Essai nouvelle Kia Picanto : sept ans de bonheur ?
par Cedric Pinatel

Essai nouvelle Kia Picanto : sept ans de bonheur ?

Kia était autrefois un constructeur connu pour ses voitures fiables et très bon marché, deux principales qualités qu’il fallait toujours associer à un terrible défaut : celui de présenter des lignes ridiculement moches et inexpressives. Mais cette dernière décennie, le groupe sud-coréen a eu la folle ambition de métamorphoser l’image de marque de Kia pour en faire une enseigne dynamique et crédible face à des constructeurs tout sauf low-cost. Dernier maillon dans cette tentative de reconversion, la Picanto de seconde mouture est passée entre nos mains à Berlin, tout un symbole pour cette nouvelle citadine qui se prétend jeune et branchée. Alors, vraiment piquante la petite dernière ?

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Du style pour combattre l’ennui

L’évolution récente de Kia est sans doute l’une des plus remarquables chez les constructeurs automobiles de la planète et peut faire penser à celle d’une célèbre marque allemande qui évolue dans d’autres sphères ( premium ) depuis le début des années 90. Audi avait complètement changé de visage avant la fin du siècle dernier et le designer Peter Schreyer ( auteur des premières générations de l’A3 et du TT ainsi que de l’A6 de seconde génération en plus de certains travaux remarqués chez Volkswagen ) a sans doute largement contribué à asseoir définitivement la nouvelle image de la marque aux anneaux.

En le recrutant au milieu de la dernière décennie, Kia avait forcément de la suite dans les idées. L’homme était chargé d’une mission délicate, celle de réussir à donner de la personnalité à des autos qui n’en ont jamais eu. Cinq ans après son arrivée, force est de constater que les choses ont déjà beaucoup changé chez Kia. Le constructeur sud-coréen est toujours le premier à surprendre lors des salons automobiles avec des concept-cars souvent très inspirés et plus important, les modèles de série sont devenus nettement plus sympa à regarder. Conçu avant l’arrivée de Scheyer, le Soul était déjà en rupture avec les précédents modèles et les nouveaux Venga, Sorento et autres Sportage parachevaient le changement de style chez Kia juste avant l’arrivée de la nouvelle Optima ( qu’on espère vite commercialisée en Europe tant ses lignes de berline au look dynamique paraissent réussies ). La Picanto de seconde génération est donc la dernière nouveauté issue du coup de crayon de Peter Schreyer, sa cible est le marché des mini-citadines mais dans une tendance nettement moins low-cost qu’auparavant.

Extérieurement, cette nouvelle Picanto change beaucoup par rapport à la précédente mouture, qui se contentait de former une offre très bon marché dans le segment A avec un look en rapport, c’est-à-dire assez peu recherché, simple et sans relief. Pour la Picanto 2011, la copie rendue par Kia n’a plus rien à voir. Dans sa quête de se forger une vraie image de marque, il fallait évidemment reprendre tous les codes stylistiques mis en places par la nouvelle direction du design depuis quelques années. En observant l’auto, on se dit que le travail est assez bien réalisé. On retrouve l’incontournable calandre Tiger Nose, dans une variante forcément plus compacte que sur un Sportage ou une Optima. Les feux sont gros et effilés et le bouclier avant, plutôt massif pour tenter de se donner des faux airs de sportive ce qui contraste tout de même un peu avec le diamètre des roues. La poupe a également eu droit à beaucoup d’attention avec des feux au dessin léché et là aussi, des boucliers très enveloppants.

Dans l’ensemble, le résultat est incontestablement réussi. La Picanto ne ressemble plus à un pur produit low-cost et fait montre d’une vraie personnalité en plus de présenter une petite bouille plutôt mignonne ( « petite » c’est relatif, elle est devenue plus grosse et gagne 15 millimètres en longueur pour 3,60 mètres au total ). Cette nouvelle Picanto n’aura pas de quoi rougir à coté d’une Twingo, d’une Chevy Spark ou d’une Peugeot 107. Et quand on passe à l’intérieur, le bilan reste positif. L’habitacle s’affranchit lui aussi des considérations low-cost de son prédécesseur. Elle en fait peut-être même un peu trop avec ce grand volant au style ultra-sportif dont le dessin - certes joli - est censé rappeler la forme de la calandre. La planche de bord est un peu terne mais pas trop moche, soulignée par une barre assortie à l’insert sur le volant qui convient bien à l’ensemble. Les plastiques sont durs mais sur le plan global, l’intérieur est plus agréable et plus chaleureux que celui d’une Twingo ou d’une C1. A noter également de gros efforts au niveau des sièges et de leur habillage en fonction des finitions. Au niveau de l’espace à bord, le bilan est convenable. La Picanto progresse par rapport à sa devancière et les places arrières ( l’auto n’a pour l’instant été présentée à l’essai qu’en version cinq portes, la trois portes disposera d‘un style légèrement différent au niveau des boucliers ) sont correctes. Le volume du coffre est lui un peu moins bon avec seulement 200 litres ( 800 avec les sièges arrières rabattus ).

