Soudain, le masque du beau royaume, exemple de progrès et vitrine de la région, est tombé pour révéler une dictature de plus, qui a choisi la répression sanglante. La situation évolue d’heure en heure, mais le pire est déjà arrivé.
Au vu de cette situation, la F1, qui devait débarquer sur le Bahrain International Circuit dans quelques jours pour des tests et y disputer le premier Grand Prix de la saison, peut d’ores et déjà réfléchir à son plan B. Quelque soit la tournure que prennent les évènements, on n’ose imaginer que le cirque de Bernie puisse envisager de se rendre sur place comme si de rien n’était.
Première possibilité, la révolte se poursuit. Suite aux évènements d’aujourd’hui, ce ne pourra pas être pacifique. Ca n’aurait aucun sens de venir jouer aux petites autos dans un pays en pleine révolution.
Seconde possibilité, l’ordre est rétabli à coups de trique et de tirs dans la foule, c’est la voie choisie par le pouvoir en place à l’heure actuelle. A-t-on vraiment envie alors de voir les F1 tourner sous la protection des nervis qui viennent de tuer 4 personnes et charger indifféremment femmes et enfants ? Même si, et ce serait une immense déception, la F1 se réfugiait sous le lâche « On fait du sport, pas de la politique », on imagine l’effet pratique en terme d’image sur l’ensemble des acteurs, en particulier les sponsors, d’apparaître en mondiovision sur fond de chars d’assaut et des mercenaires qui composent les forces de maintien de l’ordre, posant pour la photo auprès de la classe dirigeante la botte sur le corps des manifestants. Et c’est en voulant bien croire que les autorités acceptent de laisser entrer les centaines de journalistes étrangers du Grand Prix, ce qui semble de toute façon illusoire.
Quels que soient les moyens engagés, le sport auto n’est que cela, un sport, un jeu, un divertissement. Il y a des moments où tout cela doit passer au second plan. Nous sommes à un de ces moments.