Chen Chung, le moine-soldat du sport automobile Chinois
par Joest Jonathan Ouaknine

Chen Chung, le moine-soldat du sport automobile Chinois

La FIA descend de l'AIACR, laquelle était une émanation de l'ACF (l'Automobile Club de France.) Du coup, la FIA a tendance à avoir une vision très euro-centrée. Après un demi-siècle de relation chaotique avec l'Europe, le sport automobile US a décidé de faire cavalier seul au lendemain de la guerre. Néanmoins, le point de gravité de la FIA pourrait basculer à l'est. Les BRIC représentent non seulement des marchés incontournables, mais ils disposent désormais d'Han Han, embauché par la FIA comme consultant pour le tourisme et le rallye. Mais il ne faut pas négliger Chen Chung, discret (mais néanmoins omniprésent) N°2 de la Fédération Chinoise...

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La FIA descend de l'AIACR, laquelle était une émanation de l'ACF (l'Automobile Club de France.) Du coup, la FIA a tendance à avoir une vision très euro-centrée. Après un demi-siècle de relation chaotique avec l'Europe, le sport automobile US a décidé de faire cavalier seul au lendemain de la guerre. Néanmoins, le point de gravité de la FIA pourrait basculer à l'est. Les BRIC représentent non seulement des marchés incontournables, mais ils disposent désormais d'un sport automobile en pleine expansion. L'homme-clef du sport automobile Chinois, c'est Han Han, embauché par la FIA comme consultant pour le tourisme et le rallye. Mais il ne faut pas négliger Chen Chung, discret (mais néanmoins omniprésent) N°2 de la Fédération Chinoise...

La carrière de Chen débute sur les bancs de la prestigieuse université Tsinhua de Pékin. Officiellement, il est un étudiant un peu oisif, qui aime la littérature.

Mais en 1989, c'est le printemps de Pékin. Les étudiants profitent d'une timide politique de réforme pour manifester et réclamer davantage de liberté.

La suite, on la connait: après des semaines d'hésitations, le Parti envoi une colonne de chars venue des tréfonds du pays (et à qui l'on a fait croire qu'il s'agissait d'une révolte armée.)

Rien qu'à Tsinhua, il y a 9 morts, dont un jeune journaliste quasi-homonyme, Shen Chung.

Les Chinois évitent d'évoquer les "troubles de Pékin" (nom officiel.) Y faire allusion, comme Chen, est exceptionnel.

Quel est son rôle dans les manifestations? Il reste muet. Il évoque simplement de nombreux amis "perdu de vue du jour au lendemain". Il est lui-même chassé de l'université juste après la répression des manifestations.

Il réapparait en 1992. La FIA cherche apparemment "un Chinois qui parle anglais" pour s'occuper de la portion Chinoise de la logistique du Paris-Pékin. Ayant été à l'université, Chen est recruté.

L'expérience est concluante. Il est ensuite embauché à la fois par la FIA comme "conseiller pour la Chine" et par le ministère des sports comme "conseiller sport automobile"... Sauf que notre homme n'y connait rien au sport auto!

Pour parfaire sa connaissance, il court ici et là. Il est ainsi recruté par l'éphémère Team Subaru China (aucun lien avec la structure actuelle) pour les rallyes d'Indonésie 1993 et 1994 (il est le premier en partant de la gauche.)

A l'époque, les seuls pilotes Chinois (au sens large) sont les Hong-kongais. Chen part à leur rencontre, multipliant les aller-retours Pékin-Hong Kong.

Faute de moyens, c'est en voiture qu'il effectue les rotations. Il n'y a pas encore d'autoroutes en Chine et chaque traversée est une épopée. Il doit ainsi partir avec une voiture bourrée de linge et de victuailles!

En 1997, la Chine veut le WRC. Chen est à la fois dans le comité d'organisation et au départ du rallye.

