores et déjà indiqué que le premier véhicule Nissan à sortir de ces lignes devrait être le Patrol, et ce, au printemps 2014. L'usine devrait être également "ouverte" à Renault, partenaire de Nissan, "en fonction des besoins", selon les termes mêmes de l'accord. En toute logique, l'Alliance devrait y assembler à terme la Datsun Go ainsi que les Dacia rebadgées Renault.
A l'occasion de la signature de l'accord, Sunil Vaswani, président de Stallion Group s'est félicité de la nouvelle politique automobile menée par le président nigérien Dr Goodluck Jonathan, laquelle vise à faire du Nigeria le leader régional dans l'industrie. Soulignant par ailleurs que son groupe s''était engagé "à investir dans une industrie automobile entièrement intégré qui favorise la création de plusieurs industries de sous-traitance", éléments bénéfiques en termes socio-économiques.
Carlos Ghosn, numéro un de l'Alliance a quant à lui salué "les mesures proactives prises par le gouvernement du Nigeria pour encourager les investissements étrangers et la création d'emplois générée par la fabrication automobile nationale ". Affichant parallèlement la volonté de Nissan de "faire du Nigeria un pivot important de la construction en Afrique". Le groupe table ainsi sur un doublement de ses ventes annuelles d'ici 2016 sur le continent africain, alors que 110 000 unités avaient été commercialisées fin 2012. Carlos Ghosn estime par ailleurs qu'en tant que « premier arrivant du secteur au Nigeria », l'Alliance est « bien positionnée » pour profiter de la croissance à long terme de ce marché et du marché africain au sens plus large ».
La stratégie industrielle est initiée par l'annonce de la production de son nouveau pick-up sur son site de Rosslyn à Pretoria en Afrique du Sud, et se poursuivra par le lancement de la marque Datsun sur le continent avant la fin de l'année 2014.
Fin septembre, le ministre de l'Industrie, du Commerce et d'Investissement au Nigeria, M. Olusegum Aganga avait déclaré pour sa part que « les changements politiques mises en œuvre par le gouvernement fédéral du Nigeria au cours des derniers mois et l'amélioration de la gouvernance des sociétés » avait « fourni un environnement favorable aux investisseurs nationaux et étrangers».
Pour la deuxième année consécutive, les rapports de la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED) ont classé le Nigeria comme la première destination en Afrique pour l'investissement direct à l'étranger (IDE). Le Nigeria a été classé quatrième au niveau mondial en termes de rendements moyens sur les investissements à 35,5%. Le taux de croissance actuel du pays est entre 6 et 7%, bien supérieur à la moyenne mondiale.
Sources : Agence Ecofin, Le Point.fr
Crédit Photo : Nissan