Déjà lundi, la CGT avait indiqué que des mouvements étaient programmés cette semaine - notamment à partir de mercredi - dans la plupart des usines françaises de Renault alors que la première phase des négociations sur la compétitivité du groupe automobile touchait à sa fin. Précisant qu'il s'agissait d'appels à la grève ou de simples débrayages. Parmi les sites concernés, l'usine de Flins et celle de Batilly (Moselle) et plusieurs centres d'ingénierie. Le syndicat a par ailleurs indiqué que depuis le début du processus, des arrêts de travail avaient été observés après la plupart des réunions, en vue notamment de permettre la tenue d'assemblées générales.
Mais la situation s'est quelque peu tendue mardi, alors que les syndicats laissaient entendre que la direction de Renault menaçait de fermer deux sites en France en l'absence de compromis sur l'accord de compétitivité.
"La direction nous a prévenus : 'si vous ne signez pas, il se pourrait que deux sites ferment'", a ainsi indiqué Laurent Smolnik, délégué central FO. Information par ailleurs confirmée par les représentants de la CGT et CFE-CGC.
Des déclarations qui ont immédiatement fait réagir gouvernement et direction du groupe automobile.
Les négociations entre la direction et les syndicats du constructeur automobile Renault ne doivent pas "s'apparenter à du chantage", a ainsi déclaré l'entourage du ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg.
Ce dernier ajoutant que « les discussions qui sont en cours actuellement chez Renault doivent évidemment respecter le dialogue social et donc la méthode des négociations ». Le ministre évoquant par ailleurs "un problème de méthode" de la part du constructeur.
Le constructeur automobile Renault a quant à lui démenti en suivant avoir proféré de telles menaces. Le groupe rappelant "que l'objet de ces négociations est, en cas d'accord avec les partenaires sociaux, de ne pas fermer de sites et de ne pas licencier".
Les délégués syndicaux ont ajouté pour leur part qu'en cas d'acceptation de l'accord, les sites français du constructeur automobile se verraient affecter des volumes supplémentaires de production en provenance des partenaires du groupe. Suivant alors les propositions faites récemment par Arnaud Montebourg.
La signature d'un accord, voulue courant février par la direction, "permettra à nos sites français d'être suffisamment compétitifs pour attirer des volumes venant de nos partenaires, à hauteur de 80 000 véhicules supplémentaires par an", a tenu à préciser quant à lui Gérard Leclercq, directeur des opérations France cité dans le communiqué.
Engagements jugés insuffisants par Kaurent Smolnik, ce dernier considérant que la production de 80 000 véhicules à l'année ne pouvait assurer que six mois de charge pour un établissement. Tout en ajoutant que la direction n'avait pas précisé quel partenaire (entre Nissan et Daimler) pourrait utiliser des sites français pour sa production.
En termes de politique salariale, la direction propose dans un communiqué de geler les salaires en 2013, puis de les augmenter de 0,5 % en 2014 (augmentation générale et individuelle), de 0,75 % en 2015, envisageant parallèlement "une évolution de l'intéressement pour en renforcer ses dimensions solidaire et rétributrice en fonction des résultats de l'entreprise".
Sources : AFP, Reuters, Les Echos
Crédit Photo : Renault