Essai Land Rover 2012, les baroudeurs en mocassins (2/2)
par La rédaction

Essai Land Rover 2012, les baroudeurs en mocassins (2/2)

La présentation nous a permis de savoir de quoi sont fait les modèles de la gamme, mais on n’est pas venu jusqu’en Ecosse seulement pour éplucher des fiches techniques. Il s’agissait surtout de faire rouler les autos sur un parcours regroupant l’ensemble des terrains de jeux pour lesquels la gamme Land Rover a été développée. De l’autoroute, pour tester le confort, l’acoustique à haute vitesse, de la route de campagne étroite et sinueuse, pour analyser la maniabilité, et enfin un parcours off road, pour vérifier si les aptitudes en tout-terrain de ce cru 2012.

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Prise en main

Discovery

La première partie du test se déroulait à bord du nouveau Discovery, tout d’abord en tant que passager avant de prendre les commandes.Bien que le Discovery ne porte pas le nom élitiste de Range Rover, dès l’ouverture de la porte on se prend pour un gentleman farmer anglais. Inserts en bois, banquette en cuir perforé, l’ambiance est indéniablement “British”. La seconde chose qui frappe pour quelqu’un qui ne serait jamais monté dans une voiture de ce gabarit, c’est bien la place disponible. Ici pas d’illusions, les lignes extérieures ne trompent pas. Les dimensions imposantes du véhicule sont là pour servir l’espace et l’habitabilité à bord. L’option toit panoramique renforce ce sentiment d’espace. L’insonorisation est bonne, même à vive allure (et même avec l’aérodynamique de boîte à chaussures du Discovery) et le silence est appréciable pour les trajets au long cours. La version essayée est le haut de gamme HSE en motorisation TDV6 associée à la boîte automatique à 8 rapports. Ce moteur offre un bon agrément de conduite. On roule sur le couple, sans monter dans les tours. Si le besoin s’en fait ressentir, une pression sur l’accélérateur fait surgir le Discovery de manière acceptable compte-tenu de son poids (2583 Kg) et même dans ces cas-là la sonorité du V6 reste discrète. L’amortissement rappelle le dilemme du 4x4 pour la route. Pour éviter la prise de roulis les suspensions sont assez fermes, et fatalement, même si les aspérités de la route sont bien gommées, le confort en pâti un peu. En revanche l’assise haute donne un vrai sentiment de maîtrise. Une fois l’autoroute quittée pour les routes sinueuses et étroites d’Ecosse, on prend pleinement conscience du gabarit du Land Rover. Un excès d’optimisme et vous voilà avec une belle rayure du rétroviseur. Le Discovery est plus à l’aise dans les grands espaces. Pour parachever cette passe difficile sur le réseau routier secondaire, un caillou mal placé sur le bas côté de la chaussée aura raison de notre monte pneumatique. Malgré une belle dimension, le pneu n’a pas résisté...

C’est quand la route laisse place à un chemin boueux parsemé d’ornières, dont certaines complètement givrées, que le Discovery retrouve sa superbe. Hauteur de caisse relevée grâce à la suspension pneumatique, système de contrôle de la traction “Terrain Response” activé sur la position boue, le grand SUV s’affranchit au mieux de sa tâche. Il suit les ornières comme des rails mais à aucun moment ne patine. La puissance est correctement transmise aux 4 roues, sans jamais prendre le conducteur en traître. Très utile dans ces conditions difficiles, le système de caméras positionnées dans les pare-chocs avant et arrière et sous les rétroviseurs permet d’avoir une vue complète des environs de la voiture et de suivre en permanence son évolution dans un terrain parfois hostile à la carrosserie. Le cas échéant, ces caméras complètement étanches donnent même une vision subaquatique étonnante. La direction très souple permet de diriger le Discovery dans cet environnement difficile sans avoir besoin d’un physique d’un bûcheron. Bien que peu de Discovery seront amenés à s’aventurer hors des pistes goudronnées, la voiture n’en est pas moins entièrement à la hauteur de la réputation de la marque en tout-terrain...

