Invité par Citroën à tester la C-Zéro, je ne savais pas si j’allais essayer un nouveau modèle ou statuer sur l’avancement de la technologie électrique commercialisable en 2011…

Extérieurement, cette C-Zéro n’a rien d’aguichante… Son point fort n’est pas sa ligne mais plutôt la technologie de son moteur. Vue de devant, l’air de famille avec la C1 est marquant même si la C-Zéro est moins large (seulement 1,475 mètre), plus haute (1,61 m) et plus longue (3,475 m)… Un volume surprenant.

Au gout du jour, l’aménagement intérieur est conforme à une petite citadine. L’espace intérieur est assez important au détriment du coffre (seulement 160 litres). Quatre adultes s’installent sans trop de difficultés pour une voiture de 3,475 même si les sièges manquent de confort. Il fallait gagner du poids !

En roulant, la C-Zéro ne fait quasiment aucun bruit. Un léger son de roulement et un minime souffle du moteur électrique rappellent que l’on avance.

Au volant, le moteur électrique de 47 kW (équivalent à 63 chevaux pour 1120 kg à vide) n’a rien d’impressionnant. Suffisant pour la ville, il avouera vite ses limites sur des portions plus rapides (où l’autonomie fond à vue d’œil). En revanche, l’absence de boite de vitesses est un réel bonus dans le trafic. Il y a une marche avant, une marche arrière, rien de plus. A l’accélération, le moteur électrique transmet la puissance avec une linéarité exceptionnelle et un couple continu de 180 Nm.

Pied droit léger, un indicateur au tableau de bord montre que la voiture avance « à l’économie ». En appuyant un peu plus (souvent utile à Paris), l’aiguille dépasse souvent ce mode éco et fait chuter l’autonomie. A l’inverse, en levant totalement le pied, la batterie se recharge grâce à un système de récupération d’énergie cinétique… entrainant une réelle perte de vitesse loin du point mort d’une boîte manuelle. Au freinage, le gain apporté par le système de récupération d’énergie cinétique est encore plus significatif.

Affichée à « jusqu’à 150 kilomètres », l’autonomie annoncée permettrait à l’immense majorité des automobilistes français d’utiliser leur voiture durant une journée. Mais attention ! Cette autonomie est exclusivement réservée aux chasseurs de records.

Testée au lever du jour, sous la pluie et le froid, la C-Zéro roulait avec les phares, le désembuage, la climatisation, l’autoradio, l’essuie-glace… Au tableau de bord, l’autonomie affichée tombe à une quarantaine de kilomètres. Oui, quarante !

Sans climatisation ou autoradio, la C-Zéro promet alors plus de quatre-vingt-dix kilomètres. Résultat tenu mais clairement en deçà des « jusqu’à 150 kilomètres » ventés et dans le froid.

A bout d’énergie, il est nécessaire d’immobiliser la C-Zéro, câblée, durant 6 heures sur une prise normale à 220 V. Des stations spécifiques sont prévues pour une recharge à 80% en trente minutes à 400 V.

Chacun pourra statuer selon l’utilisation quotidienne de sa propre voiture mais cet essai montre que la C-Zéro n’est pas prête à faire son entrée dans tous les foyers français.

Faut-il oublier que le modèle testé sera affiché au prix de 35 350 euros ? Avec le bonus de 5 000 euros du gouvernement français, il est tout de même nécessaire de faire un chèque de plus de 30 000 euros. C’est loin, très loin d’être en relation avec les prestations offertes par la C-Zéro… mais finalement beaucoup moins cher qu’un concept-car. Une version béta en somme.

Rendez-vous dans neuf ans !

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