La Mazda CX-5 rencontre au Japon le même accueil favorable que partout ailleurs, avec 37 000 commandes en 9 mois de commercialisation et une particularité : la majorité des commandes concerne la version Skyactiv-D, la motorisation diesel. Cette dernière phrase peut apparaître comme une banalité absolue pour l'observateur européen, c'est pourtant un événement au Japon où le diesel pour les particuliers représente une infime fraction du marché. La raison de cette différence majeure avec le paysage automobile européen est bien connue : le marché naissant des véhicules particuliers diesel a été anéanti au Japon au début des années 2000 suite à la mise en place d'une réglementation sur les émissions de particules et de NOx particulièrement astreignante poussée par le gouverneur de Tokyo. Ce changement a accessoirement imprimé une image particulièrement négative dans le public du diesel à fumée noire. De fait, la qualité de l'air dans les métropoles japonaises ne s'en est pas plus mal portée.
Pourtant la réglementation actuelle en matière d'émissions est à peu près équivalente aux normes Euro6, ce qui n'est pas insurmontable pour les mécaniques diesel les plus modernes aux systèmes de dépollution performants. Les constructeurs allemands, qui vendent essentiellement des autos à forte marge au Japon, tentent depuis quelques années d'y promouvoir certains modèles diesels propres en communiquant sur le côté environnemental, tel Mercedes avec la classe E Bluetec. Nissan a également lancé un ballon d'essai avec le X-Trail équipé du 2.0l dCi. Si les ventes restent confidentielles, l'image change petit à petit et l'apparition du CX-5 équipé du 2,2l Skyactiv-D, un diesel de dernière génération compatible Euro6 et qui a la particularité de ne pas demander de filtre à NOx, est arrivée au bon moment. Cette motorisation a été saluée par la presse japonaise à sa présentation et le CX-5 représente un parfait package pour la démontrer. En ce sens, le titre de voiture de l'année obtenu par le crossover de la marque d'Hiroshima pourrait représenter une étape significative à l'heure où Mazda introduit l'Atenza (Mazda 6) en mettant également en avant le modèle SkyActiv-D. Le diesel serait-il en train de trouver sa place comme une alternative à l'hybride essence dominant le marché, dans une parfaite image inversée de ce qui se passe en Europe ?
La CX-5 l'emporte à la suite d'un duel avec l'autre voiture japonaise significative de l'année, la Toyota 86/Subaru BRZ. Le coupé a rencontré un succès inespéré au Japon où il a ranimé à lui tout seul un segment, celui des coupés propulsion sportif abordables, où l'on pourrait bien voir revenir d'autres acteurs dans les années qui viennent. Le CX-5 et la 86 sont les deux seuls modèles à avoir dépasser les 300 points. Bien qu'ayant recueilli le second score, la Toyota 86 remporte le "Prix Spécial du Jury" pour ses qualités dynamiques et sa conduite.
Le groupe des finalistes comportait un nombre particulièrement élevé de voitures importées avec l'Alfa Romeo Giulietta, la BMW série 3, la Citroën DS5, la Range Rover et la VW up!. C'est la BMW série 3 qui emporte le titre de "Voiture Importée de l'Année" et une troisième place finale très honorable. Il est a noter que la marque bavaroise vient d'ajouter la 320d BluePerformance à sa gamme japonaise.
Source : JCOTY
Le classement :
1. Mazda CX-5 (363 voix) (Voiture de l'Année)
2. Toyota 86/Subaru BRZ (318 voix) (Prix Spécial du Jury)
3. BMW série 3 (282 voix) (Voiture Importée de l'Année)
4. Range Rover Evoque (218 voix)
5. Volkswagen up! (152 voix)
6. Suzuki Wagon R/Wagon R Stingray (68 voix)
7. Citroën DS5 (51 voix)
8. Alfa Romeo Giulietta (29 voix)
9. Nissan Note (10 voix)
10. Honda N BOX/N BOX+ (9 voix)