La semaine des 24 heures du Mans a été l’occasion pour l’ACO de présenter le très attendu règlement qui entrera en vigueur en 2014 pour la catégorie LMP1 de toutes les compétitions estampillées Le Mans, y compris bien entendu le WEC et les 24 heures du Mans. Le grand changement est l’utilisation de la quantite d’énergie comme base réglementaire.
C’est dorénavant la quantité d’énergie maximum dépensée au tour (sur la base d’un tour du grand circuit du Mans) qui est le critère, avec des variations entre les moteurs non hybrides et les moteurs hybrides, entre les moteurs diesels et les moteurs essence et entre les voitures privées et les voitures usine. Cette quantité d’énergie correspond à un objectif de réduction de la consommation par rapport à 2011 de 20% a 30% selon les types de motorisation, ce qui est considérable. Ce type de critère rappellera de bons souvenirs aux amateurs du Groupe C, qui fut bâti et prospéra sur des principes similaires.
Au-delà de ce cadre, les contraintes sur les moteurs sont considérablement allégées : ils peuvent avoir un nombre de cylindres et une cylindrée libre (jusqu’à 5,5l pour les privés), avec ou sans turbo (pression limitée à 4 bars), essence ou diesel et les brides d'admission sont supprimées. La conformité au réglement sera contrôlée par un débitmètre standardisé. La conception des systèmes hybrides est également libre du moment que l’énergie fournie soit mesurable et ne dépasse pas une certaine valeur au tour, comme pour la partie thermique.
Les principes qui ont guidé à la mise au point de ce réglement sont la proximité technologique à court ou moyen terme avec les voitures de série, la liberté d’innover et la maîtrise des coûts, en particulier pour les écuries privées qui auront de nouveau la possibilité de revenir à des moteurs de plus grande cylindrée plus fiables et moins coûteux à exploiter. Les équipes d’usine pourront elles explorer la technologie avec moins de contraintes réglementaires, si ce n’est un cadre pour la maîtrise des coûts. L’ouverture aux autres technologies (électrique, hydrogène, etc) sera étudiée à moyen terme.
La catégorie LMP1 sera réservée aux voitures biplaces fermées. Les dimensions évoluent avec une largeur maximum qui passe de 2000 mm à 1900 mm et un poids minimal désormais fixé à 830 kg pour les thermiques et 850 kg pour les hybrides. Peu d’évolutions aérodynamiques si ce n’est la nouvelle position des ouvertures au dessus des roues pour augmenter la stabilité de la voiture et réduire la trainée. Une évolution importante est faite sur l’habitacle pour améliorer la visibilité qui a été mise en cause depuis l’année dernière au sujet de certains accidents : le pilote devra être assis plus haut et la périphérie de vision minimum est augmentée.
La nouvelle liberté accordée aux motoristes est très bien accueillie et pourrait séduire de nouveaux constructeurs, mais le fameux tableau d’équivalence reste de mise entre les différentes formules, et qui dit équivalence dit discussions interminables... Certains privés s'inquiètent déjà de ne pouvoir acquérir les technologies hybrides très chères et se retrouver dans un ghetto privés de chance de bien figurer, ce qui signifierait rapidement leur disparition.
Le détail du règlement est consultable sur le site de l’ACO au bout de ce lien.
Source et crédit photo : ACO
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