Les médias se sont jetés sur l'affaire des cadres de Renault mis à pied avec gourmandise, d'autant que le Ministre Besson s'est empressé d'y injecter un petit côté OSS117 des plus spectaculaires. Pour autant, à l'heure qu'il est tout cela reste virtuel : pas encore de plainte de Renault, qui ne prononce pas le terme d'espionnage, pas d'enquête de la DCRI ouverte officiellement, surtout des informations qui volent dans toutes les directions. Essayons de démêler un peu ce sac de noeuds.
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Pour rester sur l'hypothèse d'espionnage au profit d'une puissance étrangère, Le Point avance que les trois hommes mis en cause auraient touché de l'argent sur un compte à l'étranger contre des informations concernant la fabrication des batteries ainsi que des brevets "dans des cartons en attente d'être déposés". Les hommes de Renault auraient été mis en relation avec des interlocuteurs chinois via un sous-traitant français agissant en qualité d'intermédiaire. Un beau cas d'espionnage industriel avec brevets secrets, compte en Suisse, intermédiaire mystérieux,... Ne manque qu'une belle espionne et on est en plein film.
En fait, si ce scénario n'est pas impossible, même si tout reste à démontrer, d'autres informations qui circulent montrent que les choses ne commencent et ne s'arrêtent pas là. C'est d'abord Bloomberg qui indique que les informations divulguées seraient en fait tout ou partie en provenance de Nissan, LG Chemicals pour les batteries et Better Place pour la gestion de la recharge, ce qui serait logique puisque les partenaires sur lesquels s'appuie Renault pour sa technologie de batteries. Si c'est le cas, embrouilles (et procès ?) à prévoir entre les sociétés concernées. Quant aux "brevets dans les cartons", espérons que ce soit une métaphore, car il y a longtemps que les brevets ne circulent plus en cartons...
Le fameux sous-traitant, il en est question dans l'hypothèse de l'Argus qui indique qu'il s'agirait d'une société non retenue par le constructeur vers laquelle se seraient tournés les cadres suspectés. Une hypothèse également évoquée par La Croix qui indiquait mercredi que les trois hommes voulaient faire fructifier leurs connaissances avec une autre entreprise. Serait-ce le point de départ, et les informations sensibles auraient-elles pris un autre chemin (celui de la Chine ?) par la suite ?
Et pourquoi une telle combine bizarre par des gens si haut placés ? Là encore l'Argus, comme Der Spiegel, ajoutent quelques précisions qui pourraient aider à comprendre ces dysfonctionnements : la stratégie radicale du tout électrique privilégiée par Carlos Ghosn ne serait pas pas partagée par tout le monde au sein de Renault, y compris au plus haut niveau, compte-tenu des difficultés techniques encore non résolues. Ce climat conflictuel aurait, selon le magazine allemand, contribué à l'affaire et les cadres concernés pourraient être surtout coupables de divergence d'opinion avec la ligne de l'entreprise. Ce que laisse entendre un des trois hommes, Mathieu Tenenbaum, qui a réfuté par l'intermédiaire de son avocat toute accusation d'espionnage et parle d'affaire kafkaïenne.
Si l'on ajoute qu'il semble que Renault ne souhaite pas porter plainte mais que c'est selon Europe 1 le gouvernement qui insisterait pour faire un exemple, l'affaire devient politique et n'a pas fini d'enfler... Si quelqu'un a une vision plus claire de ce puzzle, il/elle est le/la bienvenu(e).
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Les médias se sont jetés sur l'affaire des cadres de Renault mis à pied avec gourmandise, d'autant que le Ministre Besson s'est empressé d'y injecter un petit côté OSS117 des plus spectaculaires. Pour autant, à l'heure qu'il est tout cela reste virtuel : pas encore de plainte de Renault, qui ne prononce pas le terme d'espionnage, pas d'enquête de la DCRI ouverte officiellement, surtout des informations qui volent dans toutes les directions. Essayons de démêler un peu ce sac de noeuds.