Au Japon la catégorie kei ne connaît pas la crise, ou plutôt en profite, comme elle profite des changements démographiques et sociétaux. Les chiffres de ventes publiés à l'issue de l'année fiscale 2012 au 31 mars font état d'un nouveau record de vente à 1,97 million d'unités.
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Ce chiffre, qui inclut voitures particulières et utilitaires, représente désormais près de 40 % du total de véhicules vendus au Japon, soit 5,21 millions. C'est une progression de 18,8 % sur l'année 2011 (23 % pour les voitures particulières seules) alors que le marché a progressé de 5,7 %. Le prix de vente, entre 7 000 et 10 000 euros en général, ainsi que la fiscalité avantageuse n'expliquent pas tout. La conjugaison du vieillissement de la population, de l'augmentation du nombre de célibataires et de familles sans enfants fait que la taille de cette catégorie (3,4m de longueur par 1,48m de largeur maximum) devient un avantage plutôt qu'une limitation, et l'amélioration constante de la technologie et de la qualité de ces voitures leur donne un ratio prestations/prix qui séduit de plus en plus de consommateurs pour qui les performances modestes ne sont pas un problème surtout si on les met en regard des chiffres de consommation : la nouvelle frontière sur laquelle s'affrontent Suzuki et Daihatsu est désormais celle des 3 litres (de sans plomb) aux 100 km.
Ce retour progressif et paradoxal à la physionomie du paysage automobile japonais des années 60 où les kei cars étaient dominants force les grands constructeurs à réagir. Honda, qui a longtemps sous-traité ses kei cars à Yachiyo, une filiale, a rapatrié la conception et la production en interne avec la série N (N-BOX, N-One). Nissan s'est associé avec Mitsubishi pour la conception des keis vendus sous sa marque au lieu de simple rebadgeage comme précédemment, et les premiers fruits de cette nouvelle approche viennent d'arriver avec la gamme Dayz. Toyota a commencé à vendre les modèles Daihatsu sous sa propre marque... ce que fait Mazda depuis longtemps avec Suzuki. Ce redéploiement sur les keis pourrait être un élément de solution pour permettre aux constructeurs de garder un volume de production suffisant sur le territoire japonais alors que la tendance inexorable pour le reste des voitures, à cause des coûts de production et de la contraction prévue du marché domestique, est à la délocalisation.
La tendance vers plus de keis n'a pas non plus échappé aux constructeurs étrangers, américains et européens surtout, qui font de plus en plus de lobbying dans le cadre des discussions sur les accords de commerce internationaux pour que le Japon supprime les avantages fiscaux sur les keis afin de donner moins d'importance sur le marché japonais à une catégorie de véhicules pour lesquels seuls les constructeurs locaux ont une compétence.
La voiture qui illustre ce post est une nouvelle édition de la Daihatsu Mira Cocoa. Le succès de la Honda N-One et de ses multiples possibilités de personnalisation a semble-t-il donné des idées à Daihatsu qui propose désormais une version à deux tons de sa charmante Cocoa, dans une évolution qui prouve un peu plus que la clientèle souhaite s'éloigner des keis purement utilitaristes et est demandeuse de plus de personnalité pour ses petites autos... Deux combinaisons sont disponibles, dont une qui rappellera des souvenirs aux inconsolables de la 2CV Charleston.
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Pour résumer
Au Japon la catégorie kei ne connaît pas la crise, ou plutôt en profite, comme elle profite des changements démographiques et sociétaux. Les chiffres de ventes publiés à l'issue de l'année fiscale 2012 au 31 mars font état d'un nouveau record de vente à 1,97 million d'unités.