A la tête de Peugeot Sport depuis tout juste 1 an, l'opération 208T16 Pikes Peak est le premier fait d’armes de Bruno Famin en tant que patron de la division sportive du constructeur. Nous avons pu nous entretenir à bâton rompu avec cet ingénieur maison qui fut directeur technique du programme endurance du Lion de 2007 à 2011.
LBA : Comment a débuté le projet Pikes Peak?
BF : Tout a démarré mi novembre 2012, peu après le lancement de la 208GTI et celui de la 208 Type R5. Le projet a reçu un accueil unanimement positif et le feu vert a été donné sans délai…ni pilote d'ailleurs.
LBA : Comment a été conçue l’auto?
BF : C’est une auto de circuit qui a été adaptée à l’épreuve. Une équipe de 10 personnes a travaillé sur le projet. La catégorie Unlimited permet de faire ce que l’on veut. Il fallait une silhouette de 208 et un arceau cage. Pour le reste, on a utilisé des éléments qui ont fait leur preuve, comme ceux provenant de la 908. Pour conduire la voiture, il fallait en quelque sorte un pilote de rallye capable de rouler avec une voiture de circuit…
LBA : D’où le choix de Sebastien Loeb ?
BF : C’est vrai, son nom s’est rapidement imposé comme une évidence. Nous avons approché d’autres pilotes familiers de l’épreuve, mais ils avaient d'autres obligations. Concomitamment, ce passage du pilote chevronné chez Peugeot a été apprécié chez Citroën et a resserré les liens à l’interne. Tout le monde a travaillé dans le même sens et c'est tout PSA qui a gagné.
LBA : Quels ont été les principaux écueils?
BF : Il a fallu gagner la confiance de Sébastien Loeb. Il a été enthousiasmé par le projet, mais il a fallu faire une auto dans laquelle il se sente bien de suite. Dans ce genre de sprint, il faut se sentir à l’aise sans délai. Il n’y a pas de rattrapage possible, pas plus en course qu’aux abords de la route…
LBA : Quels étaient les spécificités liés à l’altitude?
BF : On pense au moteur bien sur, puisque l’épreuve se termine à plus de 4000m, mais les freins, ainsi que l’aérodynamique sont impactés par l’altitude. La mise en température immédiate des pneus à 2865 mètres est évidemment primordiale.
LBA : La 208T16 a fait des montées rapides a Goodwood. Il y aura d’autres records ?
BF : Nous ne voulons pas diminuer l’intensité de l’événement Peak Pikes. Goodwood est un show, pour lequel nous sommes préparés avec sérieux, mais sans pression. Nous avons pu faire évoluer une vraie voiture de course pour le plaisir de spectateurs plus intéressés par l’authenticité de l’engagement que par un record. Il y a aura d'autres engagements de Peugeot Sport bien sur, qui tiendront compte de l'impact réussi de l'opération Pikes Peak.
Merci à Fabrice de Michelin compétition et à Laure Perramond, facilitateurs de cette rencontre
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