Monsieur Van Den Acker ne semble pas avoir eu d’influence sur le restylage du Koléos. En effet, si la Twingo 2 par exemple arbore la calandre « Dézir » qui sera en vogue sur les prochains véhicules de la gamme, le SUV du catalogue n’y a pas droit. Lorsque l’on passe les changements en revue, on note l’adoucissement de la face avant, caractérisé par un nez beaucoup plus sobre. A défaut de définitivement convaincre, on appréciera l’effort pour présenter un design avant plus consensuel et moins caricatural. Pour le reste, strictement rien a bougé. Ainsi, mettez deux Koleos de dos, et il faudra s’en remettre à la fée de la chance pour détecter le millésime de chacun.
A l’intérieur, la recette demeure la même. Ceux qui adoraient l’habitacle seront éventuellement déçus de ne pas le voir évoluer, alors que les détracteurs regretteront qu’il soit figé. Pour être honnête, en qualité comme en ergonomie il n’y a rien de rédhibitoire à l’usage. Néanmoins, même s’il s’agit d’un SUV, la position de conduite s’avère un poil trop haute, alors que la modularité se classe tout juste moyenne. Point de 6ème et 7ème place, mais dans le même temps la capacité de coffre offerte de 450 litres assurera le chargement facile des bagages de tout le monde. Face à certains concurrents, lorsque l’on affronte les arguments pratiques, malheureusement pour lui le Koléos tient difficilement la comparaison, et ce sans même aborder encore la question du prix.
Qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, en revanche le 4X4 de Renault ne trahit pas son image de SUV capable de s’écarter du macadam. Sa garde au sol suffisante pour monter bien des marches lui assure un confort exceptionnelle sur routes dégradées, mais aussi sur les chemins de campagnes défoncés. On en arrive même à rechercher des axes en mauvais état et ruraux pour s’amuser à sauter dans les flaques et repeindre avec joie la carrosserie de ce Koléos. La possibilité de passer en traction intégrale écarte lui toutes les angoisses relatives à la boue et la couche de neige fraiche. Qu’on ne s’y trompe pas, on ne le fera pas grimper aux arbres. Mais il sera à coup sur un bon compagnon pour l’agriculteur qui voudrait visiter ses champs à n’importe quelle heure et sous tous les temps.
Sur les routes conventionnelles, où il doit là affronter une concurrence redoutable face à des modèles développés exclusivement (ou presque) pour le bitume, le Koléos s’en sort avec brio. A vrai dire, lorsque l’on fait le choix de la version 4X2 à boite manuelle, on prend même du plaisir à profiter des 150 ch et couple de 320 Nm. En effet, avec la transmission automatique distille la désagréable sensation de subir la conduite, et ainsi de se sentir victime des mouvements de caisses en courbes sans avoir véritablement le pouvoir de l’endiguer. Lorsque l’on garde la main sur le rapport engagé (en boite mécanique), le conducteur peut maintenir son allure et caler sa voiture en courbe avec en plus une réactivité à l’accélération plus prompte. La boite automatique dispose malheureusement d’une mauvaise gestion, avec en outre un désagréable patinage qui en certaines circonstances donnent le sentiment de ne pas avoir le contrôle de sa transmission.
Sa puissance du coup donne envie de hausser encore plus le rythme dans le virage suivant, grâce à un amortissement qui sans faire appel à un mode « route », se montre suffisamment ferme, alors que dans le même temps on apprécie sa douceur sur les bosses. Toutefois, on ne peut rien faire face aux 1 728 kg de l’engin qui rappellent que l’on ne conduit pas là une berline routière capable de prouesses en virages. Dès lors, on ne voit guère comment on pourrait adapter un moteur moins puissant sous le capot du Koléos pour déplacer cette masse. Ainsi, comment lutter face aux armées de Qashqaï et 3008 entre autres, qui par leurs offres de motorisations plus modestes peuvent se permettre d’afficher au catalogue des versions aux tarifs plus contenus ?
Car il faut bien le reconnaitre, la polyvalence « routes/chemins » sur ce segment n’a que peu de valeur. Il suffit de voir le succès de certains de ces véhicules à l’image du 3008 (version Hybrid4 exceptée) qui ne sont proposés qu’en 4X2. Dès lors, malgré les qualités intrinsèques du Koleos, sa tâche consistant à relever la tête sur ce marché dans sa seconde vie, restera très difficile. Même si à équipements équivalent le Koléos se montre compétitif, son ticket d’entrée fixé à 28 400€ limite ainsi le choix du client, alors qu’il peut s’offrir dans les maisons d’â-côté un véhicule du genre pour beaucoup moins cher.
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http://www.dailymotion.com/swf/video/xlhyzd
Essai Renault Koleos II
Quelques chiffres de notre modèle d’essai:
Moteur: 2.0 DCi, puissance maxi de 150 ch
Couple maxi: 320 Nm dès 2 000 tr/min
Transmission: Aux roues avant (ou version 4X4)
Boite de vitesses: Mécanique ou automatique à 6 rapports
0 à 100 km/h: 10 secondes
Conso. mixte l/100 km – Rejets CO2 g/km: 6,6 – 148
Réservoir: 65 litres de gazole
Poids: 1 728 kg
Prix: Dès 28 400 €
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