Mitsubishi a lancé un nouveau plan pour les trois années à venir. Baptisé Jump 2013, il a pour objectif principal une progression de 37% des ventes et un bénéfice net triplé par rapport à l'exercice 2010. Pour cela, le constructeur japonais va revoir en profondeur sa gamme.
Aujourd'hui seul, mais lié à d'autres constructeurs via des accords ponctuels (PSA, Nissan), Mitsubishi doit assurer sa survie, mais ne compte pas pour cela former un grand groupe avec un autre acteur du marché. Le plan Jump 2013 a pour mission de faire progresser la marque d'ici à trois ans, mais surtout la mettre en trajectoire pour plus de stabilité à long terme.
Pour cela, le groupe compte sur trois leviers : la révision de son plan gamme, le développement sur les marchés "émergents" et les véhicules hybrides et électriques.
Pour le plan gamme, Mitsubishi n'hésite pas à trancher dans le vif et a décidé d'annuler purement et simplement le renouvellement de tous les produits spécifiques sur les marchés Européens et Américains. Pour l'Europe, cela signifie le non renouvellement de la Colt, et pour les Etats-Unis, celui du SUV Endeavour, de la berline Galant, mais aussi du coupé et du cabriolet Eclipse. En lieu et place, d'autres produits seront assemblés dans l'usine de Normal dans l'Illinois. Sans doute la Lancer ou l'Outlander Sport. Le constructeur devra aussi trouver des modèles pour alimenter son usine aux Pays-Bas.
La gamme s'enrichira de 8 véhicules hybrides et électriques entre 2011 et 2015. Pour 2011, c'est le petit utilitaire Minicab MIEV qui sera commercialisé. Suivront en 2012 deux hybrides plug-in, un autre accompagné d'un électrique en 2013, et entre 2014 et 2015, un électrique et deux hybrides plug-in.
Avec tout cela, Mitsubishi espère faire progresser ses ventes de 37%. Partant d'environ 1 million sur l'année fiscale 2010 (qui s'achève le 31 mars 2011), ce sont donc 1.370.000 Mitsubishi qui seront écoulées pour l'exercice 2013 (donc jusqu'au 31 mars 2014). La répartition n'est pas équivalente partout, puisque seules 90.000 nouvelles ventes seront effectuées dans les marchés développés (Europe, Japon, Etats-Unis), tandis que 280.000 véhicules supplémentaires seront (selon les prévisions) vendus dans les marchés émergents (Chine, Russie, Brésil, ASEAN...).
La production de tous ces véhicules sera en grande partie assurée hors du Japon. En effet, si aujourd'hui 44% des 1.100.000 véhicules produits par les usines du constructeur le sont en dehors du Japon, la part passera à 54% en 2013, sur un total de 1.580.000 véhicules. Dans cette part hors Japon, la proportion représentée par l'Europe et les Etats-Unis est logiquement amenée à diminuer, et passera de 16 à seulement 10%. L'écart entre les chiffres de production et de vente s'explique par les véhicules que Mitsubishi assemble pour d'autres constructeurs (PSA, Nissan...)
La première pierre sera le lancement de la nouvelle "Global Small", annoncée sous forme de concept au salon de Genève. Elle portera une bonne part du développement dans la zone Asie. En Russie, Mitsubishi compte sur les SUV, l'une de ses spécialités, avec un accroissement de la production locale. En Chine, c'est l'établissement de la co-entreprise avec Guangzhou qui devrait assurer la croissance. Au Brésil, Mitsubishi compte mieux s'implanter avec une gamme plus large, et envisage de placer des capitaux dans ses partenaires locaux.
D'un point de vue financier, le chiffre d'affaires devrait passer de 1,9 billion de yens (17 milliards d'euros) à 2,5 billions de yens (22,3 milliards d'euros). Le bénéfice opérationnel passerait de 45 milliards de yens à 90 (de 400 à 800 millions d'euros) et le bénéfice net de 15 milliards de yens à 45 (de 134 millions d'euros à 400), soit une marge net de 1,8%.
Source : Mitsubishi