Introduction
Lorsque l'on parle de sportives françaises (cf. la Matra Bagheera de dimanche dernier), c'est au passé, souvent avec des tremolos dans la voix et un ton plutôt sépia.
Et aujourd'hui, peut-on considérer Bugatti ou Venturi comme Français? Quoi qu'il en soit, il existe un constructeur à la nationalité indiscutable: PGO.
PGO n'a pas vocation à être Ferrari ou Porsche. C'est ce que les Anglais appelleraient un "artisan spécialisé".
PGO ne date pas d'hier. C'est en 1986 que les frères Prévôt, Gilles et Olivier (d'où les initiales, PGO) commercialisent une réplique d'AC Cobra. Les répliques sont dans l'air du temps. Rien qu'en France, outre Martin et Marcadier, il faut noter que LF propose sa propre Cobra, tandis que Roadster Car commercialise l'Apal Belge (une réplique de Porsche 356.)
En 1993, PGO décide de se diversifier. Roadster Car ayant fait long feu, il commercialise à son tour des Apal sous licence, sous le nom de Speedster. En parallèle, il lance une voiturette électrique aux formes modernes, la 204.
En 1997, les Prévôt connaissent des difficultés. Laurent Skrzypczak et Olivier Baudouin reprennent le constructeur (dont l'acronyme correspond désormais à "Premium Greatest Oldmobiles".) Ils se concentrent sur le Speedster, qu'ils veulent rendre plus abordable.
En 2003, Porsche se réveille et il traite la Speedster de contrefaçon. En attendant un procès (qu'il gagne), PGO lance la Speedster II, une version modernisée du Speedster.
Le constructeur connait de nouveau des difficultés et des investisseurs Koweïtiens permettent de maintenir l'activité. En 2008, la gamme s'étend avec l'arrivée du coupé Hemera.
Le constructeur reste très discret. D'ailleurs, la dernière fois que j'ai vu une PGO, c'était lors de l'inauguration du circuit de La Ferté-Gaucher. Vous remarquerez d'ailleurs que cette Hemera et celle essayée sont bien une seule et même voiture:
Tour du propriétaire
Pour résumer, à la base de l'Hemera, il y a le Speedster II:
Vous rajoutez un toit façon break de chasse et vous obtenez l'Hemera:
L'Hemera, c'est avant tout un sacré look. Impossible de passer inaperçu dans la circulation! Surtout avec ce rouge...
Je n'avais jamais vu cela: tout le monde se retourne sur votre passage et les gens arrêtent de parler pour mieux vous contempler. Durant cet essai, j'en ai causé, des torticolis!
Evidemment, compte tenu de ses origines, il y a plus qu'un air de ressemblance avec la Porsche 356:
Pour autant, PGO ne s'est pas vautré dans le néo-rétro. A l'extérieur, seules les poignées de portes sont chromées:
Le nerf de la guerre, c'est la sportivité. En témoigne ces échappements avec simili-diffuseur:
A l'intérieur, c'est ambiance compet' de la vieille école! Point de rangements, de plastiques moussés ou d'ordinateur de bord! En option, vous pouvez néanmoins disposer d'un radar de recul.
Par contre, une batterie de cadrans (chromés) permet de surveiller le 4 cylindres PSA. Grâce à l'intérieur cuir (en option), au tableau de bord en tôle peinte et au pédalier en aluminium, c'est tout de même une ambiance assez chaleureuse.
Le "j'aime/j'aime pas" n'en est donc que plus expéditif.
J'ai bien aimé le plafonnier avec sa lumière bleue, digne d'un lounge. C'est d'ailleurs très décalé vis-à-vis du reste de l'habitacle.
Autre détail appréciable: lorsque vous ouvrez la porte, la vitre se baisse légèrement. De quoi éviter de la casser lorsque vous claquez la porte.
Dans le "moins bien", il y a un style très, très spartiate. Il n'y a même pas de pare-soleils ou d'allume-cigare!
La finition est un peu légère et puis il y a la présence des comodos de 206...
On m'a volé mon moteur!
C'est le coup classique: vous voulez ouvrir le capot et vous voyez... Un coffre.
Un coffre qui s'entrouvre plus qu'il ne s'ouvre.
Enfin, il est vite plein. C'est une voiture pour la course, pas pour les courses!
Et à l'arrière? Sous le hayon en plexiglas, il y a une autre coffre! Le 4 cylindres 2l 140ch est caché. Par contre, on l'entend bien (on y reviendra.)
Notez que le coffre arrière est "chauffé". Evitez donc d'y mettre des surgelés...
A lire également:
Essai PGO Hemera: road & surtout track (2/2)