Tout comme sa demi-soeur, la Hyundai Sonata, la Kia Optima propose une variante hybride... sur le marché nord-américain uniquement. Mais si Hyundai a pour l'instant renoncé à proposer ce type de technologie sur le marché européen, ce n'est pas la cas de Kia. Une Optima hybride, spécialement adaptée au exigences européennes (elle embarquera un 2.0 à la place du 2.4 de la version US), fera, en effet, son apparition à la rentrée prochaine. En attendant de pouvoir goûter à cette déclinaison, nous avons passé plusieurs jours en compagnie de l'Optima Hybrid américaine, histoire de voir si elle s'adaptait sans peine à notre réseau routier.
A l'origine, cette Optima a été conçue pour les routes coréennes et américaines. Ces Optima devrions nous écrire, car chacune de ses deux variantes possèdent ses propres spécificités techniques. D'ailleurs, Kia a mis en place deux chaînes de fabrication, en Corée du sud et aux USA donc. Cette dernière est la seule à produire la variante hybride qui associe un 2.4 de 166 ch et un moteur électrique de 40 ch. Une cavalerie impressionnnante qui n'empêche pas Kia d'annoncer une consommation moyenne de 40 MPG (5.9 l/100 km). Pour être tout à fait franc, au terme de notre essai, la consommation s'établissait plutôt aux alentours de 7.1 l/100 km, ce qui reste tout à fait remarquable.
Il y a quelques mois, nous mettions le doigt sur les petits défauts de cette berline. Pourtant, Kia nous avait assuré que les modèles destinés au marché européen avait droit à quelques spécificités. Au volant de cette version US, ces imperfections se confirment. Planche de bord aux matériaux légèrement moins soignés, suspension aux réglages plus souples, absence de certains équipements... Malgré la mondialisation, chaque marché concerne ses petites préférences.
L'Optima n'est pas un coup d'essai sur le marché de l'hybride pour Kia. En Corée du sud, la marque commercialise depuis presque trois ans une variante de la Forte embarquant cette technologie. Un modèle que nous avions essayé il y a quelques mois. Mais, contrairement à sa petite soeur, l'Optime s'abreuve simplement de sans-plomb et peut se déplacer sur la seule force électrique.
Comme toute voiture "verte" digne de ce nom, l'Optima hybride met tout en oeuvre pour diminuer sa résistance aérodynamique. Ainsi, par rapport à la version thermique, elle profite de boucliers et de jantes favorisant l'écoulement de l'air. La caisse a également été abaissée dans ce but. La prise d'air du bouclier avant cache même un volet motorisé qui ne s'ouvre que lorsque la mécanique en a besoin pour son refroidissement. Et, bien sûr, l'Optima ne manque pas de vous informer des gains réalisés grâce à l'ordinateur de bord aux graphismes particulièrement soignés.
Contrairement à la technologie Hybrid Synergy Drive, utilisée par Toyota et Lexus, celle de l'Optima est capable d'entrainer seule la voiture, même au delà de 60 km/h. Si, à 130 km/h, il ne faut pas escompter parcourir beaucoup plus de 1 km ainsi, cette sensation n'en est pas moins électrisante.
Et ça n'est pas superflu car, de manière générale, la conduite se montre peu enthousiasmante. D'ailleurs, on se demande bien où sont les plus de 200 chevaux annoncés. Non seulement la pussance peine à s'exprimer mais, en prime, la boîte automatique se montre d'une lenteur que l'on ne connait plus guère en Europe depuis l'avènement des transmissions à double embrayage. Au final, le voyage se relève plus agréable pour les passagers, qui profitent d'une habitabilité très généreuse et d'un confort "pullmann", que pour le conducteur, rapidement déçu par les performances. Sa cote de popularité explosera pourtant une fois en ville. Séduits par la ligne (certains nous ont confié qu'ils pensaient que c'était une Jaguar) ou par l'absence de bruit, les passants sont nombreux à observer cette Optima.
Souhaitons que la version européenne, qui profitera d'un moteur et, probablement, d'une boîte différents, se montre plus vigoureuse.
Reste la cruciale question financière. Aux Etats-Unis, l'Optima Hybrid est affichée à 26 450 $ (environ 20 000 €) pour le modèle de base, à 32 850 $ (environ 24 800 €) pour le modèle essayé, doté des options "rétroviseur intérieur équipé d'une boussole et d'une télécommande Home Link" et Pack Hybrid Premium Technology (GPS à écran tactile, système audio Infinity, toit vitré panoramique, phares au xénon, sièges avant électriques, chauffants et climatisés, sellerie cuir/tissu...). Lors du lancement, prévu en septembre, pas question toutefois d'imaginer des tarifs aussi bas dans notre pays. Mais, commercialisée, dans une définition proche de celle de notre voiture d'essai, entre 35 000 € et 38 000 €, l'Optima hybride serait compétitive face à la Toyota Prius 136h Lounge (32 900 €), moins puissante et habitable, et à la Peugeot 508 HYbrid4 Féline (42 400 €), seule berline au monde à profiter de la technologie hybride/diesel.
A lire également : Essai Kia Optima 1.7 CRDi 136 : sauce américaine.
Galerie Essai Kia Optima Hybrid
[zenphotopress album=13240 sort=random number=12]