A l’occasion du centenaire, Chevrolet nous avait invité sur les terres natales du celui qui donna son nom à la marque, en Suisse donc. L’occasion de revenir sur quelques modèles emblématiques de la marque, et de rencontrer des propriétaires d’anciennes lors d’un diner, mais aussi d’essayer les dernières nouveautés de la marque à la croix, que nous détaillerons dans les prochains jours.
Mais d’abord, retour sur une saga digne des meilleurs scénaristes d’Hollywood. Sauf que contrairement aux productions Nord-Américaines, elle ne se termine pas par un Happy End…
Louis Chevrolet naquit le jour de Noël 1878 dans la commune suisse de La Chaux-de-Fonds, dans le canton de Neuchâtel. Et oui, il était Suisse. Mais c’est à Beaune, en Côte d’Or en France ou sa famille avait déménagé en 1886, qu’Il apprit les bases de la mécanique par son père, qui était marchand de montres. Mais très tôt, il se prit de passion pour le sport mécanique, à moteur ou sans. Il commença ainsi par des courses de vélos, mais la vision de sa première automobile le fera changer de voie.
De 1895 à 1899, il travailla à l’atelier de mécanique Roblin, puis monta à Paris.
On dit que les carrières sont souvent faites de hasard et de rencontres. La légende dit que celle de Louis Chevrolet dû beaucoup à la rencontre avec William K. Vanderbilt. Le richissime Américain alors en vacance en Europe, tomba en panne avec son cycle, et Louis Chevrolet l’impressionna en étant capable de la réparer. Vanderbilt lui proposa alors de venir exercer ses talents en Amérique du Nord. Nous retrouvons Louis Chevrolet à Montréal au Canada, où il exerce la profession de chauffeur mécanicien. Il y rencontre Henri-Emile Bourassa, un fabriquant de cabines, récemment reconverti dans l’automobile.
A peine un an plus tard, en 1901, le voilà à New York, puis Brooklyn, ou il travaille chez la prestigieuse firme automobile française DeDion-Bouton.
En 1905, Il fut embauché par l’équipe de course automobile de Fiat comme pilote.
Plusieurs victoires plus tard, son nom devenait connu. Nous le retrouvons ensuite chez une entreprise de Philadelphie ou il travailla au développement d’une voiture de course révolutionnaire pour l’époque : une traction…
Il travailla ensuite pour William C. Durant, le fondateur de General Motors et devint le pilote principal de l’équipe Buick. Suite à de nombreuses victoires et presqu’autant d’accidents, il inventa l’arceau de sécurité, pour protéger le pilote en cas de retournement.
Dans son propre atelier, sur le Grand River Boulevard à Detroit, il se mit à concevoir ses propres moteurs pour une nouvelle voiture en 1909.
Lorsque Durant fut écarté de GM, Louis Chevrolet décida de le suivre et le 2 Novembre 1911, avec les partenaires William Little (Little Automobile) et Edwin R. Campbell (beau fils de Durant) ils fondèrent la Chevrolet Motor Car Company. Le nom de Chevrolet fut choisi pour profiter de l’aura qu’avait gagnée Louis Chevrolet lors de ses nombreuses victoires en course. L’entreprise choisit la fameuse croix comme emblème, en référence au drapeau suisse d’où Louis Chevrolet était originaire. La marque Chevrolet se positionna dans le segment des voitures de luxe, et le premier modèle, conçu par Louis Chevrolet, fut un véhicule 6 cylindres.
En 1913, Durant décida que Chevrolet devait descendre en gamme. Chevrolet, ne voulant pas voir son nom associé à autre chose que des voitures haut de gamme, décida, en 1915, de revendre ses parts et de quitter la compagnie qui portait son nom. Un mauvais calcul, car il aurait ensuite pu faire fortune lors du rachat de Chevrolet par GM…
En 1915, il pilota une Cornelian aux 500 miles d’Indianapolis, mais terminera 20e, loin des premiers.
Il fonda ensuite, avec ses jeunes frères Gaston et Arthur, sa propre compagnie, mais ne pouvant utiliser son propre nom, il la baptisera Frontenac Motors, en référence à un gouverneur français des colonies américaines du 17e siècle… ou du célèbre hôtel de Québec, par où il entra en Amérique du Nord. La compagnie se spécialisa dans les voitures de course.
Avec l’équipe de course Frontenac Racing, Louis Chevrolet put à nouveau gouter au succès. Il courut lui-même 4 fois aux 500 miles d’Indianapolis, et finira 7e en 1919. Mais c’est son frère Gaston qui finira vainqueur et gagna la AAA National Championship en 1920. L’équipe gagna encore en1921.
Malheureusement, ces succès sportifs ne se traduisirent pas par un succès financier. La société périclita et Louis Chevrolet travailla ensuite comme mécanicien dans une société spécialisée dans la préparation de Ford Model T.
En 1929, Louis et son frère Arthur fondèrent la « Chevrolet Brothers Aircraft Company », mais perdirent l’affaire. Vint ensuite la crise de 1929 qui porta un rude coup aux finances de Louis Chevrolet, à tel point qu’il dût se contenter d’emplois bien moins gratifiants. Comble de l’ironie, il travailla un temps comme manœuvre dans une usine… Chevrolet.
Il mourut, presque ruiné le 6 juin 1941 à Détroit et repose à Indianapolis dans l’Indiana. De là, peut-être entend-il encore rugir les mécaniques des 500 miles…
Source: GM heritage center, wikipedia, findagrave, shorpy
Galerie Centenaire Chevrolet
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