C’est donc sur la 550i que j’ai jeté mon dévolu. Comme annoncé en première partie, celle-ci est équipée du V8 4.4l de 407 chevaux. Avec une telle cavalerie, «la joie», comme aime le dire la nouvelle communication de BMW, s’annonce au rendez-vous.
Dès la pression du bouton Start, toute la noblesse du moteur se fait entendre, avec son feulement caractéristique des blocs de grosse cylindrée qui donne envie de le titiller avec la pédale de droite pour le faire rugir. Mais même dans ce cas, tout ce qui se fait entendre ressemble plus à un gros miaulement qu’à un franc rugissement. Il faut dire que l’auto n’a certainement pas été taillée pour la sportivité ou l’ostentation, et les ingénieurs ont donc travaillé le moteur en ce sens. Silence et discrétion de rigueur.
D’ailleurs, une fois la portière refermée, pratiquement aucun bruit ne filtre de l’extérieur. Et en route, le moteur se fait pour le moins oublier. Il faut vraiment écraser la pédale de droit pour qu’un petit relent de V8 vienne chatouiller l’oreille. C’est dans cet exercice également que l’on prend la mesure de toute la fougue du moteur tant la poussée nous colle au siège. Un coup d’œil sur les chiffres officiels suffit d’ailleurs pour s’en convaincre : 5,5 secondes suffisent à passer de 0 à 100km/h. Pas mal du tout, pour un mastodonte de plus de deux tonnes (2.060 kilos). La joie est donc bel et bien là !
Comme les autres blocs, celui-ci est couplé à la toute nouvelle boîte automatique à huit rapports, jusque là réservée à la très exclusive BMW 760i. Un pur bonheur ! Le passage des vitesses s’enchaîne ultra-rapidement et sans le moindre à-coup, et la réponse à l’accélération est instantanée. Comme la plupart des offres similaires, cette nouvelle boîte est dotée de trois modes de fonctionnement : normal, sport ou manuel. Ce dernier mode aurait sans doute été plus agréable à utiliser si l’auto était dotée de palettes au volant, mais bon…
Grâce à l’option Adaptative Drive montée sur notre véhicule d’essai, il est aussi possible de faire varier le comportement de l’auto en agissant sur plusieurs paramètres, sélectionnables via l’iDrive. Quatre modes préréglés sont ainsi proposés : «normal», «sport» (accélérateur plus incisif, direction et suspensions raffermies), «Sport+» (idem mais avec intervention limitée du contrôle de stabilité dynamique) et «Confort» (suspensions, direction et accélérateur assouplis). Il y en donc pour tous les goûts, toutes les humeurs et toutes les situations.
Mais si prendre un V8 apporte «la joie» au volant, c’est plus fâcheux quand, après quatre jours, votre pompiste vous accueille avec un grand sourire et vous appelle par votre prénom. Car vous pouvez directement faire une croix sur les 11,2l/100km homologués par le constructeur : en situation réelle, la consommation mesurée lors de notre essai s’est chiffrée à 13,6l/100km sur environ 400 kilomètres. Un exemple : après une centaine de kilomètres sur autoroute à 130km/h, l’ordinateur de bord affichait 11,7l de conso moyenne, déjà au dessus de la moyenne officielle. Oups.
Sur nationale en revanche, il est vrai que les 8,3l/100km annoncés par le constructeur en «extra-urbain» sont tout à fait envisageables.
Bon, il est vrai aussi que l’acheteur type de cette motorisation ne se préoccupera sans doute pas trop de sa consommation de carburant.
La BMW 550i GranTurismo est facturée 83.900 euros en France, 77.100 en Belgique.
Conclusion
Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette 550i GranTurismo n’usurpe pas son identité. Confortable et spacieuse comme une limousine et noblement motorisée, la GranTurismo emmènera ses occupants au bout du monde. Et à l’arrivée, ils en redemanderont !
Mais chez nous, comme pratiquement partout en Europe de l’Ouest, le 530d représentera la majeure partie des ventes de l’auto, dont le propriétaire aura certainement une utilisation plus rationnelle que le voyage au long cours. Pour lui, la GranTurismo ne manque pas d’atouts face à sa sœur berline puisqu’elle permet de profiter de l’aspect pratique d’un hayon et d’une modularité plus poussée, sans nécessairement devoir se tourner vers le break sans en avoir l’utilité. Reste à voir si la clientèle, plutôt conservatrice, suivra…
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