Apres la visite du musée Mercedes-Benz, et dans la continuité de ce voyage dans le passé de l’automobile, nous ferons escale au musée Porsche. Une autre marque mythique à l’histoire chargée et qui a permis d’apporter nombres d’innovations aux produits actuels de la marque, et à l’automobile en général.
Le musée tient du monument. Imaginé par un architecte autrichien de renommée, il se situe en plein milieu du centre Porsche, dans la petite ville de Zuffenhaussen en banlieue de Stuttgart. Visuellement, le bâtiment est imposant ! Il se compose de deux parties : un « socle », qui fait office d’entrée, et qui supporte avec trois piliers obliques la salle d’exposition de 5600m².
Une fois le ticket à huit euros en main, pour rejoindre la salle d’exposition, nous devons emprunter l’escalator le plus long d’Allemagne avec ses soixante mètres. Pour les plus sportifs et motivés, il existe la même chose avec les escaliers ! Une fois au sommet, je n’ai pas l’impression d’avoir fait ce voyage dans le passé, auquel je commence à prendre goût. La stratégie est très différente de celle utilisée par Mercedes, avec ici, 3 thèmes chers à la marque, présentés de manière « périphérique ». Un noyau qui met en avant les innovations technologiques de Porsche, renforcée par une ronde sur la gloire avec des monstres de compétition et une seconde, extérieure, qui présente chronologiquement les modèles phares de série qui ont fait la réputation de la marque. Cette stratégie reprend l’idée même du développement de Porsche avec une base de recherche, des essais concluants en compétition et un semblant d’adaptation pour une utilisation civile. Si une fausse note devait être soulevée, c’est que tout cela fait un peu désordonné et je ne sais plus trop où donner de la tête parmi ces quatre-vingts perles de sportivité présentées. Ce qui est sûr en revanche, c’est que la qualité est au rendez-vous dans cet écrin pur et blanc où seules les voitures servent de décoration.
Cela dit, la vision donne quand même sur un passé, prestigieux et chargé d’histoire. La visite commence avec la présentation de la première 356, qui n’est pas sans rappeler la Volkswagen Coccinelle. Une fois cette naissance remémorée dans nos mémoires, s’en suit une série de versions de cette mythique Porsche dans sa définition civile. Le ton est donné dans le même temps avec ce plateau de coureuses de la Targa Florio, dont la 550 Spyder, surnommée « little bastards » et rendue tristement célèbre par James Dean. Nos yeux nous guident ensuite sur la fabuleuse épopée 911. Modèle qui assure une certaine pérennité à Porsche depuis plus de 40 ans. Mais l’esprit se perd entre les concepts expérimentaux, les diverses versions de série et ces quelques monstres de course dont la 962 du Mans à effet de sol qui a été pour l’occasion « scotchée » au plafond. L’anecdote diffusée dans l’oreillette raconte qu’avec son fond plat et diffuseur arrière, la voiture peut, théoriquement, rouler à l’envers à partir de 321,4 km/h. Intéressant !
Après avoir nettoyé ma rétine avec cinq générations de 917 et avant de scruter dans les moindres détails quelques mécaniques mythiques, c’est une 944 Carrera GT-S qui va retenir mon attention. Elle correspond parfaitement à mon attirance prononcée pour les voitures carrées et toutes en muscles typiques des années 80’. Le reste de la visite aura la simple mission de remémorer quelques voitures importantes dans l’histoire de Porsche, pour aboutir sur de l’exclusif. Au détour d’une allée, c’est un bout d’aileron de 911 GT1 Road Version qui attire mes yeux. Les jambes recommence à vibrer pour courir devant ce monstre, et là, chers lecteurs, quelle vision ! La voiture est suivie d’une Carrera GT, autre supercar de la marque, et le tout accompagné d’un proto RS Spyder et de quelques autres vestiges de la compétition. Plus loin, la fierté de cette marque aux vingt huit mille victoires, la 911 Turbo, est idéalement mise en scène avec cinq plateaux tournants dans une chorégraphie parfaite, pour ensuite laisser place aux dernières créations de la marque tel que le Cayenne ou la berline Panamera. Pour finir je me dirige donc vers cette baie vitrée qui nous laisse admirer quelques perles qui retrouvent leur jeunesse. Mais en ce 8 octobre 2010, trône au milieu de tout ce beau monde le concept car 918 Spyder. Hallucinant ! D’ailleurs, c’est dans cet espace que sont entreposés les quelques trois cent modèles disponible qui attendent de prendre (à tour de rôle tous les trois mois environ) les quatre-vingt places dans la salle d’exposition. Comme programme de fidélité, il n’y a pas mieux.
Ce musée Porsche est fabuleux en terme de qualité des modèles. En revanche, avec un tel bâtiment et une telle histoire, je m’attendais à plus de voitures, plus de découverte…plus de tout en fait. Non pas qu’il ne soit pas digne d’intérêts mais par exemple, à la sortie du musée Mercedes, je regardais les voitures d’un autre œil. A la sortie du musée Porsche, je n’avais que la simple impression de m’être rincé les yeux et d’avoir eux droit à une piqure de rappel sur l’histoire de cette marque. Mais si vous êtes resté sur votre faim, je ne saurai conseiller d’autre que de traverser la route pour se diriger dans la concession Porsche Stutggart où il est possible d’admirer (et d’acheter, bien entendu) une 997 Sport Classic, une Carrera GT jaune ou une RUF Yellowbird, entre autre.
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