Berlin calling

Installé au volant de la Picanto, l’assise est bonne et les sièges sont étonnamment enveloppants. Le volant parait énorme même si son style est réussi. Il est temps de mettre l’auto en branle et de s’intéresser à ses moteurs. Kia a décidé de n’offrir sa nouvelle Picanto qu’avec deux blocs essence, les chiffres de ventes d’une version diesel étant considérés comme trop peu importants pour la justifier au catalogue dans ce segment, même en France. Un trois cylindres 1,0 litres de 69 chevaux et un quatre cylindres 1,2 litres de 85 chevaux sont proposés au choix. Dans les deux cas, les rejets de CO2 annoncés sont très serrés ( 99 et 105 g/km ), de quoi justifier un bonus écologique de 400 euros à l’achat.

Le 3 cylindres est tout à fait suffisant pour circuler paisiblement dans les rues berlinoises mais se montre logiquement un peu faible lorsqu’il s’agit de dépasser le cadre de la ville pour traverser la forêt allemande. Un moteur qu’il faudra réserver à une pure utilisation urbaine, au contraire du quatre cylindres 85 chevaux qui autorise un niveau de performances à peu près décent sur tous les terrains. A noter que nous disposions du système Stop & Start sur ce second moteur, ( option à 200 euros sur les deux blocs ). Quelque soit le moteur, le maniement de la boîte de vitesses est très agréable et la conduite de l’auto tout autant. Très à l’aise en ville grâce à son diamètre de braquage, la Picanto dispose d’un mix de suspensions correct, à peine trop raide sur les surfaces dégradées mais suffisamment souple pour garantir un niveau de confort convenable. Le parcours de notre essai, comprenant une boucle urbaine dans Berlin puis un trajet autour de la ville, ne permettait pas de tester complètement le comportement dynamique de l’auto, la faute à l’absence de routes vraiment sinueuses. Mais à tous les moments cette Picanto nous a paru très saine. Ses prestations sont de très bonne facture et restent, là aussi, loin du standard low-cost.

L’addition de la Picanto, pas trop relevée

On l’a compris, Kia a donc voulu sortir sa Picanto du segment low-cost. Et ce nouveau positionnement se retrouve également sur le plan tarifaire puisque les prix grimpent sensiblement. Rassurez-vous, l’addition reste dans la moyenne basse des standards de la catégorie. Quatre niveaux de finition sont disponibles sur cette Picanto. La Motion débute à 9 490 euros ( sans le bonus de 400 euros ) avec 6 airbags, l’ABS et la direction assistée. Le « Style » est disponible à 10 290 euros et ajoute - entre autres - un lecteur CD MP3 avec port USB. L’active ajoute la climatisation manuelle à 11 990 euros et la Premium monte jusqu’à 12 790 euros. Des tarifs serrés mais donc plus élevés que pour d’autres petites du segment A comme la Nissan Pixo ou la Chevrolet Spark.

En résumé, cette nouvelle Picanto est le dernier maillon du Kia nouvelle formule, celui qui se présente fièrement comme un constructeur capable de vendre autrement que par le prix et la fiabilité de ses modèles. En sortant de la petite auto, on se dit que le produit est réussi et très bien armé pour se faire une bonne place dans le segment A européen, surtout avec l’incontournable garantie 7 ans ou 150 000 kilomètres. On se dit aussi avec plus de recul que la métamorphose de Kia au cours de la dernière décennie est toujours plus impressionnante et sa rapidité rappelle presque celle d’Audi au siècle dernier. A quand une sportive chez Kia pour envoler définitivement l’image du constructeur ?

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Kia était autrefois un constructeur connu pour ses voitures fiables et très bon marché, deux principales qualités qu’il fallait toujours associer à un terrible défaut : celui de présenter des lignes ridiculement moches et inexpressives. Mais cette dernière décennie, le groupe sud-coréen a eu la folle ambition de métamorphoser l’image de marque de Kia pour en faire une enseigne dynamique et crédible face à des constructeurs tout sauf low-cost. Dernier maillon dans cette tentative de reconversion, la Picanto de seconde mouture est passée entre nos mains à Berlin, tout un symbole pour cette nouvelle citadine qui se prétend jeune et branchée. Alors, vraiment piquante la petite dernière ?

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