Le dernier palace roulant de la firme de Crewe débarquera sur le marché britannique à l’été 2010. D’ici là le constructeur dévoile de temps en temps quelques « secrets » de fabrication. Évidemment de rigoureux standards de technologie et de fabrication sont employés par l’équipe d’assemblage de Bentley pour créer la silhouette unique et sculptée de la nouvelle mais ce n’est pas tout. « Ceci n’est qu’une partie de la minutieuse attention aux détails portée à la berline phare de Bentley dans le centre de peinture de la compagnie, à Crewe« , dévoile le constructeur.
Rappelons d’emblée que le Mulsanne sera disponible en pas moins de 115 couleurs « de série », mais puisqu’il s’agit d’une Bentley, exclusivité oblige et prestige aussi, la palette proposée pourra aller encore plus loin. En clair ? Qu’importe la volonté du client. Mais comment marche justement le procédé de peinture de cette Mulsanne ? Un peu comme partout. Allez, détaillons.
Une fois que la carrosserie métallique nue arrive à l’atelier de peinture via la rampe automatisée, elle passe dans une série de bassins d’immersion visant à dégraisser puis nettoyer, conditionner, rincer, phosphorer et rendre passive (moins sujette à la corrosion) la structure d’acier et d’aluminium. À chaque bassin, la carrosserie est plongée et basculée afin de s’assurer que le moindre recoin et interstice soit atteint. Après le drainage, on la descend dans un bassin de transfert électrique où le courant augmente à 320 volts, forçant les particules ioniques dans la solution à se déposer sur le métal chargé pour former avec le phosphore une barrière protectrice anticorrosion.
À partir de là, les artisans chevronnés de Bentley mettent leur talent et leur expérience à l’épreuve. Deux couches d’apprêt sont appliquées à la main, après quoi la carrosserie est scrupuleusement inspectée et sablée à l’aide de divers outils manuels ou électriques. Ce n’est que lorsque l’apprêt est impeccable que la couche de base de la couleur choisie peut être appliquée, encore une fois à la main pour garantir un fini optimal. Des couches de laque claire sont ensuite appliquées par un robot avant d’être polies à la perfection et inspectées à la loupe par un spécialiste.
Question : si les laques peuvent être appliquées par un robot, pourquoi n’est-ce pas le cas aussi de la couleur ? Dave Walton, de l’atelier de peinture de la Mulsanne de préciser : « Les couleurs possèdent toutes des propriétés différentes et notre perception d’une couleur change en fonction de la richesse et de l’épaisseur de la couche. Par ailleurs, deux maîtres de la peinture ne pourraient pas appliquer exactement la couche de couleur de base de la même façon. Il faut donc faire confiance à l’œil et au toucher de chaque spécialiste, pas seulement au processus« . Une œuvre d’art à ce point.
Avec l’ajout de nouveaux finis satinés et de jeux de deux couleurs dans le vaste catalogue de Bentley, Walton affirme que les compétences de son équipe s’élargissent et s’approfondissent constamment. Le satinage, en particulier, ne peut être retravaillé ou poli dans une zone limitée; la moindre imperfection oblige à recommencer le processus à la grandeur du panneau.
Au dire de Walton, les artisans de Bentley sont impatients que la vraie production de la Mulsanne débute. « On nous a déjà demandé d’assortir une peinture à un vernis à ongles, de traiter une Bentley classique de 50 ans et même de créer un ton de turquoise pour un mixeur destiné à nos acheteurs de modèles Brooklands, Arnage et Azure, dit-il. Toutefois, même si notre palette de série compte au-delà d’une centaine de couleurs, nous attendons vivement notre première commande pour une couleur qui n’existe pas encore. Nous voulons relever ce défi à la perfection. » Une perfection qui s’échangera contre espèces sonnantes et trébuchantes.
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Source : Bentley.