Audi a choisi l'axe de la performance, avec une voiture, la R18, qui pour la première fois de l'ère de l'affrontement Audi / Peugeot, rivalise en vitesse de pointe avec les créations de Vélizy. Sur le papier, la R18 semble la plus forte, mais son talon d'Achille ne tarde pas à apparaitre : la consommation. C'est autour de cette idée, de son optimisation, accompagnée de la nécessaire fiabilisation de pièces, que l'équipe de Bruno Famin a travaillé. Passés les essais libres et qualificatifs, on a donc pu voir, en course, le potentiel de chaque machine, et sa consommation. Un constat, les Audi R18 sont plus gourmandes.
Tout avait mal commencé pour Audi avec la sortie d'Allan McNish, qui percutait Anthony Beltoise peu après la passerelle Dunlop. Voiture détruite, accident spectaculaire, mais pas assez pour refroidir les ardeurs des pilotes usine. A 22h45, c'est cette fois-ci Mike "Rocky" Rockenfeller qui percutait le rail à haute vitesse. Audi a rencontré la malchance, avec des incidents en piste, ddus à son pilote (McNish) et sans doutes à une mauvaise conscience de son auto, dans le cas de Rocky, pas forcément habitué à la largeur de la R18. Une course que l'on pensait décapitée, mais le rythme des 908 et de la R18 n°2 étaient similaires, élevés.
La nuit, les 908 ont déroulé, utilisant leur consommation plus réduite, pour couvrir 1 tour de plus, poussant même jusqu'à 14 boucles. Les 908 ont ainsi pris l'ascendant pendant la nuit, la R18 se trouvant en tête uniquement lorsque la 908 de ponte ravitaillait. Ce sont les safety-car qui vont permettre à la R18 de recoller. L'accident de Jean-Christophe Bouillon (23 minutes de neutralisation), celui de la n°59 (22 minutes) et celui de Porsche 63 avec la Corvette alors en tête du GTE Pro de Jan Magnussen (30 minutes). En tout, plus de 40 changements de leader vont se produire, essentiellement entre les Audi n°2, Peugeot n°7 et n°9.
Une bataille intense, qui se traduit par des écarts absolument minimes. 2, voire même 3 Peugeot seront ainsi toujours dans le même tour que la seule et unique Audi rescapée. une bataille qui s'est jouée sur la piste, avec les machines que l'on connait, mais aussi avec des Hommes. Benoit Tréluyer ressortira de ces 24 Heures du Mans avec une expérience sublime, lui qui a fait un relais d'anthologie, de nuit, le dimanche.
Le matin, les écarts sont encore plus réduits. En piste, Bourdais chasse Tréluyer. Au relais, Lotterer va vite, très vite, et prend de gros risques. C'est Simon Pagenaud qui est chargé de le poursuivre. Le pic de l'intensité intervient à 14h25, quand les deux voitures de tête ravitaillent. André Lotterer repart en tête, en ayant chaussé des pneus neufs, tandis que Simon Pagenaud est deuxième à 7 secondes seulement, avec ses pneus déjà en température.
En catégorie LMP2, la Zytek Nissan du Greaves Motorsport l'emporte, avec, parmi ses pilotes, le jeune Olivier Lombard, victorieux donc, et futur Bachelier ! La Oreca Signatech à moteur Nissan, qui semblait favorite pour beaucoup avec le fameux Lucas Ordonez (GT Academy) au volant, se classe finalement sur la seconde marche, devant la Lola de l'équipe Level 5 Motorsports, qui aura réalisée une course tranquille, mais sure, avec l'expérience d'un vainqueur du Mans (Bouchut) et de Daytona (Barbosa).
Le LM GTE, qu'il soit pro ou amateur, a vu un très beau spectacle. Les BMW n'ont pas tenues leur rang de favorites, et ce sont les Corvette qui sortent victorieuses. Via le team officiel Pratt & Miller en GTE pro (la n°73 de Garcia, Milner et Beretta), et via le team Larbre Compétition, et la Chevrolet Corvette °50.
Il s'agit même d'un doublé en amateur pour Larbre, la Porsche seconde étant engagée conjointement entre Larbre et IMSA.