En cette période de nouvel an Chinois, les constructeurs du Pays du Milieu multiplient les annonces. Chez Geely, on a choisi de... Revoir à la baisse les objectifs de lancements.

Revenons dans les années 90. La Chine connait une libéralisation économique et un premier boum de l'automobile (qui atteint les 100 000 unités annuelles, puis les 200 000, puis les 500 000, etc.) Mais les joint-ventures représentent la quasi-intégralité du marché.

Des entreprises privés ou semi-étatiques présentent des prototypes, mais la plupart ne seront pas produit. En 1998, Li Shu Fu est plus chanceux: sa Geely Haoqing (ci-dessous) débarque sur le marché. Il s'agit d'une Xiali (ex-Daihatsu Charade) avec une calandre inspirée des Mercedes et un vieux moteur Toyota, le tout produit à la main dans une fabrique. Mais Li claironne: c'est une voiture fabriquée par et pour les Chinois (en fait, il a recruté des ingés Coréens au chômage et des ingés Japonais à la retraite), à un prix "Chinois" (l'équivalent de 2000€!)

Fin 2001, la Chine entre dans l'OMC. D'autres constructeurs "purs" émergent. Mais Geely a 3 ans d'avance (un gouffre, à l'échelle de l'automobile Chinoise.) Le constructeur ouvre sa propre école de commerce (avec un cursus "race queen"!) et il lance l'Asian Formula Geely "pour que la Chine ait, un jour, un pilote de F1". Sur de son fait, Li débarque aux salons de Francfort 2005 et de Détroit 2006. Les médias occidentaux comparent cet homme souriant, qui fut d'abord fabriquant de motos à Soichiro Honda.

La suite fut moins rose. Les Chinois brocardaient les Geely: présentation austère, finition minable, équipement limité, fiabilité désastreuse, etc. Le constructeur avait défriché le concept de voiture Chinoise et d'autres (Byd, ChangAn, Chery, Great Wall, MG-Roewe...) marchèrent sur ses pas.

Faute d'avoir su se renouveler, les ventes plafonnent de 2006 à 2008 avec environ 200 000 unités. Et évidemment, les autres ne l'ont pas attendu.

Le constructeur a renouvelé sa gamme: exit la Merry (ex-Haoqing) et place à la King Kong/Golden Eagle et à la citadine Panda. Officiellement, Geely veut désormais privilégier la qualité à la quantité.

Cette dernière, lancée pour les 10 ans de la marque, est désormais son best seller. Pour 2010, Geely nous promet une version électrique (photo du haut), une version 1,5l et la GX313 (ci-après.) Cette dernière est une Panda avec une panoplie complète de SUV (mais toujours en 2 roues motrices.)

Enfin, il nous promet un "vrai" SUV, le GX718. Notez que cela fait 2 ans qu'il doit "bientôt sortir", alors personnellement, je le mets au conditionnel.

Depuis 2009, Geely a décidé de se scinder en plusieurs marques. "Emgrand" est censée être sa marque premium. L'équation est simple: plus une voiture est vendue chère, plus son constructeur marge dessus.

Après la berline moyenne EC7, en 2009, Emgrand va lancer cette année la routière EC8.

Le soucis est que jusqu'ici, cette montée en gamme fut surtout une affaire de centimètres supplémentaires. Chery a lancé un 2,0l turbo et un V6 3,0l devrait suivre. Quand est-ce que les Emgrand auront de vrais moteurs?

Les 515 et 515RV devaient sortir sous la marque Gleagle. Elles porteront finalement des blasons Shanghai Englon (ex-Shanghai Maple.)

C'est sous cette marque qu'avait été présenté la fameuse copie de Rolls-Royce. Ce modèle, le GE, n'est pas sur les tablettes.

Au total, Geely voudrait vendre 412 000 véhicules en 2010 (soit environ 25% de croissance.) C'est beaucoup à l'échelle du constructeur, mais Byd et Chery comptent chacun vendre deux fois plus de véhicules.

En comptant les nouvelles motorisations et les nouvelles boites de vitesse, Geely lancera 12 nouveautés en 2010... Alors qu'il en avait annoncé 20 il y a quelques semaines.

Source:

Gasgoo

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