Defender D90

Une fois la nuit tombée, les choses prennent un tour hardcore. Land Rover nous remet les clés de notre Defender D90 pour affronter le parcours nocturne que nous a préparé l’équipe des stages Land Rover Experience. Ces stages sont proposés aux propriétaires de Range Rover, Defender en quête d’aventure. Des grands raids sont ainsi mis en place, afin de pouvoir mieux appréhender les techniques du franchissement et du 4×4 extrême. De quoi laisser présager une virée épique à bord de nos Defender... Autant le dire de suite, le Defender ne brille pas par son équipement high-tech (même pas de climatisation), ni par son confort (insonorisation minimale) et encore moins par ses performances. Non, décidément le Defender reste à part dans la gamme Land Rover. C’est le prototype du vrai dur à cuir, respecté pour ses aptitudes au franchissement, pour son côté rustique qui permet à tout un chacun d’effectuer de son entretien (pas de peinture métallisée à abîmer ou de cuir blanc à salir ici) et surtout par sa longévité. A travers les sous-bois humides, il faut jouer des biceps pour le diriger dans le dédale de végétation. La direction précise mais lourde oblige à anticiper les mouvements de terrain pour ne pas se faire surprendre, ou pour éviter un retour de volant malencontreux. Son accroche est phénoménale (les pneus aux sculptures profondes ni sont pas étrangers). En transmission courte, il grimpe aux arbres, capable de se sortir de toutes les situations desespérées. Même dans le lit d’une rivière asséchée et malgré la taille imposante des rochers, il continue sa route à son rythme. Les pentes aux pourcentages importants ne l’effraient pas, les gués non plus. Nous aurons ainsi l’occasion de traverser une mare avec de l’eau jusqu’au pare-brise. Seule la partie arrière ne semble pas complètement étanche, laissant quelques gouttes entrer dans l’habitacle. Il nous faudra toutefois bloquer le différentiel (ultime rempart en cas d’adhérence précaire) pour nous sortir de ce mauvais pas.

Une seule portion de ce parcours extrême aura eu raison des aptitudes du Defender. Une montée de près de 45° d’inclinaison recouverte de boue avec pour prise d’élan, 400 mètres d’une ligne droite composée d’ornières de 70 centimètres de profondeur, le tout composé d’un virage en angle droit au début de la montée, digne des pires difficultés de feu le Camel Trophy. Il faudra finalement faire appel au treuil du Def’ pour s’extraire de là.

Avec l’arrivée du nouveau moteur aux normes Euro 5, le Defender a droit de jouer les prolongations. La barre est haute pour son futur remplaçant qui aura la difficile tâche de faire oublier cette légende...

Range Rover

A tout seigneur tout honneur, le Range a eu droit à une journée entière, partagée entre la version TDV8 et le Range Rover Sport. De premier abord dans la lignée du Discovery, le Range ne joue pourtant pas dans la même cour. Encore plus imposant que son cadet, tout y est superlatif. Sa motorisation, que ce soit avec le V8 de 4,4l de cylindrée et 313 Ch ou le monstrueux V8 essence de 510 Ch et 625 Nm, son confort et sa finition un cran au dessus du reste ou encore, bien que cela puisse paraître étonnant, ses capacités de franchissement comme nous avons pu le constater lors de notre escapade hors des sentiers battus. Haut perché sur ses roues de 20″, le Range Rover trône résolument tout en haut de la hiérarchie des SUV Land Rover, et même des SUVs tout court. Les Porsche Cayenne, Mercedes ML, Audi Q7 ou encore Volkswagen Touareg peuvent sans doute rivaliser avec le luxe et raffinement du haut gamme anglais mais pas avec son prestige. Notre véhicule d’essai dans robe gris acier combiné à un intérieur cuir crème agrémenté de quelques touches de bois clair, offre une finition du premier ordre. On se sent tout de suite à son aise. La place pour les passagers arrière comme avant est plus que suffisante. Le passager avant pourra même s’allonger de tout son long en inclinant son fauteuil au maximum. Les équipements high-tech renforcent ce sentiment de salon roulant.

