Cet accord fait suite à celui de la semaine dernière ayant permis à Fiat de monter à 30% de Chrysler.
Fiat disposait d’une option lui permettant de racheter 16% supplémentaire d’ici 2013, mais a préféré accélérer les choses et en définir les conditions maintenant, plutôt qu’après l’introduction en bourse de Chrysler, fin 2011.
Selon cet accord, ces 16% supplémentaire couteront $1,268 milliards à Fiat (€874 millions), la première fois que le groupe italien devra mettre la main au portefeuille…
Cependant, Fiat ne pourra réellement exercer cette option que lorsque Chrysler aura remboursé les prêts accordés pendant la crise par les gouvernements américain et canadien. Ceux-ci se montent tout de même à $5,8 milliards (€4 milliards) pour le gouvernement américain et $1,7 milliards (€1,17 milliards) pour le gouvernement canadien et de la province de l’Ontario, soit au total, $7,5 milliards (€5,17 milliards).
Pour ce faire, Chrysler compte faire appel aux marchés et donc s’endetter d’environs $7 milliards (€4,83 milliards). Vu la santé financière du groupe, les taux d’intérêt devraient être assez élevés.
Prochaine étape : faire en sorte que Chrysler puisse commercialiser un véhicule économe en carburant d’ici la fin de l’année, véhicule basé sur la technologie Fiat, ce qui permettra à Fiat d’augmenter encore sa participation dans Chrysler de 5%, mais cette fois, sans devoir débourser 1 dollar supplémentaire.
30% + 16% + 5% = 51%, soit le seuil magique permettant à Fiat de consolider les résultats de Chrysler et de considérer les 2 groupes, comme une entité unique.
Ce groupe Fiat-Chrysler se classerait dans le peloton de tête des groupes automobile, avec presque 4 millions de ventes annuelles actuellement, mais qui selon Fiat, devraient atteindre 6 millions en 2014… A titre de comparaison, le leader Toyota a produit 8,4 millions de véhicules en 2010, et GM, 8,39 millions. Nissan seul est à 4 millions…
Si les marchés semblent saluer cet accord, il n’est pas sans soulever de nombreuses questions.
Et pour commencer, comment Fiat va-t-il financer ces $1,27 milliards ?
Fiat, est encore lui-même en convalescence, et n’a dégagé qu’un profit net de 37 millions d’euros au premier trimestre, grâce surtout au marché brésilien et à Ferrari. De plus, le tremblement de terre au Japon, qui a ralenti la fourniture de composants, devrait peser sur les comptes sur le reste de l’année.
De plus, les syndicats italiens craignent que Fiat ne sacrifie sa base italienne, et les investissements sur le vieux continent pour financer son rêve américain.
Au passage, il est intéressant de mettre en parallèle les besoins de fonds de Fiat pour Chrysler, et… l’intérêt de VW pour la marque Alfa Roméo… Ce n’est peut-être pas un hasard...
Des questions demeurent également sur la viabilité du groupe consolidé Fiat-Chrysler. Celui-ci risque de démarrer avec un fort taux d’endettement (les $7 milliards de Chrysler pour rembourser les gouvernements américains et canadiens). Les 2 millions de ventes supplémentaires prévues d’ici 2014 restent également à concrétiser, sachant que Chrysler et Fiat, sont toujours très peu présents sur le marché chinois.
L’avenir nous dira si la stratégie de Marchionne est payante…
Source: Fiat
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