Essai Audi A8 : huit rapports, huit cylindres (3/4)
par Nicolas Meunier

Essai Audi A8 : huit rapports, huit cylindres (3/4)

Audi semble vouloir faire du V8 le cœur de gamme pour l’A8. Quoi de plus normal, si on considère que c’est l’Audi V8 qui a initié la lignée des limousines aux anneaux en 1988. En essence et en diesel, ces deux blocs ouvrent le feu. Commençons donc notre série d’essais par eux.

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A l’arrivée à Malaga, je me décide pour une version 4,2l TDI. La première portion de parcours est un trajet autoroutier en direction de Gibraltar. Après avoir fait mumuse avec les sièges, on appuie sur le bouton de démarrage situé sur la console centrale. Il convient alors de sélectionner le mode D de la boîte automatique à huit rapports. Cela se fait par une manette, située juste derrière la molette du MMI afin de servir de support au poignet lorsqu’on fouille dans les menus. Cette manette de sélection déroute au premier abord, puisqu’elle revient en place après sélection. Pas de trajet sur une grille comme sur une boîte auto standard, donc. A l’usage, cela s’avère plutôt bien fichu et ergonomique. On sent égrener les diverses positions via de petits crans, pour arriver à celle qu’on veut. Etrange, mais agréable.

On quitte très vite l’environnement de l’aéroport pour se retrouver sur l’autoroute. Ce qui frappe au premier contact, c’est la direction de cette A8, qui semble idéalement calibrée, ne laissant paraître aucun flou. On vérifiera cela plus tard, sur d’autres routes plus exigeantes. Le V8 TDI se fait très silencieux, même en accélération à pleine charge. Celle-ci se fait d’ailleurs très linéaire. Je vais encore paraphraser Baudelaire… Là, tout n’est qu’ordre et beauté. Luxe, calme et volupté. Ces deux vers expriment parfaitement l’ambiance à bord de l’A8 4,2l TDI. Le moteur, discret et puissant a tout ce qu’il faut pour ravir les amateurs de limousines. Au point qu’on en regretterait presque la vivacité de la boîte, très prompte à rétrograder. Cela assure une réactivité canon lors des reprises mais un peu plus de progressivité aurait peut-être été appréciable en conduite coulée. Avec un peu d’habitude, on apprend à simplement effleurer l’accélérateur dans ces circonstances, afin de bénéficier du ouaté voulu.

L’insertion sur cette autoroute montre les capacités évidentes du V8 TDI, qui se montre extrêmement discret, tournant à un régime très faible sur le huitième rapport. Les seuls bruits qu’on entend sont aérodynamiques et proviennent des rétroviseurs. Alors que certains confrères commencent bille en tête à vouloir tester les capacités du moteur de l’A8 (je n’ai jamais été doublé par autant de limousines en moins d’une heure), je décide de brancher le régulateur et d’observer le travail de toutes les assistances de sécurité. La sélection de la vitesse est intuitive sur le commodo dévolu au régulateur, de même que le réglage de la distance de sécurité à respecter. Cet équipement très agréable qu’est le radar de distance fonctionne à merveille, on n’en attendait pas moins. Il en est de même pour la détection d’angle  mort. Confort, sécurité et puissance… Cette A8 4,2l TDI a tous les atouts nécessaires pour faciliter les longs voyages autoroutier, qu’on soit bloqué à 130km/h pour cause de radar ou qu’on roule à une allure bien supérieures, sur les terres natales de cette Audi.

Par la suite, l’arrivée en zone urbaine aux environs de notre hôtel fait preuve de l’extrême aisance de l’A8 dans ces conditions. Le volume est assez peu sensible et la souplesse très appréciable. Une vraie voiture pour VIP, donc. Très feutrée et facile.

Le climat ne respecte plus rien… Même dans cette région du Sud de l’Espagne, c’est sous la pluie que nous entamons les essais le lendemain matin. L’étude du road book nous signalant des routes qui tortillent, j’opte cette fois pour la version 4,2l FSI. C’est bien sur ce terrain qu’on pourra vérifier le prétendu dynamisme de l’A8, qui ne nous a pas sauté aux yeux lors du trajet de la veille.

Après un bout d’autoroute, les premiers lacets en direction de Ronda apparaissent. De virage en virage, le V8 essence s’avère bien plus communicatif que son camarade diesel. Le conducteur profite à loisir de ses vocalises, vu qu’Audi a eu le bon goût de ne pas trop en étouffer la sonorité. De quoi ravir les oreilles sportives. On se sent ainsi plus proche du moteur que dans une Jaguar, par exemple. Mais la sportivité n’est pas qu’une sonorité de moteur.

On modifie donc les réglages de suspension, direction, boîte et réponse moteur en mode dynamique, à l’aide de la commande MMI. Puis c’est parti pour un tour de manège. Le changement est assez sensible. Là où l’A8 affichait un très bon niveau, elle devient juste excellente. Pas d’inertie, une vigueur appréciable et une facilité impressionnante. La direction confirme son calibrage parfait, les suspensions sont d’une grande efficacité, faisant montre de précision tout en sauvegardant le confort. Mieux, l’A8 ne s’avère pas ennuyeuse en conduite rapide, l’équilibre neutre de son châssis acceptant la dérive de l’arrière. Il est bien rare qu’une berline de cette taille se montre aussi gratifiante pour son conducteur.

Cette V8 FSI justifie donc les dires d’Audi quant au dynamisme de l’A8. Aussi confortable que la V8 TDI, elle affiche un tout autre visage. Sport pour l’essence, chauffeur de maître pour la diesel. Deux V8, deux approches. Et c’est certainement celle de la V8 TDI qui colle le mieux à l’A8, même si ce n’est pas la plus réjouissante. Celle d’une voiture de luxe à l’aise et ouatée en toutes circonstances.

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Audi semble vouloir faire du V8 le cœur de gamme pour l’A8. Quoi de plus normal, si on considère que c’est l’Audi V8 qui a initié la lignée des limousines aux anneaux en 1988. En essence et en diesel, ces deux blocs ouvrent le feu. Commençons donc notre série d’essais par eux.

Nicolas Meunier
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