Essai Mercedes S400 BlueHybrid: Géant vert
par Pierrick Rakotoniaina

Essai Mercedes S400 BlueHybrid: Géant vert

La Mercedes Classe S demeure la référence du segment des berlines de luxe, et domine tranquillement son marché, malgré une concurrence toujours plus affutée. Depuis l’an dernier, la marque à l’Etoile compte dans son catalogue une version supplémentaire, baptisée S400 Hybrid, qui donne une énième bonne raison aux grands patrons pour justifier l’achat d’un tel véhicule. Sa technologie de propulsion que nous allons voir plus en détails, lui permet de réduire sensiblement sa consommation et ses émissions polluantes, avec des chiffres de rejets de CO2 inférieurs à ceux d’une Mercedes Classe A200 Turbo.  Sous le capot de cette Classe S, un V6 et un moteur électrique de 20 ch, qui développent une puissance cumulée de 300 ch.

Zapping Le Blogauto Essai Mercedes Classe E400E 4MATIC

Moteur électrique de 20 ch, batterie lithium-ion

Les temps où l'on considérait les grosses berlines allemandes comme des véhicules lourds consommant comme des camions, semblent plus que jamais en passe d'être révolus. Afin de donner une image plus conciliante à son vaisseau amiral, Mercedes a donc adjoint au V6 de 279 ch qui mue habituellement la S350, un bloc électrique, alimenté par une batterie lithium-ion placée dans un coin du compartiment moteur. Sur la balance, la S400 accuse un surpoids d'environ 60 kg par rapport à la S350, et pèse comme une S350 CDi soit 1 955 kg. Autant dire qu’a priori cela ne change rien au comportement du véhicule.

Chez Mercedes, on nous concède qu’il s’agit plutôt d’une "mild-hybrid", en attendant un système complet qui sera présenté sur la prochaine génération de Classe S en 2012. En effet, le moteur électrique de 20 ch ne vient qu’en assistance au V6, dans les phases d’accélération. Aussi bien au démarrage depuis l’arrêt, comme en reprise pour soulager la charge du 6 cylindres, au bénéfice des consommations. Impossible donc, de rouler uniquement grâce à la propulsion électrique. Pour compléter cette panoplie, le système start-stop intégré, sert également à la réduction des émissions, à chaque feu rouge ou arrêt de n’importe quel nature, en coupant le moteur.

Et si le vrai luxe, c'était le silence?

Dans la pratique, sans même penser à ce système, on conduit d’abord une Classe S. Ambiance luxe au programme, avec du cuir, du bois et de la technologie. Un peu trop même… Le réglage de son siège prend à lui seul plusieurs minutes. A vouloir ajuster au millimètre l’inclinaison sous les cuisses, le gonflage au niveau des lombaires et des épaules, la longueur de l’assise etc etc, on ne trouve finalement jamais sa « top » position. Les 3 mémoires disponibles n’apparaissent alors pas superflues, sous peine de ne jamais retrouver son bonheur. A l'occasion du restylage de l'an passé, de nouveaux équipements ont fait leur apparition, comme le splitview qui permet au passager de regarder un DVD sur l’écran central, alors que le conducteur ne verra que le GPS. A l’extérieur, rien vraiment de marquant, en dehors de rétroviseurs inédits et de tous les feux à technologie led, à l’avant comme à l’arrière. Du côté des assistances à la conduite, on note l’arrivée d’un lecteur des panneaux de limitation de vitesse, qui remonte l’information sur le tableau de bord.

Au volant, si vous n’êtes pas informé de la présence d’un bloc électrique, alors vous ne détecterez absolument rien. Aucune différence, on accélère et freine comme d’ordinaire. Les habitués des Classe S au mieux remarqueront la pédale de gauche un peu plus dur, et un frein moteur variable suivant la charge de la batterie. En revanche, impossible de passer à côté du système start/stop, un vrai enchantement, surtout dans une voiture de ce standing. Et si le vrai luxe c’était le silence ? La circulation en ville se voit ainsi rythmée par des moments de calme à chaque arrêt. Pourtant, nous n’avions déjà pas à nous plaindre spécialement de l’insonorisation déjà de haut vol, moteur au ralenti. Simplement, on apprécie encore mieux le confort, lové dans son cocon de cuir, et en silence. Le bloc s’éteint en deçà des 15 km/h en phase de décélération, juste avant l’arrêt complet de manière imperceptible. Il suffit ensuite d’enfoncer un peu plus la pédale une fois le véhicule stoppé, et le frein à main s’enclenche automatiquement. Reste alors à attendre le feu vert, ou le dégagement du carrefour à un stop pour effleurer l’accélérateur et avancer. Lors des phases de redémarrage, les vibrations sont absentes.

