Des hanches marquées
En passant du concept DS High Rider à DS4, la voiture a gagné deux portes. C’est la première observation que l’on a faite en voyant les premières photos du modèle définitif. Citroën n’a donc pas trahi les traits de l’élégant showcar. A l’avant, la filiation avec la C4 saute bien entendu aux yeux, à l’instar des phares, du capot et des rétroviseurs identiques. Pour tout le reste, il n’y a rien de commun à l’extérieur. Un coupé surélevé selon Citroën, en voilà une idée incongrue. A vrai dire, plus on s’en approche, et plus cette impression disparait, car au final on ne note que 4 centimètres d’écart en hauteur avec la C4. Le profil se veut particulièrement élancé, comme en témoigne la surface vitrée étirée, qui a poussé le constructeur a sacrifié la mobilité des vitres arrière. Dommage que la poignée de porte avant n’ait pas été camouflée comme à l’arrière, un effet monolithe aurait été ainsi plus convaincant . La poupe fuyante finit de souligner l’élégance dynamique de la voiture, à l’image d’un jonc chromé qui singe des sorties d’échappement intégrées dans l’extracteur esthétique. Détail : notre modèle d’essai arborait les mêmes jantes que le concept Survolt.
Les fameux sièges au dessin "bracelet de montre"
Pour toquer à la porte de la cour des grands, Citroën ne pouvait pas rater l’intérieur de sa DS4. En y entrant, le charme opère. Les sièges avant au fameux motif de bracelet de montre donne du cachet à cet habitacle. Du cuir plein de surpiqûres habille la planche de bord, alors que des petits imprimés « DS » ici et là rehaussent l’ensemble. Et pourtant, Citroën n’a fait que reprendre le cockpit de la C4, mais force est de constater que la marque a su le sublimer pour le rendre bien plus prestigieux. On ne comprend pas alors pourquoi des détails « élémentaires » ont été oubliés, comme l’absence de lumières couplées aux miroirs de courtoisie par exemple. En outre, au chapitre des technologies embarquées on aurait aimé que Citroën aille encore plus loin, avec un système de parking perfectionné assisté par caméra, un radar/régulateur de vitesse ou un affichage tête haute entre autres qui manquent à l’appel, même en option. Toutefois, tout est là pour le confort comme en témoignent les sièges massants et chauffants, la climatisation bizone ou le bloc navigation/hi fi avec connectique MP3/Apple qui pour l’anecdote n’aura jamais reconnu nos iPod et iPhone. L'accès à l'arrière ne se voit pas si facilité que cela, la faute à des portières réduites. Cependant, une fois installés les gabarits de moins d'1,80 m ne se plaindront pas de la place à disposition. Le coffre large et logeable (370 dm3) suffira à emmener les bagages de chacun, cela étant le seuil élevé gênera en certaines circonstances le chargement.
Profusion de cuirs surpiqués
Notre DS4 disposait sous son capot du bloc le plus puissant, le THP dans sa déclinaison 200 ch. Le même qui meut les DS3 Racing et RCZ, les porte-drapeaux de la sportivité du groupe PSA. Clairement, nous avions malgré l’avertissement de Citroën un a priori sur le dynamisme de ce véhicule au centre de gravité plus haut que la normale. Pour revenir au bloc, comme pour le RCZ, il sied parfaitement à cette DS4. Loin d’être amorphe, ce moteur donne l’impression d’être à la main du conducteur qui en titille assez facilement les limites. Parfois sur la route (et pas sur un circuit), une voiture trop puissante ne fait que frustrer le pilote en herbe qui sommeille en chacun à cause d’une cavalerie inexploitable. A contrario la DS4 permet de sortir des courbes pied au plancher sans inquiétude, malgré des remontées de couple agaçantes en conduite rythmée. Sa linéarité limite le sentiment de sportivité, mais en revanche offre un souffle constant sur une large plage d’utilisation. Une caractéristique que certains préfèrent.
Coupé, berline, SUV... chacun se fera un avis
Citroën a peaufiné la bonne base châssis de la C4, au bénéfice du dynamisme. Aussi surprenant que cela puisse paraitre, quand on tourne, la voiture tourne. Ce qui ne semble pas toujours aussi évident pour des compactes et autres coupés qui se revendiquent dynamiques voire sportifs. La DS4 vire étonnamment à plat en toutes circonstances, sans s’écraser exagérément sur ses appuis, alors que la direction électro-hydraulique facilite le placement et surtout renseigne bien le conducteur sur le profil de la route… un peu trop d’ailleurs. Pour ne rien gâcher, ces choix techniques qui agrémentent la conduite sur les petites routes, ne pénalisent pas le confort outre mesure. En un mot, le plaisir est au rendez-vous ! Néanmoins, on sent bien qu’il reste encore une marge à exploiter pour une détonante DS4 Racing que nous aimerions rabaissée et encore plus endurcie avec ce qu’il faut de chevaux supplémentaires…
De 120 à 200 ch
Avec des tarifs qui naviguent entre 21 300 et 29 900 € hors options, la DS4 affiche une différence et des armes qui sur le papier ont de quoi surprendre ses concurrentes qui misent sur le classicisme et leurs acquis. Les ventes jugeront si l’objectif de 40 000 exemplaires écoulés par an n’apparait pas trop ambitieux.
[Vidéo]
http://www.dailymotion.com/swf/video/xjfpj9
Quelques chiffres de notre modèle d’essai:
Moteur: 1.6 THP 200 ch à 5 500 tr/min
Couple maxi: 275 Nm de 1 700 à 4 500 tr/min
Transmission: Aux roues avant
Boite de vitesses: Mécanique à 6 rapports
0 à 100 km/h: 7,9 secondes
Conso. mixte litres/100 km – Rejets de CO2 g/km: 6,4- 149
Réservoir: 60 litres
Poids: 1 350 kg
Prix: 29 550 € hors options