Prix des pièces détachées : +8%. Aux constructeurs de se justifier
Le sujet revient régulièrement sur le devant de la scène depuis plusieurs mois. Après quelques effets de manches et menaces en l'air de part et d'autre, l'autorité de la concurrence a décidé d'ouvrir un débat public sur le prix des pièces détachées et obliger les constructeurs à justifier l'absence de concurrence spécifique à la France.
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L'Autorité de la Concurrence a lancé en juillet 2011 une grande enquête sur les prix des pièces détachées et leurs évolutions dans différents pays. Le constat est sans appel puisque les pièces détachées ont vu leurs prix baisser de 5% en Espagne ou en Allemagne (en euros constants) ou même de 15% au Royaume-Uni ou en Italie. En revanche en France les prix ont grimpé de 8% - toujours en euros constants. Selon l'enquête, la concurrence ne peut pas jouer son plein rôle pour différents facteurs dont le principal est la protection du droit de propriété sur les dessins et modèles. En clair, n'importe qui ne peut pas faire une pièce d'un constructeur X et cela crée une situation de quasi-monopole.
Les arguments avancés en réponse par les constructeurs sont la sécurité offerte par les pièces d'origine mais également un argument qui fait mouche en cette période de crise économique, les pièces d'origine sont la garantie d'un certain nombres d'emplois en France. L'argument massue est lâché mais il ne convainc pas l'Autorité de la concurrence qui demande donc l'ouverture d'un débat public pendant lequel chaque partie pourra exposer ses arguments ce qui permettra à l'Autorité de donner un avis final au législateur.
Le marché des pièces de rechange était estimé à 30 milliards d'euros hors taxe en 2008 dont la moitié est composée de la main d’œuvre, et l'autre des pièces détachées. On comprend aisément la réticence des constructeurs à laisser filer une telle manne. Dans les pays qui ont vu les prix des pièces détachées baisser, plusieurs facteurs ont joué. Certains pays comme l'Italie, l'Espagne ou le Royaume-Uni ont ouvert la concurrence sur les pièces détachées tout en maintenant une surveillance sur les contrefaçons. Quant à l'Allemagne, les constructeurs se sont engagés en dehors d'une contrainte légale pour une baisse des prix des pièces détachées. Aucun impact significatif sur l'emploi n'a été relevé dans ces pays.
Bruno Lasserre, président de l'Autorité de la Concurrence déclare : "Nous émettons des doutes sur certains arguments avancés. Le but du débat public est précisément de faire le point sur les conséquences de cette clause de concurrence chez nos voisins". Le débat public se déroulera jusqu'au 29 mai. Les conclusions définitives et les recommandations de l'Autorité de la Concurrence seront connues en juillet et d'ici là chacun devra avancer ses arguments. Rendez-vous donc dans les prochains mois pour savoir si nous aurons une chance de voir le prix de pièces détachées baisser ou non.
Source : Autorité de la Concurrence via LeFigaro, Photo : VW
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Le sujet revient régulièrement sur le devant de la scène depuis plusieurs mois. Après quelques effets de manches et menaces en l'air de part et d'autre, l'autorité de la concurrence a décidé d'ouvrir un débat public sur le prix des pièces détachées et obliger les constructeurs à justifier l'absence de concurrence spécifique à la France.