Lorsqu'on parle de pollution, on pense particulièrement aux gaz rejetés par nos voitures (CO, CO2, NOx, fines particules, etc). Pourtant, il est un autre domaine où les constructeurs devront encore faire de gros progrès: la pollution sonore.
La Commission européenne réfléchit à moderniser les critères d'évaluation du bruit émis par les véhicules. Et pour cause, si les limites admissibles ont été abaissées au fil des années, le critère d'évaluation du bruit des véhicules date de 1970. Hors, en 40 ans, le trafic routier a évolué, le mode de conduite a changé et surtout l'automobile est en pleine transition avec l'avènement des véhicules hybrides et électriques.
En effet, si la législation établie en 1995 a imposé une réduction du bruit global d'une automobile de 8 dB (-85%) par rapport à la limite fixée en 1970, l'impact sur le bruit global du trafic routier n'a été que de l'ordre de 1 à 2 dB. Ce faible impact peut s'expliquer en partie par un renouvellement progressif du parc automobile, l'augmentation du trafic routier mais aussi par un critère d'évaluation devenu obsolète.
De fait, le bruit des véhicules est évalué en effectuant une accélération à plein régime. Hors, les nouvelles technologies aidant, ce type de test n'est plus fidèle aux conditions de conduite en milieu urbain. Il n'est désormais plus nécessaire (ou possible) d’accélérer à plein régime pour évoluer dans le trafic. Le couple est désormais disponible à des faibles vitesses de rotation du moteur (grâce à la suralimentation et l'hybridation entre autres) et le trafic est de plus en plus dense en agglomération.
La Commission Européenne voudrait donc proposer de nouvelles procédures qui incluraient des tests d'accélération à charge partielle et des mesures à vitesse constante, tout en instaurant une réduction des limites admissibles en une ou deux étapes d'ici à janvier 2015 (indépendamment de nouvelles normes de bruit imposés aux manufacturiers de pneus).
L'impact d'une telle mesure est chiffré à près de 6 milliards à charge des constructeurs (mise à jour des moyens de mesures, développement de nouveaux composants à l'admission et à l'échappement, évolution des moyens de production). Au niveau des bénéfices, il est attendu une réduction moyenne de 2,5 dB du bruit et surtout 20% en moins de personnes atteintes de troubles du sommeil dues aux nuisances sonores entre autres.
Ces mesures visent surtout à réduire le bruit en milieu urbain. On peut toutefois estimer que l'impact de telles mesures serait finalement assez limité: les voitures électriques et hybrides sont amenées à se développer et les véhicules haut de gamme sont déjà équipés de dispositifs à l'échappement visant à réduire le bruit à faible vitesse. En revanche, les véhicules de milieu de gamme (berlines compactes, monospaces, SUV compacts) et les véhicules citadins à moteur thermique devront nécessairement évoluer.
Source & crédit image: Commission européenne
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