Lotus va licencier 99 personnes, dont Dany Bahar?
par Joest Jonathan Ouaknine

Lotus va licencier 99 personnes, dont Dany Bahar?

Le constructeur anglais semble en permanence dans l’œil du cyclone médiatique. La semaine dernière, son PDG, Dany Bahar, évoquait un futur sans Proton. Evidemment, le constructeur Malaisien, propriétaire de Lotus, n'a pas trop apprécié.

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Le constructeur anglais semble en permanence dans l’œil du cyclone médiatique. La semaine dernière, son PDG, Dany Bahar, évoquait un futur sans Proton. Evidemment, le constructeur Malaisien, propriétaire de Lotus, n'a pas trop apprécié.

Dany Bahar est arrivé chez Lotus il y a 18 mois. Il a marqué son empreinte par un stratégie d'occupation du terrain médiatique, avec des coups de pub et des effets d'annonce.

D'où des collaborations à très court terme et un grand n'importe quoi, à l'instar de cet engagement officiel au Gumball 3000:

Sur le long terme, Bahar veut que Lotus rejoigne Porsche ou Ferrari.

Au Mondial de Paris, il a évoqué un calendrier ambitieux (euphémisme) de lancement avec 5 nouveautés (Esprit, Elan, Elise, Elite et Eterne.) Sans oublier la F1 pour gentlemen-driver, l'Exos.

Or, actuellement, Lotus n'est qu'un minuscule constructeur, capable de produire 3 000 véhicules par an, présent surtout en Europe et qui lance un modèle totalement nouveau par décennie. Certes, ce n'est que la partie immergée de l'iceberg. Lotus Engineering travaille (souvent discrètement) pour de nombreux constructeurs.

Néanmoins, pour atteindre son objectif, il doit construire des usines, muscler son équipe technique, etc. Le conseil du Norfolk lui a refusé une subvention de 27,5 millions de livres (31 millions d'euros), malgré des menaces de délocalisation. Il a en revanche trouvé 270 millions de livres (305 millions d'euros) auprès de banques Chinoises et Malaisiennes. C'est insuffisant, d'où l'annonce d'un plan social concernant 99 personnes travaillant à l'usine d'Hethel.

Pour grandir, Lotus devrait normalement se tourner vers son propriétaire, en l’occurrence Proton.

Le constructeur Malaisien, lui-même en difficulté, refuse de mettre la main à la poche.

Pire: 15 ans après le rachat par Proton, les collaborations restent rares et ponctuelles. Le projet de citadine Lotus/Proton semble au point mort.

Proton appartient à une holding, Proton Holding Berhad, dont l'actionnaire majoritaire est une banque Khazanah Nacional Berhad. Cette banque est étatisée. Le lien avec l'état Malaisien est ténu, ce qui ne l'empêche pas de s’ingérer dans les affaire de Proton.

Ajoutez-y que l'opposition et les anciens dirigeants de Proton sont également "écoutés" et vous obtenez une belle cacophonie.

La conséquence la plus visible de cette cacophonie fut l'affaire Lotus Cars/Team Lotus.

A l'écouter, Dany Bahar n'a fait que suivre les directives "d'en haut", en bon soldat. Il a ainsi exprimé successivement de la sympathie (durant la saison 2010), puis de l'indifférence polie (lorsqu'il s'est associé à l'ex-Renault F1 GP), puis de la haine (lorsque Lotus Cars a attaqué Team Lotus en justice.)

Au final, Lotus Cars est le grand perdant du procès (on y reviendra) et Bahar a de quoi être amer.

Pour autant, Proton reste propriétaire de Lotus. Il n'y a pas (encore?) d'écriteau "à vendre" sur le fronton de l'usine d'Hethel.

Officiellement, Proton a pardonné à Bahar ses écarts de langage. Ce n'était qu'une erreur de transcriptions de ses propos par les journalistes. Tout va très bien, madame la marquise. Le virer signifierait chercher un nouveau dirigeant, lequel hériterait des projets en cours et ne serait pas trop quoi en faire.

Mais on le sait, chez Proton, la vérité du jour n'est pas celle du lendemain et Bahar d'être en porte-à-faux...

Le prochain dossier "chaud" est celui de Lotus-Renault GP. C'est une écurie appartenant à Genii Capital (ci-dessous son patron, Gérard Lopez), soutenue et motorisée par Renault, mais sponsorisée par Lotus. Est-ce que Proton va accepter longtemps de financer (via Lotus) une équipe où les logos Renault et Lada sont bien visible?

Depuis le "crashgate", Renault navigue à vue concernant la F1. L'arrivée de Carlos Tavarès devrait re-remodifier sa stratégie. Et si la firme au losange quittait la F1?

Pour le moteur, au pire, LRGP s'associe à Cosworth. Ce dernier fournit déjà la mécanique de l'Exos. En Indycar, Lotus soutient une équipe (KV) dont l'un des patrons (Kevin Kalkhoven, le "K" de KV) est copropriétaire de Cosworth.

Reste la question du châssis. Le procès avec Team Lotus fut une victoire à la Pyrrhus. Lotus Cars est le seul à avoir le droit de baptiser une écurie de F1 "[ensemble vide] Lotus" et de peindre ses voitures en noir et or. Mais seul le Team Lotus peut nommer un châssis de F1 "Lotus". Quel nom va porter la LRGP 2012?

Parmi les rares sponsors de LRGP, il y a Snoras, une banque Lituanienne. Son propriétaire? Le controversé Vladimir Antonov, par ailleurs propriétaire de Spyker. De là à imaginer un retour de Spyker en F1...

Dans toute cette histoire, il y a une inconnue: le Team Lotus de Tony Fernandes. Quels sont ses moyens et ses objectifs?

Si Fernandes est aux abois ou si le gouvernement Malaisien fait pression sur lui, le problème est vite réglé. Lotus Cars rachète le Team Lotus pour une poignée de ringgit. Il n'y a plus de souci de nom d'écurie ou de châssis!

S'il a de l'argent, la solution serait un rachat partiel ou total de Lotus Cars par Fernandes. Cela ferait une injection de cash et Bahar pourrait sauver sa peau sur le thème "c'est eux qui m'ont forcé à être méchant avec toi".

Quid du "troisième Lotus"? Pour l'instant, ses projets d'exportations sont embryonnaire.

Néanmoins, le monde est petit. On sait que Saab et Youngman-Lotus discutent ensemble. Ce qui nous ramène à Vladimir Antonov, qui vient d'acheter une partie du capital du constructeur Suédois.

A partir de là, tout devient possible, y compris une coalition Antonov-Peng (Youngman) pour racheter Lotus Cars.

A bientôt pour la suite des aventures de Lotus...

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Le constructeur anglais semble en permanence dans l’œil du cyclone médiatique. La semaine dernière, son PDG, Dany Bahar, évoquait un futur sans Proton. Evidemment, le constructeur Malaisien, propriétaire de Lotus, n'a pas trop apprécié.

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