Rétromobile 2011: Skoda
Outre La Superb est légitime et de grâce, arrêtez de nous confondre avec Lada!"
Outre La Superb est légitime et de grâce, arrêtez de nous confondre avec Lada!"
Outre Nissan, Rétromobile accueille cette année une autre nouveau: Skoda. Point de Rapid ou de Favorit sur le stand; le mot d'ordre du constructeur Tchèque est: "On a (presque) toujours fabriqué des premiums! La Superb est légitime et de grâce, arrêtez de nous confondre avec Lada!"
L'histoire de Skoda débute à la fin du XIXe siècle, dans ce qui est alors l'empire Austro-Hongrois. D'après la légende, un libraire, Vàclav Klement, avait cassé son vélo, fabriqué en Allemagne. Il l'a expédié à l'usine où on lui a répondu grosso modo: "Commence par apprendre à écrire correctement en allemand, ensuite, on te réparera ton vélo!"
Vexé, Klement s'associe avec Vàclav Laurin et ils lancent leur propre fabrique de vélo, Laurin & Klement, en 1895.
L'atelier devient une PME qui se lance dans les motos (sous la marque "Slavia", en 1899), puis dans les voitures en 1905.
La rouge est justement l'une des toutes premières Laurin & Klement.
La guerre a eu de lourdes conséquences sur Laurin & Klement. L'empire Austro-Hongrois s'est dissout et le constructeur se retrouve dans une Tchécoslovaquie balbutiante. Pour remonter la pente, il s'associe avec Hispano-Suiza, afin de produire sous licence ses voitures. Hélas, en 1925, un incendie ravage l'entreprise. A l'agonie, le constructeur est racheté par Skoda, géant local de l'industrie lourde.
Les premières Skoda sont logiquement inspirées des "Hispano-Suiza Tchècoslovaques" de Laurin & Klement, comme la bleue présente sur le stand.
Pour faire face aux conséquences de la crise de 1929, Skoda a lancé sa première berline bas de gamme, la Popular. Elle persévère néanmoins dans le luxe, en témoigne cette superbe... Superb OHV noire de 1939.
La Bohème-Moravie, où est basé Skoda, est très vite annexé par l'Allemagne nazie et ce fut également l'une des dernières zones libérées. Le constructeur est donc lessivé en 1945.
En Tchécoslovaquie, des communistes pilotés par Moscou prennent le pouvoir. Skoda est nationalisé et il est prié d'abandonner les voitures de luxe, domaine réservé de son compatriote Tatra. Il se concentre donc sur les voitures bon marché.
Pour autant, avec peu de moyens et beaucoup de volonté, les ingénieurs de Skoda créent toute une lignée de barquettes, de monoplaces et de voitures de rallye, qui perdure jusqu'à la fin des années 70. Le 1100 de la petite rouge de 1955 développait 92ch. Un poil plus qu'une Renault 8 Gordini 1100 sortie 7 ans plus tard.
Skoda est de nouveau pris dans le tourbillon de l'histoire. Le bloc de l'est s'effondre politiquement et économiquement. A l'instar de Lada ou de Yugo, il produit des voitures techniquement obsolètes, à la finition ridicule, mais à des prix imbattables.
Alors qu'enfin, Skoda allait lancer une nouveauté, la Favorit, le gouvernement communiste démissionne. L'état Tchécoslovaque (bientôt divisé en Tchéquie et Slovaquie) lance un important programme de privatisation. Volkswagen coiffe Renault pour le rachat du constructeur, en 1990.
VW investit massivement et Skoda produit des voitures de plus plus modernes. La gamme passe de 1 à 3 modèles, puis à 5 modèles aujourd'hui. Le constructeur est désormais présent jusqu'en Chine. Côté promotion, il est présent en rallye, en Andros et il a délogé Fiat comme voiturier du Tour de France.
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P.S.: Tout de même, un stand Skoda sans personnel aux tenues ridicules et sans "mannequin spécial voiture du Tour", c'est un peu triste...
Outre La Superb est légitime et de grâce, arrêtez de nous confondre avec Lada!"
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