Homme de l'année
Sergio Marchionne
Jamais avare d'une déclaration péremptoire, jamais à court d'ambition, l'homme mène sa barque avec allant. Le redressement de Chrysler est à son actif, et il a su garder la tête de l'ACEA malgré l'opposition résolue de Volkswagen. Tout le monde l'attend maintenant au tournant sur son traitement du versant italien du groupe Fiat, pas une mince affaire.
Elon Musk
Tesla aurait pu être une de ces nombreuses start-ups éphémères, disparaissant à l'issue de quelques années dans la lumière une fois la vie du roadster terminée. Mais Elon Musk a su manager au mieux ses alliances et ses finances et mener à bien une étape difficile, le développement et l'industrialisation de la berline S dont les premiers échos sont très positifs. Résultat, Tesla regarde l'avenir en face, et ça n'était pas gagné d'avance.
Adrian Newey
L'ingénieur le plus doué de sa génération continue de dominer ses congénères de la tête et des épaules. On a pu croire en début de saison que Red Bull Racing marquait enfin le pas. C'était mal connaître Newey qui a réussi à remettre sa voiture devant grâce à sa légendaire façon de pousser les limites du réglement technique sans jamais tomber du mauvais côté.
Ferdinand Piech
Retraite, quelle retraite ? Le patriarche de Volkswagen continue de tenir son groupe d'une poigne résolue et sait faire preuve de clairvoyance. Il a su négocier l'affaire Porsche sans bavure, et maintenir l'ordre dans son empire hétéroclite. L'homme est la démonstration qu'un peu de mégalomanie ne nuit pas forcément.
Carlos Tavares
Le nouvel homme fort de Renault aime l'automobile, et il n'aura pas fallu attendre longtemps pour voir les effets de cette passion sur le produit. On sent progressivement les hommes plus motivés et la gamme plus audacieuse, et Tavares a d'autant plus les coudées franches qu'il jouit de la pleine confiance de Carlos Ghosn avec qui il a beaucoup travaillé chez Nissan.
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Evénement de l'année
La bonne santé du sport automobile
Le championnat de F1 fut de toute beauté jusqu'à la dernière épreuve, le WEC a réussi sa première année, le WRC continue de trouver des candidats, l'Indycar a su se relever de la tragédie du Las Vegas Speedway, et les championnats secondaires, que se soit en monoplace ou en GT, se multiplient. Le sport auto se porte bien malgré la crise de l'industrie, preuve que même s'il ne reste que deux voitures, on aura toujours envie de savoir laquelle va la plus vite.
L'avénement de la plateforme MQB
Ou quand VW joue aux Lego. La nouvelle plateforme modulaire était partout dans les nouveautés du groupe en 2012, et ce n'est pas fini. Une extrême rationalisation de la conception et de la production qui reflète une tendance lourde chez les constructeurs et qui gomme petit à petit la personnalité des modèles. Mais c'est le progrès...
La renaissance d'Alpine
S'il est un sujet qui a passionné les lecteurs du blog auto, et plus généralement les amateurs d'automobile cette année, c'est bien celui-ci. Cela a commencé avec l'A110-50 à Monaco, une auto que l'on a revu sous toutes ses coutures, avant de s'achever pour le moment par l'annonce de l'accord avec Caterham. Une solution qui semble réfléchie, pour un produit a priori respectueux de la philosophie de la marque. Et maintenant, patience...
Les malheurs de PSA
Les premiers signes alarmants ont débuté à la mi-2011, lorsque les syndicats ont mis au jour des documents parlant de la fermeture d'Aulnay. Au fur et à mesure que les mois passaient, les nuages s'accumulaient avant que l'orage n'éclate peu après l'élection présidentielle. Après l'annonce de la fermeture d'Aulnay, les mauvaises nouvelles se sont enchaînées les unes après les autres, et PSA qui faisait il n'y a pas si longtemps figure de bon élève de la classe européenne s'est engagé en six mois dans une vrille préoccupante. Un processus aussi effrayant que fascinant.
La chute des ventes de japonaises en Chine
Le marché chinois, deuxième marché du monde, peut basculer quasi-instantanément de l'Eldorado à l'Enfer. C'est la leçon qu'auront appris à leur dépends les constructeurs japonais, dont les produits sont devenus tabous du jour au lendemain pour les clients chinois après une brusque montée de tension entre les deux pays. Les autres constructeurs étrangers ont pris bonne note, en tout cas on l'espère pour eux.
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Bizarrerie de l'année
La déchéance de Dany Bahar
Il ne fallait pas être grand clerc pour s'apercevoir que quelque chose ne tournait pas rond chez Lotus depuis 2010. Pourtant apparemment personne n'a bronché chez les bailleurs de fond de Dany Bahar jusqu'à ce que le patron de Lotus ne pète les plombs dans un communiqué de presse aussi étrange que mal venu. Dès lors, la sortie de l'ex-homme d'image de Red Bull n'était qu'une question de temps. Une sortie spectaculaire, éjecté comme un malpropre et avec un procès sur le dos.
La sortie de Arnaud Montebourg contre les voitures coréennes
Le pandemonium qui a suivi l'annonce de la fermeture de l'usine d'Aulnay a conduit le Ministre du Redressement Productif à une sortie aussi violente que mal préparée contre des constructeurs coréens très étonnés tandis que les constructeurs européens importateurs de produits fabriqués au Pays du Matin Calme, un fait apparemment ignoré d'Arnaud Montebourg, faisaient de leur mieux ne pas se faire remarquer...
L'accord entre PSA et GM
"Quand c'est flou, il y a un loup !" L'annonce soudaine d'une prise de participation de GM chez PSA et d'un programme de collaboration qui a pris des mois avant de se préciser a fait se poser beaucoup de questions, d'autant qu'un flot de rumeurs en provenance principalement d'Allemagne montrait que les choses ne coulaient pas de source au sein du groupe américain, pas plus que les bénéfices supposés d'une telle collaboration entre deux entités partageant des difficultés largement identiques. Reste à démontrer aux stratèges de l'alliance que tout le monde se trompe sauf eux. C'est ce qu'on leur souhaite.
Le retrait soudain de Peugeot du WEC
Le renoncement d'un constructeur à un programme sportif, ça n'a rien de nouveau. La F1 a eu son lot il y a peu avec les départs successifs de Honda, BMW et Toyota. Mais le retrait brutal de Peugeot Sport à l'orée de la saison de WEC, un championnat largement monté sur mesure pour le constructeur sochalien, au mépris de tous les engagements et à la surprise générale y compris des acteurs du team eux-mêmes, entâche une belle aventure et démontre que le sport auto est une chose trop importante pour être confié à un conseil d'administration.
Les errements de Bentley avec l'EXP 9F
De temps en temps, un concept fait l'unanimité contre lui. C'est ce qui est arrivé à l'EXP 9F, première tentative pour le moins maladroite de Bentley dans le domaine du SUV de grand luxe. Après avoir annoncé une remise à plat du design, le constructeur indiquait que si, finalement les clients présumés l'aimaient bien comme ça, et que la production était décidée... avant que non, en fait, peut-être bien que l'on va réfléchir. On a vu plan plus maîtrisé.
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Crédit photos : DR