F1: Fisichella, invité de dernière minute?
par Joest Jonathan Ouaknine

F1: Fisichella, invité de dernière minute?

Pilote Force India, puis Ferrari, en 2009, Giancarlo Fisichella est sans volant fixe. Annoncé dans presque toutes les écuries, il devrait se contenter de regarder le Grand Prix de Bahreïn à la télévision. A moins qu'il ne s'invite à la dernière minute. Le Romain étant un habitué de ce genre de situation...

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Pilote Force India, puis Ferrari, en 2009, Giancarlo Fisichella est sans volant fixe. Annoncé dans presque toutes les écuries, il devrait se contenter de regarder le Grand Prix de Bahreïn à la télévision. A moins qu'il ne s'invite à la dernière minute. Le Romain étant un habitué de ce genre de situation...

"Fisico" fit d'abord figure de dommage collatéral des opérations "mains propres" (à l'instar de ses compatriotes Gianni Morbidelli, Max Papis, Vicenzo Sospiri ou de Sandro Zanardi.) Terminé, l'époque où, en Italie, il était facile de trouver un budget pour la F1 (à condition de ne pas poser trop de questions.)

Champion de F3 Italienne et vainqueur du Grand Prix de Monaco F3 en 1994, il du se résoudre à courir ensuite en DTM. Giancarlo Minardi l'aime bien, mais il lui faut un pilote payant.

Pour 1996, il doit embaucher Taki Inoue. Inoue n'a guère brillé en 1995, chez Arrows-Footwork.

Son crédo, c'est davantage les bêtisiers. A Monaco, aux essais, il termine dans un rail. Juste après, Jean Ragnotti est en démonstration avec la Clio Maxi et il se paye l'épave. A Budapest, son moteur part en flamme. Inoue s'arrête fait des gestes à un commissaire, le poursuit pour l'engueuler... Sans voir la Tatra d'intervention rapide, qui l'a renversé. Enfin, à Monza, il se fait prendre un tour par Damon Hill, qui tente de semer Michael Schumacher. Inoue oublie de regarder dans ses rétros et en voulant l'éviter, Hill embarque Schumacher dans le décor.

Mais s'il intéresse Giancarlo Minardi, c'est que Inoue est censé apporter 3 millions de dollars, soit un quart du budget.

Sauf qu'à quelques jours du début de la saison, le sponsor du pilote Japonais se volatilise. Ainsi, Fisichella passe du rang très honorifique de pilote d'essai à celui de titulaire...

Du moins, jusqu'à ce que Minardi trouve un autre pilote payant. Cet homme là sera Gianni Lavaggi. A mi-saison, Fisico cède son baquet et retourne en DTM/ITC.

Quelques mois plus tard, Jordan cherche un pilote expérimenté pour épauler le débutant Ralf Schumacher. Nigel Mansell se dégonfle. Erik Comas n'était qu'une candidature spontanée. Quant à Martin Brundle (pilote Jordan en 1996), il fait déjà figure d'ex...

Et devinez qui s'invite à la dernière minute? Le pilote Romain! Loin d'être un simple porteur d'eau, il s'offre 2 podiums et marque 20 points (contre 1 podium et 13 points pour "monsieur Frère".)

Fisichella était alors managé par Flavio Briatore. Ce dernier lui a donné un statut de "pilote Benetton prêté à Jordan". Pour 1998, l'écurie anglo-italienne veut le "récupérer" et Fisichella commet la lourde faute de suivre l'avis de son manager.

Benetton se cherche alors un moteur et un manager. Les podiums sont rare. Mi-2000, Renault rachète l'écurie. Mais l'année suivante, Fisichella décide de changer de manager. Briatore, redevenu manager de Benetton ne le supporte pas et fin 2001, il est prié d'aller voir ailleurs.

"Ailleurs", c'est Jordan. Hélas, l'équipe s'enfonce peu à peu. Il y développe néanmoins une réputation de "tueur d'équipier": à côté de lui, Pedro Lamy (chez Minardi), Ralf Schumacher, Takuma Sato, Giorgio Pantano et Timo Glock (chez Jordan) ou Alexander Wurz et Jenson Button (chez Benetton) sont à l'arrêt! Pour certains, cette comparaison fut fatale pour leur carrière...