Consommations peu ou prou équivalentes à celle du modèle Diesel

Au chapitre des consommations, on brûle moins de carburant dans toutes les situations de conduite, qu’avec une S350 classique. En fait, on s’approche des chiffres du penchant Diesel (S350 CDi). Si l’on en croit l’ordinateur de bord, durant les phases urbaines de notre parcours, nous consommions au pire un peu plus de 11 litres aux cent kilomètres, ce qui parait assez remarquable pour un véhicule pareil dans ces conditions. En revanche, nous restions assez loin des chiffres de la fiche technique, pour ce qui est des cycles mixte et extra-urbain. Au mieux, nous avons approché les 9,2 litres. Evidemment, cela reste à relativiser, vu que nous ne suivions pas scrupuleusement les conditions des tests d’homologation. Au final, le gain globale demeure notable, et permet ainsi à la S400 Hybrid de consommer comme une S350 CDi. Elle la supplante même au chapitre des émissions de CO2 (S400 186g, S350 CDi 199g, S350 242g), et légèrement à celui des performances avec un 0 à 100 km/h mieux de 3 dixièmes.

Ainsi, à l’achat, malgré le surcoût sur le bon de commande, avec le calcul de la taxe sur les véhicules de société désormais au gramme de CO2, les professionnels y gagneront. Quant au particulier, il peut rouler à l’essence tout en se donnant meilleure conscience. Faut-il y voir un signe, sur 2009, on note une réduction de la part des ventes des Diesel ou une augmentation des ventes d’essence de la gamme S, c’est selon.

Vraie hybride pour 2012

La S400 Hybrid n’est qu’un premier pas dans la politique de véhicules « verts », puisque viendra bientôt une Classe S 4 cylindres Diesel encore moins génératrice de CO2. Puis arrivera avec la nouvelle génération de son vaisseau amiral, une version commerciale du prototype S500 Plug-in, aux chiffres de consommation de micro-citadine. Pour le futur, Mercedes mise plutôt sur la pile à combustible, comme en témoignent ses derniers concepts.

En entrant dans la course des voitures de luxe à technologie « eco-friendly » avec cette Classe S, Mercedes prend le train avec un peu de retard. En attendant l'arrivée de leur premier modèle 100% hybride dans 2 ou 3 ans, la marque à l’Etoile ne pouvait rester sans réagir. Cela complique les choses pour ses rivales qui ne proposent de l’hybride à ce niveau de gamme, que sur des modèles plus onéreux à moteurs V8 minimum, certes plus puissants et souvent plus véloces. La S400 s'offre elle le mot tendance du moment – hybride – pour  moins cher (92 300 €), tout en préservant son image de luxueuse berline. Du côté de la concurrence, l'argument d'un cheptel plus fourni sous le capot, deviendra de plus en plus difficile à tenir dans le contexte actuel, pour justifier des chiffres du sacro-saint CO2 supérieurs.

Quelques chiffres:

  • Moteurs: V6 3.5 Essence  de 279 ch + Electrique 20 ch
  • Couple maxi: 385 Nm, 2 400-5000 tr/min
  • Transmission: Aux roues arrière
  • Boite de vitesses: Automatique 7G-tronic à 7 rapports
  • 0 à 100 km/h: 7,2 secondes
  • Conso. mixte l/100 km - Rejets CO2 g/km: 7,9 - 186
  • Réservoir: 90 litres
  • Poids: 1 955 kg
  • Prix (Malus écologique): Dès 92 300 € (750 €)

http://www.youtube.com/watch?v=e3TvYeSmOU8

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Pour résumer

La Mercedes Classe S demeure la référence du segment des berlines de luxe, et domine tranquillement son marché, malgré une concurrence toujours plus affutée. Depuis l’an dernier, la marque à l’Etoile compte dans son catalogue une version supplémentaire, baptisée S400 Hybrid, qui donne une énième bonne raison aux grands patrons pour justifier l’achat d’un tel véhicule. Sa technologie de propulsion que nous allons voir plus en détails, lui permet de réduire sensiblement sa consommation et ses émissions polluantes, avec des chiffres de rejets de CO2 inférieurs à ceux d’une Mercedes Classe A200 Turbo.  Sous le capot de cette Classe S, un V6 et un moteur électrique de 20 ch, qui développent une puissance cumulée de 300 ch.

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