Aux USA, ce coupé Genesis est disponible avec deux motorisations : un V6 3.8l de 306 chevaux (disponible depuis peu avec le pack R-Spec) et un 2.0 Turbo délivrant 210 chevaux. C’est ce dernier qui équipait notre modèle d’essai, bardé en plus d’un «Racing Pack» comprenant les suspensions raffermies, le différentiel à glissement limité et le système de freinage Brembo afin de rendre le comportement de l’auto un peu plus proche de nos standards européens.
Peut-être vous dites-vous qu’un roturier bloc quatre cylindres de 210 chevaux dans une voiture telle que celle là ne sert qu’à faire de la figuration. Détrompez-vous, car, même si la puissance maximale n’est délivrée qu’à 6.000tr/min, le couple de 305Nm est, lui, atteint à 2.000tr/min. De quoi assurer de belles relances, doublées d’une souplesse digne d’un bloc diesel. La boîte à six rapports le confirme d’ailleurs en adoptant une conduite «cool» puisqu’on peut alors aisément rouler à allure modérée sur le rapport supérieur en n’ayant pas besoin de rétrograder pour reprendre de la vitesse.
Mais ce n’est assurément pas de la sorte que s’apprécie le mieux cette Genesis Coupé. Pour en goûter toute la saveur, il faut laisser le moteur grimper dans les tours et aller s’amuser loin des autoroutes, là où le bitume se fait sinueux. C’est là que se révèle tout le potentiel de ce gros coupé, qui avale les courbes avec une stabilité et une précision qui n’a rien à envier à ses illustres concurrentes. Un vrai plaisir d’autant qu’avec l’ESP qu’il est possible de désactiver complètement, la Genesis, en bonne propulsion qu’elle est, aime se laisser glisser à gauche ou à droite lorsqu’on attaque un peu fort. Un décrochage qui intervient toujours de manière très progressive, permettant ainsi de bien l’appréhender. Mais bien entendu, tous les propriétaires ne passeront pas le plus clair de leur temps dans cet exercice. Alors sans aller jusque là, on appréciera tout de même la belle vélocité du moteur, qui expédie le 0 à 100km/h en 6,8 secondes et continue de pousser jusqu’à 220 km/h. Les 210 chevaux se laissent donc facilement dompter (même si certains regretteront la trop grande linéarité du moteur) et passent à la route en toutes circonstances, quelles que soient les conditions d’adhérence. Le différentiel à glissement limité n’est sans doute pas étranger à l’affaire.
Quelle que soit l’allure adoptée, les suspensions font en tout cas très bien leur travail : fermes mais confortables en conduite «normale», elles contrôlent parfaitement les mouvements de caisse une fois que l’on ménage un peu moins l’auto. Le levier de vitesse est également un régal à manier puisqu’avec ses faibles débattements et sa commande ferme, il n’est pas sans rappeler une certaine Mazda MX-5. Il y a pire comme référence !
Mais la Genesis Coupé n’est pas dénué de défaut pour autant : les sièges auraient notamment pu être un peu plus enveloppants, la sonorité du quatre cylindres n’a vraiment rien d’envoûtant et l’on aurait préféré un embrayage à la course un peu moins longue. Rien de bien rédhibitoire cependant. Quand à la consommation moyenne, elle était un brin élevée, avec une valeur de 19,2 mpg (modèle américain oblige) affichée à l’ordinateur de bord au terme de notre essai, soit 12,4l/100km.
Conclusion
La Hyundai Genesis Coupé est une voiture bien née. Dotée d’un comportement tout à fait digne de son segment et capable de distiller de vraies sensations de conduite, elle devrait permettre d’effacer les vieux préjugés qui persistent encore et toujours à l’égard de la marque (et plus largement à l’égard des voitures coréennes)…pour peu que l’on prenne le temps de d’y prêter attention. Et c’est assurément là que, pour Hyundai, le plus dur reste à faire.
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