Esthétiquement déjà, la Tazzari Zero présente un style bien plus pimpant et recherché que la concurrence. Un grand choix de teintes et les jantes disponibles en trois finitions de couleur différentes permettent de la personnaliser à son goût, rappelant un peu la MINI. Les lignes simples changent des bricolages en vogue dans la catégorie des quadricycles. De même, la finition extérieure semble plus soignée que sur la moyenne des modèles de ce genre. Sans être aussi propre qu’un modèle de grande série qui peut se permettre des tolérances d’assemblages bien moindres la Tazzari présente bien.
A l’intérieur, les contraintes de poids (la Tazzari pèse, réglementation oblige, 400kg sans les batteries) limite le choix des matériaux. Les plastiques sont très, très fins et l’ambiance dépouillée. Un certain nombre d’éléments en alu brut témoigne de l’activité industrielle de Tazzari. On aurait tout de même aimé les voir un peu mieux dégrossis. Reste que là encore, même si on est assez loin de ce qu’on peut attendre d’une automobile de grande série du même prix (la Tazzari est vendue 23 900€), on est au-dessus de ce qui se fait dans la catégorie.
Reste ce qui se passe derrière le volant. Face à une Reva à la tenue de cap aléatoire et une Microcar anémique, la victoire semblait facile. Sauf que la Tazzari possède une grosse longueur d’avance face à ses deux concurrentes, que ce soit en termes sécurité ou d'agrément. Ici le châssis est rigide et le comportement se rapproche de celui d’un kart… Jusqu’aux suspensions très fermes, ce qui n’est pas au bénéfice du confort. De même, sur route pavée ou dégradé, la Tazzari devient un peu sautillante.
Le plus surprenant reste l’agrément de conduite, notion totalement abstraite normalement dès que l’on parle de quadricycle. La Tazzari offre de jolies sensations, grâce à un moteur péchu.
Quatre modes d’utilisation sont disponibles. Le bouton vert permet de sauvegarder l’autonomie le plus possible, limitant les possibilités d’accélération. On est toutefois déjà bien au-delà d’une Reva i en mode « Boost ». Le bouton jaune déclenche le mode normal, dans laquelle on fait plus qu’entrevoir la notion de plaisir. Les sensations sont bien présentes et les accélérations franches. De quoi vexer quelques taxis qui croient pouvoir vous doubler les doigts dans le nez. Le bouton bleu est à presser par temps de pluie, limitant le couple à la roue afin d’éviter tout patinage. Enfin, le bouton rouge, vous l’aurez deviné, permet de lancer le mode sport. Comme sur tous les autres modes, il reste un temps de latence assez long au départ arrêté. Sans doute un choix de Tazzari pour éviter toute surprise au conducteur par un démarrage trop vif. Tout de même, un peu plus de réactivité aurait été bienvenue, d’autant que la mécanique en a les capacités. Mais une fois lancée, la Zero fait preuve d’une vivacité étonnante, réjouissante, soulignée par le bruit rigolo du moteur. Que ceux qui trouvent que les électriques manquent de caractère sonore testent la Tazzari !
La Tazzari Zero dépasse donc ses concurrentes sur tous les plans, se payant même le luxe d’être amusante à conduire. Elle rappelle en ce sens un peu la Daihatsu Copen. Un petit engin léger et vif, au comportement de kart. Reste un prix également bien plus élevé (d’environ 5000€) que la concurrence. Son autonomie étant de plus limitée à 140 km, elle ne pourra guère s’affranchir de son rôle de jouet pour riches. Au moins a-t-elle le bon goût de l’annoncer et, surtout, d’en avoir le style attirant.
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