En 1999, l'épreuve atteint le statut mondial (ci-dessous, McRae s'amusant de sa plaque provisoire.) La circulation Chinoise étant ce qu'elle est, on frôle plusieurs fois la catastrophe. Puis, lors d'une liaison, la voiture de Chen est percutée par un camion. Il est grièvement blessé et c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Le WRC ne viendra plus en Chine.

Suite à cet accident, Chen doit raccrocher le casque.

Mais une fois remis sur pieds, il s’attelle à un nouveau travail: mettre sur pied des championnats Chinois de sport automobile.

Ainsi, grâce à lui, en 2001, un championnat de rallye-raid (COC) voit le jour.

Comme on peut le voir, les débuts sont héroïques, avec des Beijing-Jeep et des pilotes sans combinaisons, ni casques. Quant à la sécurité des spectateurs...

En 2003, le championnat Chinois de rallye (CRC) éclot. Chen y injecte du glamour avec des race queens et des stars. Il aurait ainsi "conseillé" à l'équipe VW d'embaucher Han Han (qui était alors surtout un jeune écrivain célèbre; derrière le volant, il n'avait pas démontré grand chose.)

Depuis, il continue de sillonner de le pays (néanmoins, maintenant, il le fait en avion.)

Il est présent sur les podiums...

Les inauguration d'ateliers...

Les lancements de formule de promotion (reprenant au passage le volant)...

Et bien sur, les discours annuels de la Fédération Chinoise:

Cette année, il a subi un pontage coronarien, mais ce n'est pas ça qui l'arrête!

Sa marotte, c'est le rallye-raid. Il impose actuellement une professionnalisation des épreuves. Terminé, les pilotes qui se baladent en short et sandales dés qu'ils sortent de leurs voitures!

Il veut également qu'à chaque étape, il y ait des animations, afin d'attirer un plus large public.

Prochaine étape: une manche de Dakar series en Chine, avec des concurrents Chinois.

Le problème étant que les voitures utilisées en championnat Chinois ne répondent pas au règlement du Dakar.

Chen négocie avec les deux parties pour qu'elles fassent preuve de souplesse.

Chen rêve également de voir un pilote Chinois triompher en F1 ou qu'une structure Chinoise remporte le CTCC ou le WRC (NDLA: notez qu'il n’emploie pas le verbe "participer".)

Il a lui-même parrainé la participation de FCACA au PWRC (ci-dessous, avec la chemise bleue.) Une première pour une équipe Chinoise, qui a hélas fait long feu.

Han, c'est la nouvelle école Chinoise: des paillettes et du "on fonce d'abord; on réfléchi ensuite."

A contrario, Chen, c'est l'ancienne école: la discrétion et les négociations interminables.

Notez que l'ambition de la Fédération Chinoise n'est pas d'avoir un strapontin au niveau mondial (aussi bien en piste, que dans les couloirs de la FIA): elle veut conquérir le monde.

Or, à force d'aller partout, le carnet d'adresse de Chen prend des allures de bottin. Nul doute que si la Fédération Chinoise prenait du poids dans la FIA, Chen serait incontournable...

Source:

F1.sina

Crédit photos: fédération chinoise du sport automobile, sauf photo 2 (DR), photo 3 (Citroën) et photo 5 (Ford.)

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La FIA descend de l'AIACR, laquelle était une émanation de l'ACF (l'Automobile Club de France.) Du coup, la FIA a tendance à avoir une vision très euro-centrée. Après un demi-siècle de relation chaotique avec l'Europe, le sport automobile US a décidé de faire cavalier seul au lendemain de la guerre. Néanmoins, le point de gravité de la FIA pourrait basculer à l'est. Les BRIC représentent non seulement des marchés incontournables, mais ils disposent désormais d'Han Han, embauché par la FIA comme consultant pour le tourisme et le rallye. Mais il ne faut pas négliger Chen Chung, discret (mais néanmoins omniprésent) N°2 de la Fédération Chinoise...

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