Car même si les envolées qui retentissent aux quelques «coups de gaz» à l’arrêt de sont pas aussi lyriques que celles d’un M63 AMG ou d’un Range Supercharged, elles ne laissent aucun doute quant à la noblesse du bloc qui sommeille sous le capot.
Comme souvent, les premiers kilomètres de notre essai sont réalisés sur autoroute, à allure légale, où le X6 M se montre plutôt docile et confortable. Bien sur les accélérations sont franches et on sent qu’on en a sous la pédale, mais on a le sentiment d’être dans une voiture conçue pour tailler la route, plutôt que dans un monstre dédié à la performance. Une grande polyvalence qui ravira certainement les pères de famille tentés par l’auto, qui n’escomptent sans doute pas rouler pied au plancher tous les jours.
C’est après avoir quitté l’autoroute que je me décide à passer la boîte en mode M. Et instantanément, l’auto change de visage. La boîte repasse un rapport, le régime moteur augmente légèrement et le bruit se fait donc un peu plus présent dans l’habitacle. A mon approche, le feu passe au rouge : l’occasion rêvée de mesurer l’accélération de ce X6 M. L’œil rivé sur le feu, guettant le moment ou il passe au vert, j’enclenche la première. Et dès l’instant ou la lumière verte s’allume, je soude la pédale de droite au plancher…et me voilà littéralement catapulté vers l’avant. L’accélération est démentielle ! Collé au siège, le cerveau luttant vaillamment pour ne pas rester sur place, les 100km/h sont atteints en 4,7 secondes à peine dans un ronflement digne des abords de Spa-Francorchamps.
Alors, oui, vous vous dites peut-être que le 0 à 100km/h en 4,7 secondes, ce n’est pas si exceptionnel que ça. C’est vrai. Pour une sportive… Mais lorsqu’il s’agit d’un SUV qui accuse 2.305 kilos sur la balance, cela change la donne. Le tout, sans aucune perte de motricité, la transmission intégrale se chargeant de faire passer toute la cavalerie au sol sans la moindre embûche.
C’est aussi, entre autres, grâce à celle-ci que le X6 M se montre aussi à son aise en conduite dynamique : les reprises sont toujours tonitruantes et sans jamais que l’auto ne soit dépassée par la puissance du V8, la prise de roulis est parfaitement contrecarrée par les suspensions adaptatives et la direction s’avère d’une grande précision. Le tout, agrémenté des relents très «racing» qui s’échappent au lever de pied. On en arrive même à prendre carrément son pied derrière le volant !
On regrettera par contre les sièges manquant de maintient (à moins d’opter pour des baquets), et qui ballottent donc quelque peu les occupants en conduite active. La remarque est encore plus vraie pour les passagers arrière, où les places manquent cruellement de profondeur tant sur l’assise que sur le dossier.
Repasser la boîte en mode D signifie la fin de la récréation. Le X6 M redevient alors sage, ou du moins civilisé pour continuer à tailler la route à la manière d’une bonne GT.
Vous vous doutez bien qu’on ne vous parlera pas d’écologie dans ce billet, même si ce X6 M est homologué pour une consommation moyenne de 13,9l/100 km, soit des rejets de CO2 de 325 gr/km. Mais bon, dans la pratique, l’ordinateur de bord affiche des valeurs largement supérieures…
Conclusion
Civilisé et tout à fait utilisable au quotidien lorsque la boîte est en mode D, ce X6 M se mue en un véritable engin à sensations fortes une fois les modes «Sport» ou «Manuel» sélectionnés. Du très beau travail, d’autant que le châssis et les suspensions ne craignent pas d’être malmenés et que la débauche de puissance passe au sol avec une déconcertante facilité. L’engin ultime pour papas pressés en somme.
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