Pour l’instant, Mercedes maintient encore un semblant de camouflage sur son véhicule, qui se caractérise principalement par une peinture de vache normande, rendant plus difficile l’appréhension de ses lignes. Si nous n’avons pas pu ramener de clichés des détails que l’on désirait (l’habitacle notamment), on nous interdisait en effet de prendre des photos de la voiture, nous pouvions toucher avec les yeux. A l’image de sa grande sœur CLS, la CLA affiche un profil à tomber par terre, avec notamment une ligne de toit fuyante se terminant sur un arrière compact, associée à une très faible surface vitrée. Il en ressort un dynamisme teinté d’élégance, plutôt rare voire inédit sur ce segment de voitures 4 portes de ces dimensions. Bien entendu, des photos espions prises en Islande ont déjà presque tout dit, mais la vision directe malgré le masquage, apporte une notion sentimentale que l’on n’a pas en regardant des photos floues et pixélisées.
En montant à bord, on manque de se cogner la tête. Malgré la parenté directe avec la Classe A, on se retrouve dans une ambiance radicalement différente due aux montants et aux petites fenêtres qui nous propulsent directement dans un univers propre à la CLS. Une fois assis, on se demandait à quoi pouvait ressembler la planche de bord… sous ces épais morceaux de moquette ne laissant apercevoir que les compteurs. J’interroge alors mon pilote, qui m’invite tout bonnement à lever brièvement les différents voiles. Je reconnais alors immédiatement la console de la Classe A, et les mêmes aérateurs notamment. En outre, notre version 45 AMG, à l’image de tous les modèles d’Affalterbach voit le sélecteur de la boite disposé à l’avant de l’accoudoir et non acccroché comme un comodo sur la colonne de direction. Bien contenu dans notre siège avant, nous jetons un coup d’œil à l’arrière, où l’on reconnaît bien la banquette de coupé Classe C aux appui-têtes intégrées aux dossiers.
La piste de sécurité d’Innsbruck permet tout juste de tester la réactivité d’une voiture, entre deux passages sur un rond-point rendu glissant par un arrosage intensif, et sur une montée « verglacée ». Sur ce circuit sans aucun dégagement extérieur, avec des bordures délimitant le bitume qui ne laissent aucune chance en cas de sortie de route, le pilote maison ne se laisse lui aucune limite ! Il explique alors que la transmission 4matic (4 roues motrices par Mercedes) se voit ici calibrée de manière à rendre le comportement plus sportif, en privilégiant notamment la propulsion lorsque l’ESP est déconnecté. Elle ne ressemble en comportement, aucunement à une voiture naturellement traction. Dans ces conditions, l’homme tenait de très belles équerres, en maintenant des glissades contrôlées avec l’accélérateur, que Ken Block gratifierait sans doute d’un 9/10.
Aucun des ingénieurs présents n’a voulu confirmer les données techniques du moteur qu’on a pu lire ici ou là, mais ce bloc sorti des ateliers d’AMG offre un punch surprenant, qui révèle justement bien son peps sur ce tracé très étriqué. La sonorité rauque visiblement très travaillée, rappelle les vocalises de la version 250 Sport de la Classe A. Toutefois, il n’aurait rien de définitif nous a-t-on dit. En observant le pilote agir sur les palettes de la transmission à double embrayages, on a noté une réactivité exemplaire et des passages lissés, nous semble-t-il à l’instar de ce qui se fait de mieux en ce moment sur ce segment. On ne peut toutefois rien affirmer, déjà par manque de données, mais surtout parce que nous n’avons pu en prendre le volant, malgré nos demandes exagérément insistantes.
Au final, nous avons certes passé un bon moment, mais cela a surtout nourri notre frustration. On attend maintenant avec impatience, dans un premier temps de la voir toute nue, et surtout de poser nos fesses derrière le volant !
Crédit images : Mercedes Benz