Le Grand Prix du Brésil 2003 tourne au chaos, avec la pluie, puis les sorties de route de Webber et Alonso. Fisichella a doublé le leader Raikkonen, lorsque la course est stoppée. Mais Jordan devra montrer ses propres chronos aux officiels pour montrer que le vainqueur est l'Italien et non le Finlandais. Ainsi, 15 jours après, Fisichella reçoit sa toute première coupe de vainqueur:

Fisichella a alors une grosse cote dans le paddock. On le dit proche de Williams, McLaren le déboute in extremis (Ron Dennis ne veut plus voir d'Italien depuis qu'il a eu Andrea de Cesaris...) et c'est finalement chez Sauber qu'il échoue en 2004.

Le temps de dominer largement un Felipe Massa placé là par Ferrari (22 points contre 12!) et il part chez Renault.

Il termine son premier Grand Prix, en Australie, sur la plus haute marche du podium, mais Fisichella sert surtout à aider Fernando Alonso. Pour la première fois de sa carrière, il est "N°2". Et ce n'est pas un petit train à la Schumacher-Barrichello. Lorsque "Nando" est malmené par les Ferrari et les McLaren, Fisico est trop loin pour l'aider.

En 2006, il fait un peu mieux, avec une victoire et 5 podiums, synonyme d'une 4e place finale.

En 2007, Briatore lui propose une mission suicide: suppléer au départ d'Alonso et conserver les titres, alors que l'équipe a été construite autour de l'Espagnol. Le bilan fut désastreux et en fin de saison, Briatore vire de nouveau Fisichella.

Plus personne ne veut de lui et il atterrit chez Force India. En 3 ans, l'écurie a changé de mains 3 fois. Pour les experts, c'est une future galère. D'ailleurs, après un test, Ralf Schumacher y déclina un volant.

Fisichella signa, sans autre ambition que de "rester en F1".

Un an et demi plus tard, il voit le bout du tunnel à Spa. Il mène la vie dure au vainqueur, Kimi Raikkonen. Médaillé d'argent, il remonte sur son premier podium depuis 2006!

Il était alors en discussion avec Ferrari pour remplacer l'oubliable Luca Badoer. D'aucuns jugent que ce serait une folie: pourquoi quitter une Force India qui marche bien, avec le risque de se faire prendre définitivement sa place par Vitantonio Liuzzi?

Mais Fisichella laissa parler son cœur de tifosi. Pour 2010, Ferrari avait déjà 3 pilotes pour 2 baquets: Fernando Alonso, Felipe Massa et Kimi Raikkonen. Pourtant, le Romain était persuadé d'avoir ses chances!

Comme prévu, ce fut une voie sans issue. 5 Grands Prix dans une voiture dont le développement était gelé et 0 point. Sans surprise aussi, Ferrari annonça qu'elle n'aurait pas besoin de Fisichella en 2010.

On l'a vu, pendant 13 ans, Fisico a souvent fait mentir les parieurs, en allant là où on ne l'attendait pas.

Durant sa carrière, il est passé deux fois chez Benetton/Renault (1998-2001) et (2005-2007.) Or, aujourd'hui, que s'y passe-t-il? à quelques semaines du début de la saison, la carte bleue de Vitaly Petrov a été avalée par le distributeur (toute ressemblance avec les problèmes de Taki Inoue...)

Officiellement, tout va bien, ce n'est qu'une erreur de traduction d'un communiqué. En pratique, Renault pourrait chercher un pilote rapide, pas cher (comme un retraité prêt à tout pour revenir...) et connaissant bien l'équipe.

Et Fisichella pourrait ainsi nous refaire le coup de l'Australie 1996, 14 ans après!

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Pilote Force India, puis Ferrari, en 2009, Giancarlo Fisichella est sans volant fixe. Annoncé dans presque toutes les écuries, il devrait se contenter de regarder le Grand Prix de Bahreïn à la télévision. A moins qu'il ne s'invite à la dernière minute. Le Romain étant un habitué de ce genre de situation...

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