En ordre de marche le TDV8 frôle les 3 tonnes, mais les performances du V8 lui confèrent des prestations de GTI. Cependant, en rythme soutenu (voir très soutenu) la masse importante du Range rappelle son conducteur à l’ordre. Les changements de direction vifs se font sentir par des mouvements de caisse importants et le freinage, bien que puissant, encaisse difficilement les efforts. Le V8 ne demande qu’à s’exprimer mais il ne faut pas perdre de vue que nous sommes ici dans un SUV et non une sportive. Dans la gamme Land Rover, le Range est probablement celui qui ira le moins côtoyer la boue, le sable et les ornières. On peut comprendre les propriétaires qui rechignent à rayer leur belle voiture à plus de 150 000€. Et pourtant, ses qualités de franchissement sont tout bonnement phénoménales. Le Terrain Response en particulier est tout à fait bluffant. Ainsi nous avons pu attaquer une descente vertigineuse (plus de 45%) complètement défoncée que nous n’aurions même pas eu idée de descendre. Moment presque irréel, où l’électronique permet des prouesses. La boîte courte sélectionnée, le terrain response enclenché, nous descendons cette pente en totale maîtrise sans même agir sur l’accélérateur ou le frein, ce que nous serions bien en peine de savoir faire. A l’aise aussi bien sur le bitume que dans les endroits les plus escarpés, le Range Rover est un savant mélange de berline haut de gamme et de Defender. C’est lui le vrai baroudeur en mocassins.

Range Rover Sport

Terminons cette revue de la gamme 2012 par le frère jumeau du Discovery 4. Identique en bon nombre de points, les deux véhicules se différencient pourtant par deux approches différentes. L’un plus familier que l’autre (Discovery) offre une accessibilité et un confort accru à ses passagers. Le second (Range Rover Sport) propose un comportement plus dynamique. La place réservée aux occupants restent convenable mais en deçà du Discovery. Nous ne reviendrons pas sur les qualités routières et off road du Sport quasi identiques au Discovery, tout comme l’équipement. C’est une alternative au Discovery pour les timides pressés qui veulent commencer à toucher au mythe Range Rover avant de franchir le pas ultérieurement. Le Range Rover sport se positionne de ce fait entre le Discovery et le Range, 30 000€ plus cher.

Conclusion

Land Rover propose ainsi une gamme cohérente. Des produits complémentaires, performants et avec la constante de vraies prestations tout terrain. Le Range Rover Evoque et le Freelander 2, les petits frères absents de cette présentation viennent compléter les rangs. Malgré l’avènement de l’écologie et des modes de propulsion “verts”, Land Rover persiste et signe avec des véhicules à forte image, positionnés sur un marché de niche. Un positionnement qui n’empêche pas des bons chiffres de vente, comme le prouve le Range Rover Evoque. La prochaine étape dans l’évolution de la gamme est le remplacement du Defender. On l’attend avec impatience.

Lire également:

Essai Land Rover 2012, les baroudeurs en mocassins (1/2)

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Pour résumer

La présentation nous a permis de savoir de quoi sont fait les modèles de la gamme, mais on n’est pas venu jusqu’en Ecosse seulement pour éplucher des fiches techniques. Il s’agissait surtout de faire rouler les autos sur un parcours regroupant l’ensemble des terrains de jeux pour lesquels la gamme Land Rover a été développée. De l’autoroute, pour tester le confort, l’acoustique à haute vitesse, de la route de campagne étroite et sinueuse, pour analyser la maniabilité, et enfin un parcours off road, pour vérifier si les aptitudes en tout-terrain de ce cru 2012.

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