Magny-Cours Superleague/F3 GB: 1. Superleague Formula
Ce week-end, la Superleague Formula et le championnat Britannique de F3 faisaient une escale commune dans la Nièvre. Le Blog Auto y était, l'occasion de vous présenter ces disciplines.
Ce week-end, la Superleague Formula et le championnat Britannique de F3 faisaient une escale commune dans la Nièvre. Le Blog Auto y était, l'occasion de vous présenter ces disciplines.
La Superleague Formula est une discipline à part dans le sport automobile. Pour simplifier, il s'agit de monoplaces aux couleurs des grands clubs Européens de football.
En 2001, il y eu une première tentative avec le "Premier 1 Grand Prix". A l'époque, les organisateurs cherchaient à rivaliser avec la F1 et pour y arriver, il fallait s'appuyer sur quelque chose qui parle à tous. L'idée était donc d'amener les fans de foot sur les circuits.
Fin 2007, le projet est ressuscité, sous le nom de "Superleague Formula" et le premier championnat eu lieu l'année suivante.
Les voitures utilisées sont des Panoz DP09. Officiellement, elles portent le badge "Elan Motorsport Technology".
Le moteur est un V12 4,2l 750ch créé par Menard Competition Technologies. Les pneus sont des Michelin et les freins des Brembo.
Le V12 fait un beau bruit très grave, comme les F1 de la fin des années 90. Le mécano de Peireira criait "Fire!" avant chaque allumage, à l'intention des personnes présentes dans le box. "Ear destruction!" aurait été plus approprié.
La plus rapide des Superleague tournait en 1'26,969. Alors qu'en 2008, à Magny-Cours, Bruno Senna décrochait la pole des GP2 en 1'22,250.
Sébastien Bourdais est l'une des têtes d'affiches de la série.
Pour rappel, le Manceau fut champion de France de F3 (1999), puis de F3000 (2002.) TWR-Arrows devait le faire débuter en F1 en 2003, mais le team mit la clef sous la porte. Il s'est reconverti avec succès en Champ Car, remportant les titres 2004, 2005, 2006 et 2007 (faisant exploser le record de titres consécutifs) avec Newman-Haas. Il fut même à l'origine d'un bref intérêt des écuries de Champ Car pour les pilotes tricolores. En parallèle, il fut une cheville ouvrière de Pescarolo en endurance.
Mais l'envie de courir en F1 était la plus forte. Faute de mieux, il accepta un volant chez Toro Rosso en 2008. Equipier de Sébastien Vettel, il avait tout à perdre. Après une saison en demi-teinte, il est repêché in extremis afin de servir de tuteur à Sebastien Buemi. A mi-saison, il reçoit un SMS: "T'es viré."
Il court donc actuellement en Superleague. Ses débuts, fin 2009, furent tonitruant avec des succès à Estoril, Monza et Jarama, avec la voiture du Sevilla FC engagée par Emilio de Villota.
Sa voiture 2010 porte les couleurs de l'OL et elle est engagée par l'équipe LRS Formula de Laurent Redon.
Son fan club a fait le déplacement dans la Nièvre. On les voit ici patienter devant le box de LRS/OL.
Franck Perera n'a que 26 ans et pourtant, son histoire est longue...
En 2001, lorsque Toyota débarque en F1, elle cherche à créer une filière avec l'objectif à terme d'avoir 2 pilotes de F1 estampillés Toyota. Perera, qui court alors en kart, est l'un des heureux élus. Ses débuts en automobile (championnat Italien de Formule Renault, Euro F3 et GP2) sont étroitement surveillés par le constructeur. En GP2, Olivier Panis lui sert même de coach personnel.
Tout s'écroule à l'été 2006, lorsque Ange Pasquali (N°2 de l'équipe F1 et responsable de la filière) est viré. Perera (et l'autre membre de la filière, Ryan Briscoe) est prié d'aller voir ailleurs. Il s'exile en Formule Atlantic, où il termine 2e du championnat. Conquest lui offre un volant en Champ Car, mais suite à la fusion Champ Car/Indycar, Conquest est sur la paille et il lui faut des pilotes payants.
Depuis, on l'a vu en Indy Light, en Indycar et donc, en Superleague. En 2009, il portait les couleurs de l'AS Roma pour Emilio de Villota. Cette année, il court pour Flamengo et Alpha Motorsport.
La colonie Française compte également Frank Montagny (ici à gauche de Pereira.)
