L’avant de démarque par un style original, joufflu avec ce qu’il faut de lignes tendues pour donner un aspect de robustesse. La partie arrière est de son côté très massive et carrée. L’art d’un croisement entre un Renault Grand Scenic et un Kangoo... Malgré tout, le dessin demeure imposant mais fait la part belle au volume de chargement et à l’habitabilité.
La vie à bord :
En configuration sept places, le Dacia Lodgy offre un volume de chargement est de 207dm3, à quelques litres près celui d’une Renault Twingo. Une fois la troisième rangée rabattue, le volume passe à 634dm3 et à 827dm3 lorsque celle-ci est supprimée. Enfin, le coffre cube 2.617dm3 en configuration 2 places, comme sur un Grand Espace. Les douze rangements parsemés dans l’habitacle accusent un volume total de 30 litres. L’absence de rangement dans le plancher ou entre les sièges avant manque cruellement, comme manque un rangement pour le rideau arrière lorsqu’il est hors de son emplacement.
Sur la dernière rangée de sièges, deux adultes peuvent tenir sans avoir l’impression d’être dans une boîte à sardines. L’espace aux genoux et la garde au toit est généreuse. Certaines de ses concurrentes beaucoup plus chères ne font pas mieux. Mais cela se paie au prix d’un manque de recul des sièges avant. Les grands gabarits pesteront contre le manque d’allonge au niveau des jambes. Un défaut qui s’ajoute aux sièges fermes.
L’ergonomie s’agrémente de quelques éléments de confort comme les clignotants d’autoroute ou un système multimédia intuitif et facile d’accès. En revanche, le klaxon reste sur le commodo situé à la gauche, le limiteur de vitesse et les commandes de chauffage sont placés trop bas sur la console centrale.
Sur la route :
Dès les premiers tours de roue, c’est le silence qui nous interpelle. Un paramètre longtemps oublié par Dacia qui est à présent corrigé. La marque avoue avoir effectué un travail poussé sur l’insonorisation de son monospace. De ce fait, les bruits mécaniques ne s’invitent plus à bord et les grincements et autre bruits d’air au niveau des joints de portes disparaissent. Mais il subsiste encore des bruits de roulement légèrement présents et des bruits d’air au niveau des rétroviseurs à partir de 100km/h. La radio compensera ces nuisances.
Ce confort s’agrémente d’une suspension correcte. Un peu ferme par moments, elle absorbe correctement les inégalités de la route mais déclare vite forfait dès que la chaussé se dégrade. Toutefois, elle sait maîtriser les mouvements de caisse et limite la prise de roulis. Relativement vive et précise en virage, la direction affiche 3,3 tours de butée à butée, ce qui multiplie les gestes lors des manœuvres, et le rayon de braquage ne joue pas en sa faveur.
Dès le démarrage, le 1.5l dCI 110 invite à une conduite coulée. Les départs se font en douceur et dans un silence remarquable de la part d’un moteur diesel. Forcément, ses claquements caractéristiques sont de plus en plus présents au fur et à mesure que l’aiguille du compte-tour grimpe, mais le volume sonore reste maîtrisé. Sur autoroute, les 5ème et 6ème rapports viennent encore adoucir le niveau sonore du moteur et faire baisser sensiblement les consommations.
Contre toute attente, le dCI 110 devient décevant dès que les roues viennent fouler les routes nationales et départementales. La boîte de vitesses à étagement trop long bride la fougue du plus gros moteur de la gamme. Un trou à l’accélération se fait ressentir après chaque passage de rapport. L’effet s’estompe au dessus de 2.000tr/min mais il reste néanmoins présent. En fait, c’est un peu comme ces vieilles boîtes automatiques où une vive sollicitation de l’accélérateur était suivie d’un temps mort, avant que le moteur ne reparte de plus belle sur le rapport inférieur. Ce creux est gênant à la longue, surtout sur les routes marocaines où doubler devient une constante. Inutile de préciser que ce creux prend la forme d’un cratère dès que la route se dirige vers des sommets. Alors que l’on passe son temps à jouer sur les rapports, le réservoir se vide. Sur un cycle mixte, notre Lodgy d’essai aura avalé 6.9l/100km de moyenne. Ce qui en soit reste correct, mais loin des 4.4l/100km annoncés.
C’est à ce moment là que le 1.5l dCI 90 accompagné de sa boîte à 5 rapports s’impose. En conduite coulée comme en conduite un peu plus musclée, le 1.5l répond présent. Il est certes moins puissant (-17ch) et moins coupleux (-40Nm) que la version dCI 110, mais cette mécanique sais se montrer beaucoup plus vivante au sein du Lodgy. Les reprises s’effectuent lorsqu’on le demande et les sorties d’épingle ne sont plus un calvaire. En revanche ce moteur à la particularité d’être plus communicatif dans les tours comme au ralenti. Mais sa moyenne de consommation indiquée à 6.3l/100km sur l’ordinateur de bord (4.2l/100km sur le papier) efface sa fougue inférieure au dCI 110 et son défaut acoustique.
Au rayon essence, le 1.6 MPI se montre beaucoup trop sous-motorisé pour un monospace approchant les 1200kg. Avec 82ch et 134Nm de couple, le Lodgy peine à avancer, surtout lorsque le profil de la route devient montagneux. Que dire lorsque ce dernier sera chargé comme il se doit ? A vide et seul au volant, le 1.6 MPI abandonne toute idée de relance mais avoue des liens affectifs de premier ordre avec la pompe : 7.8l/100km de moyenne, sur route nationale !
En avant-première, nous avons également put prendre le volant de la version 1.2l TCe 115. Contrairement à la Mégane à boîte 6, le Lodgy préfère les 5 rapports. Résultat : l’ensemble donne plus de vigueur et des reprises convenables à partir de 2000tr/min. L’essai fut court mais très prometteur en terme d’agrément de conduite. Sauf que là encore, l’ordinateur nous indique un effrayant 7.5l/100km.
La galerie complète :
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