Les 24 heures du Nürburgring pourraient apparaitre aux yeux de certains, comme entre guillemets le penchant "populaire" de la classique mancelle, sans prototype mais avec tout de même de véritables GT de courses et des pilotes professionnels aux côtés des amateurs. Toutefois, la course allemande bien que moins rayonnante d'un point de vue médiatique, mérite un certain intérêt. Effectivement, il y a d'abord ce légendaire circuit qu'il faudra affronter de jour comme de nuit, long de plus de 20 kilomètres. Et puis on décompte une multitude de catégories qui au final rassemble environ 250 équipages, allant de la Renault Clio à la Porsche 911 GT3 RS "civile", en passant par des Audi R8 GT3 entre autres. On imagine par conséquent les difficultés de gestion de trafic, pour les "dépasseurs" comme pour les "rattrapés".
Comme beaucoup de séances d'essais privés dans toutes les disciplines, dans un des garages du circuit club de Magny-Cours, on s'affairait sur les autos jusque tard dans la nuit la veille du roulage. Peugeot va s'attaquer à l'épreuve dans la catégorie D1T, réservée aux véhicules Diesel dont la cylindrée se situe entre 1,7 l et 2,0 l. Pour cela, le bloc HDi 163 ch a vu sa puissance grimper jusqu'à 200 ch, grâce notamment à une cartographie moteur revue, et une pression de turbo ainsi qu'une injection optimisées.
Pour le reste, les pièces apportées sur les véhicules viennent toutes du catalogue Peugeot ou Peugeot Sport. On retrouve par exemple des disques de freins de 807, alors que les jantes sortent tout simplement de la liste des options du RCZ. Un arceau a bien entendu été installé, et l'aileron arrière escamotable a été remplacé par un grand spoiler en carbone. Le plus gros travail a été fait sur la réduction du poids, avec un gain estimé à 150 kg. Exit tous les habillages, climatisation et tout ce qu'il était possible d'enlever. On note au final, aucune grosse intervention pour transformer ce RCZ en un véhicule de compétition capable de rivaliser avec les concurrents de sa catégorie.
Sur le papier, on se dit qu'a priori Peugeot se prend un peu trop au sérieux en mettant en piste des RCZ à peine modifiés. Et pourtant, les techniciens du Graff Racing qui s'occupent de l'exploitation des deux voitures, ne chôment pas, et travaillent avec le même professionnalisme que dans des championnats spécialisés avec des "vraies" bolides de course. Dans le stand durant cette session d'essais, l'ambiance y est studieuse derrière une baie d'ordinateurs, le matériel dernier cri, et les ingénieurs ne ratent pas une miette des données télémétriques émises par les voitures. A chaque retour de l'auto, les mécaniciens se ruent autour pour guetter que tout fonctionne comme il faut, et ajustent les réglages suivant le ressenti des pilotes.
Derrière le volant du RCZ frappé du numéro 200, on retrouvera 4 pilotes français aux profils éclectiques. Notamment Jean-Philippe Peugeot, le représentant de la famille, qui troquera l'espace de 24 heures son siège au conseil de surveillance pour le baquet du dernier bébé de Sochaux. Et puis Cyrus Ayari cadre commercial de la marque au Lion, mais aussi grand frère de l'illustre Soheil, fera partie du quatuor. Stéphane Caillet, qui officie habituellement au département du développement des liaisons au sol, se partagera les relais avec le reste de l'équipage. Enfin, Olivier Perez qui au quotidien s'occupe du marketing chez Peugeot, complete cette escouade 100% Peugeot et 100% française. La seconde voiture, la 201, sera conduite par Jürgen Nett, Henning Klipp, Michaël Bohrer, et le célèbre (en Allemagne) sportif touche à tous Joey Kelly qui devrait assurer une bonne visibilité pour Peugeot auprès des medias allemands.
Nous nous rendrons sur le Nürburgring pour suivre les 15 et 16 mai prochains, l'édition 2010 de cette course de 24 heures.
http://www.dailymotion.com/swf/video/xdaqd6
A lire également : ce week-end, les 24h du Nürburgring