La carrière de "FKM" a bien failli se finir en 1996, lorsqu'un grave accident en Formule Renault le prive d'une moitié de saison. Mais La Filière, son équipe de FR, le fait monter en F3. En 1998, Montagny connait un superbe début de saison en championnat de France, alors qu'on attendait David Terrien ou le Belge David Saelens. Ce dernier s'impose, mais FKM s'est fait remarqué. Après 2 saisons modestes en F3000, il franchit les Pyrennés et remporte l'Open Nissan (2001) et la Nissan World Series (2003.)
Il est ensuite embauché comme pilote d'essai Renault F1. Un statut "Manu Collard-esque" (beaucoup de photos, très peu de kilomètres): Renault a besoin d'un alibi tricolore. Bien que manager de Montagny (condition sine qua none pour avoir le volant), Briatore lui coupe l'herbe sous le pied. Lorsque Jarno Trulli est viré, il donne la 2e Renault à Jacques Villeneuve, puis Heiki Kovalainen (également managé par F.B.) prend petit à petit la place de FKM. Les mauvaises langues disaient que Briatore a embauché des généalogistes pour voir si "Jean-Pierre Kova" n'avait pas des ancêtres Français...
En 2006, il effectue quelques courses chez Super Aguri, le temps que l'équipe ne trouve un pilote Japonais valable. Puis il fait une saison sur le banc de touche de Toyota.
Il tente ensuite sa chance en Champ Car, avec un unique départ (2e, tout de même) pour la dernière, à Long Beach.
Et donc, cette année, il débute en Superleague. Barazi Epsilon, présent depuis 2008 avec le Galatasaray est passé pour 2010 à 2 voitures. Celle de Montagny est aux couleurs des Girondins de Bordeaux.
Julien Jousse (Emilio de Villota/AS Roma) et Tristan Gommendy (Barazi/Galatasaray) complètent la délégation Française.
Le Néerlandais Robert Doornbos (ex-pilote Minardi et Red Bull en F1; vice-champion 2007 de Champ Car) est la dernière "star" de la série. Il court Azerti/Corinthians.
L'Espagnole Maria de Villota (Alpha Motorsport/Atletico Madrid) est la seule femme au départ. Elle n'a poas laissé de souvenirs impérissables en Formule Palmer, en Euro F3000 et en WTCC.
Elle est la fille d'Emilio de Villota, vu en F1 (sans succès) à la fin des années 70 et qui dirige aujourd'hui une écurie.
Le programme indiquait "Mario" de Villota. Mais rassurez-vous, Mario n'est pas "devenue" Maria!
Les qualifications se déroulent avec un système de pools, puis il y a des quarts de finales, des demi-finales et enfin, une finale avec les deux meilleurs.
A ce petit jeu, l'Anglais Craig Dolby (Alan Docking/Tottenham) est le plus fort:
Mais le lendemain, dans la première course, Yelmer Buurman (Atech/Milan AC), malheureux dans la finale, se venge. Il oublie Dolby au feu vert et on ne le reverra plus. Dolby et Chris Van Der Dift (Gü/Olympiacos) complètent le podium.
La grille est inversée pour la deuxième manche. Du coup, Max Wissel (Gü/Basel), Jousse et Davide Rignon (Azerti/Anderlecht) montent sur le podium.
Une superfinale a lieu avec les six premiers des deux courses. Burrman se montre de nouveau intraitable. Rignon et Wissel décrochent respectivement l'argent et le bronze.
Au classement, Totenham reste néanmoins en tête (avec 250 points), devant le Milan AC (196 points) et Anderlecht (183 points.) L'OL de Bourdais et les Girondins de Bordeaux sont 13e et 14e (sur 18.)
Personnellement, je suis mitigé sur la Superleague. Certes, la voiture est belle et il y a des "stars".
Néanmoins, quel est l'intérêt de cette discipline? Il existe déjà le GP2, la F2, la FR 3.5 et l'Auto GP (ex-Euro F3000.) Le nombre d'équipes et de pilotes de talents n'est pas extensible à l'infini. Alors chacune possède d'authentiques espoirs, des "ex-futurs" qui viennent faute de F1 (comme Giorgio Pantano, vu successivement en GP2, en Superleague et qui est aujourd'hui en Auto GP!) et des gentleman-drivers "rapides comme Cresus" qui n'ont rien à faire là (sous peine d'accident, cf. le vol plané de Teixeira à Marrakech.)
En prime, la Superleague tente de mettre en avant non pas le pilote, sa machine ou son écurie, mais l'équipe de foot qui la sponsorise. Même l'organisateur n'y croit pas trop: dans l'affiche officiel, on voit Bourdais et Montagny et non pas l'OL ou Bordeaux.
Photos de la galerie: Superleague Formula
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