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La concurrence s’étoffe et surtout s’affûte au point d’attirer des clients du segment supérieur vers celui de la Clio et de ses compétitrices. Renault a également fait cette analyse, et s’est donc attaché à développer une voiture avec un style plus affirmé, un habitacle plus cossu, toujours plus d’équipements et des moteurs frugaux. Cela donne en réalité une petite auto qui ne l’est plus vraiment, avec des cotes qui ont grandi dans toutes les dimensions. Du coup vu les surfaces disponibles, on a le sentiment que les designers pouvaient s’adonner à des coups de crayons plutôt inhabituels sur ce type de véhicule, avec des ailes ciselées et gonflées et une face avant plutôt massive à l’image des gros feux. La nouvelle identité Renault se manifeste ici par la calandre noire avec les ailes de Batman, sans les oreilles entre les deux phares, où trône au milieu le logo hypertrophié de la marque.
Disponible uniquement en 5 portes
Si de face on peut encore détecter un semblant de filiation avec l’ancien modèle, Renault a dessiné un arrière inédit avec notamment des petits feux et un béquet donnant une allure sportive assez inattendue. Heureusement, pour éviter les interrogations chez les suiveurs, est apposé sous le logo un imposant « CLIO ». Pour le profil, l’équipe de Laurens Van Den Acker a voulu donner une allure de coupé à cette carrosserie unique, puisque la française ne sera disponible qu’en 5 portes. Pour cela, des baguettes à la base marquent l’enfoncement des portières vers le milieu, mais surtout les poignés des ouvrants arrière ont été « camouflées ». Vu le jaune vif de notre modèle d’essai, l’astuce n’apparaît pas très convaincante. Il en ressort des petits détails que certains trouveront étranges, comme la minuscule vitre de custode qui ne sert ni la luminosité, ni la visibilité.
A l’intérieur, Renault a cherché à nous donner un aperçu des options de personnalisation possibles. Nous avons donc eu droit à des placages laqués sur le volant et au niveau du levier de vitesse notamment, pour donner une ambiance plus sportive à l'habitacle. Heureusement les adeptes de la sobriété trouveront aussi leur compte dans le catalogue, pas d’inquiétude. Les compteurs au dessin très moderne apparaissent comme l’une des plus belles pièces de cet habitacle. Autour du grand compteur numérique dédié à la vitesse s’articulent deux plus grands cadrans dont à gauche le compte-tours et à droite l’autonomie. Simple, élégant et efficace ! Le revêtement principal de la planche de bord qui recouvre un plastique dur nous a semblé difficile à identifier. Au dessus de la boîte à gants on trouve un renfoncement au matériau grip où peut prendre place un portable et que nous avons immédiatement testé. Essai concluant, l'appareil n’a pas bougé d’un millimètre durant tout l'essai, même sur les bosses.
Renault promet une Clio connectée
La console monobloc laquée et très épurée intègre toutes les commandes de confort. Comme Peugeot pour la 208, Renault a également fait le choix de la centralisation des équipements multimédia sur un écran tactile. Malheureusement nous n’avons pu tester que le système MediaNav « limité » à l’audio et à la navigation. Néanmoins Renault promet le déploiement d’un appareil complet intégrant le R-Link qui fait de cette Clio une voiture connectée. Déjà sur la Twingo était prévu un système évolué avec des applications mobiles, à la mise au point laborieuse. Nous verrons donc si sur la Clio cet équipement particulièrement aguichant intégrera vite le catalogue.
La petite Renault a beau arriver la dernière, la finition, bien que correcte, ne fait pas d’elle la plus moderne et on le regrette. Le bond en qualité perçue par rapport à la précédente génération est toutefois significatif mais ne suffit pas tout à fait à l'inscrire dans le milieu des petites citadines chic et tendance malgré la customisation possible. A l'inverse les deux principales places arrière et la garde au toit, étonnamment généreuse pour une citadine, ne font pas de la Clio une égoïste. En outre, les 300 dm3 de son coffre la rapprochent plutôt d’une compacte.
Une consommation maîtrisable
Sous le capot de notre voiture d'essai Renault nous a proposé le trois cylindres essence TCe de 90 ch et 135 Nm de couple. De premier abord, les performances et la consommation font de ce petit bloc un bijou qui réconciliera le marché français avec le Super Sans Plomb. On apprécie son silence de fonctionnement à allure normale, et sa douceur de fonctionnement associée à une boite manuelle à 5 rapports. En jouant les ânes sans carotte, une consommation maitrisée autour des 5 litres, même en centre-ville congestionné fut facile à tenir. Le mode éco dans les périphéries des villes, qui impose une baisse du couple à l’accélération, permet même d’atteindre sans forcer un chiffre entre 4 et 5 litres. Mais il y a un revers de la médaille, à plusieurs faces même pourrait-on dire si cette construction géométrique était possible.
D’abord, en jouant maintenant les jockeys un dimanche de tiercé, la Clio dans l’arrière-pays de Toscane nous a gratifiés d’une valeur moyenne au-delà des 7 litres, en étant complètement déraisonnable on le concède. Le plus dérangeant toutefois pour une voiture qui espère attirer des clients du segment C réside dans sa capacité à être terriblement avare en agrément au volant sur les petites routes. La faute à un cruel manque de vigueur dès que l’on monte dans les tours, malgré pourtant un couple impressionnant à bas régime mais qui s’essouffle rapidement. Il faut alors anticiper les manœuvres de dépassement, et jouer beaucoup du levier dans la montagne lors des relances…le passage en première vitesse n’étant pas rare pour s’extirper des épingles montantes.
Le châssis n’atteint pas le dynamisme d’une 208 mais se rachète au profit d’un confort plus agréable notamment sur les routes dégradées. A noter que la Clio 4 tire sa plateforme de l’ancienne génération, avec des trains roulants élargis et améliorés. Sans faire appel à un petit volant, la direction de la Renault à assistance électrique a ce qu’il faut de consistance pour bien sentir l’avant. S'il en ressort un comportement au final plutôt quelconque, sa rigueur ne la rend pas déplaisante à conduire. A vrai dire, chaque fois qu’on la repoussait dans ces derniers retranchements, nous mesurions en chaque instant la marge de progression pour la future déclinaison RS, qui avec une base si neutre devrait se révéler détonante. Etrangement, la Clio s’apprécie presque plus en dehors des villes qu'en leur coeur. En effet, suivant sa position de conduite, on ne sait pas toujours où sont placées les limites de la voiture. Si l’habitude devrait rapidement palier cela, méfiance tout de même dans les premiers jours.
A découvrir dans les allées du Mondial de l'Automobile
Vendue dès 13 700 €, la nouvelle venue offre déjà le "minimum plus" si l’on peut dire, puisque la finition de base comprend un limiteur de vitesse avec fonction régulateur et un ESP notamment. Quant à notre version TCe 90, il faut débourser au moins 16 900 € (200 € de bonus à déduire), et avec nos options environ 18 500 €. Avec le jeu des remises, il devient presque sans intérêt de comparer les tarifs bruts par rapport à la concurrence. Toutefois pour soutenir le lancement, Renault dit se démarquer avec une garantie de 5 années, une offre limitée pour l’instant à quelques semaines.
La guerre civile peut désormais faire rage, chacune des deux marques françaises ayant dévoilé ses armes… Vivement les prochains mois de commercialisation communs à la 208 et la Clio 4, pour désigner le vainqueur de la première bataille. En attendant, rendez-vous dès la semaine prochaine au Mondial de l’Automobile à Paris pour une confrontation visuelle.
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