Quiz : quelle voiture a remporté les 24 heures du Mans 2011 ? Facile: l'Audi R18 TDI. Quels pilotes en prenaient le volant ? C'est déjà plus dur! La bonne réponse est Marcel Fässler, André Lotterer et Benoît Tréluyer. Question subsidiaire: quels pneus avait cette R18? Euh... Des noirs? Michelin nous a invité au cœur de sa structure "Le Mans" pour nous montrer l'importance des pneumatiques.
Depuis son retrait de la F1, l'endurance et surtout les 24 heures du Mans sont la principale activité "circuit" où Michelin est présent.
La première voiture à s'imposer au Mans (une Chenard & Walker, en 1923) était en Michelin... Mais pour revoir une voiture en pneus auvergnats sur la plus haute marche du podium, il faudra attendre 1978 ( et l'Alpine A442).
LE fournisseur historique, c'est Dunlop, avec 34 victoires (en 79 éditions.) La meilleure preuve de l'association Dunlop/Le Mans, c'est la fameuse passerelle.
Il n'empêche, depuis 1998, toutes les gagnantes sont en Michelin. Mais Dunlop s'accroche et la lutte est acharnée.
Le gag, c'est que les deux fournisseurs possèdent des espaces mitoyens, au fond du paddock.
Pour Le Mans, Michelin débarque avec 12 camions de pneumatiques + 4 camions pour la tente et une centaine de personnes (sachant que chaque voiture a droit à son propre technicien Michelin.)
Le travail des 50 monteurs s'apparente de premier abord peu ou prou à celui du centre auto de votre quartier: montage sur jante, gonflage et équilibrage.
La différence, c'est la surface: 800m² pour le montage et 810m² de stock, soit l'équivalent de deux Euromaster!
Le magasin possède un côté "entrepôt dans Indiana Jones".
Le manufacturier souligne que ses gommes ont effectué des progrès en terme de durée de vie. Ainsi, un pneu est désormais capable de tenir 5 relais (soit 750 km), ce qu'on a vu l'année dernière sur la voiture gagnante. Au final, Michelin n'apporte "que" 6 000 pneus (contre 9 000 auparavant.)
Il s'agit de pneus expérimentaux, qui sont uniquement prêtés aux écuries.
Dans cet amas de pneus, on remarque d'emblée des gommes un peu particulières: celles de la Delta Wing.
Comme on peut le voir, la largeur d'un slick "normal" est grosso modo égale à celle de trois enveloppes de Delta Wing:
A l'intérieur de la tente, il y a une autre tente (NDLA: we need to go deeper): c'est le laboratoire ultra-secret.
Pendant la course, l'atelier sera ouvert en permanence.
Ce sera 24 heures de questions existentielles: poser de nouveaux pneus ou poursuivre avec la monte actuelle? Soft, medium ou hard?
Le manufacturier souligne qu'en 2011, ce choix a été essentiel. L'Audi N°2 était en tête, mais elle consommait davantage ses pneus que les Peugeot. Pour faire la différence, les ingénieurs de l'équipe allemande choisirent donc... de changer de pneus pour le run final.
Ce changement de pneus permit à l'Audi de s'imposer.
Michelin se vante également que Le Mans lui sert de laboratoire à ciel ouvert. Les innovations développées là peuvent se retrouver sur la série.
C'est le cas de la technologie bi-gommes et de la ceinture en Twaron présents sur les pneus de cette Koenigsegg.
Michelin vise une quinzième victoire consécutive (ce qui serait un record). L'équipe fournit 32 des 56 voitures, dont la quasi-intégralité des LMP1 (à commencer par les Audi et les Toyota). Il est donc très, très probable que le fabricant tricolore atteigne son objectif.
L'unique LMP1 en Dunlop est la Oak. Hasard ou coïncidence, son stand est au-dessous de la loge des Clermontois. De là à penser qu'ils vont jeter des clous par la fenêtre...
P.S.: pour ceux qui voudraient en savoir plus sur les pneus de compétition ou sur Michelin, je recommande chaudement l'interview de Pierre Dupasquier dans Mémoires des stands.
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