Comme en 2009, l'Argentine et le Chili accueilleront le Dakar en janvier. Les équipes d'ASO ont préparé un nouveau parcours plus concentré mais aussi plus difficile avec un long passage de sept jours dans le désert d'Atacama.
« Nous avons beaucoup appris l’année dernière, commente Etienne Lavigne, Directeur du Dakar. Pour cette édition 2010, nous passerons sept jours dans le désert d’Atacama alors que nous ne l’avions qu’effleuré en janvier dernier. Nous n’avons pas besoin de faire des étapes très longues pour voir une très belle compétition. Avec la chaleur et les difficultés du parcours, 200 à 250 kilomètres sont suffisants. Dans l’Atacama, un désert des plus arides avec l’altitude et des températures atteignant les 45°C, les concurrents trouveront les difficultés qu’ils viennent chercher. Dans ces conditions, l’endurance, le courage et la volonté seront déjà bien récompensés. Cette nouvelle définition nous permettra également de débuter les journées plus tard et d’éviter ainsi le brouillard matinal. »
Les grands favoris se présenteront en Volkswagen Race Touareg : Giniel de Villiers, tenant du titre, Carlos Sainz, Mark Miller, Nasser Al-Attiyah et Mauricio Neves seront opposés aux anciens pilotes Mitsubishi (qui s''est retiré cette année) Stéphane Peterhansel et Nani Roma ainsi que Guerlain Chicherit.
Premier rendez-vous demain au Havre pour débuter l'embarquement des véhicules dans le bateau qui arrivera en Argentine le 21 décembre. Le départ sera donné de Buenos Aires le 1er janvier.
Le parcours
Étape 1 - Buenos Aires > Cordoba Vendredi 1er et samedi 2 janvier
Dans les premiers jours du rallye, les dépassements sont parfois malaisés. Pour faciliter la cohabitation entre les motos et les voitures, un parcours dédoublé a été dessiné, avec un kilométrage légèrement plus faible pour les deux roues. Si les pistes empruntées se séparent sur deux tronçons, le programme reste similaire, avec des pistes qui séduiront les accros à la glisse. En autos, les experts noteront le clin d'œil à la manche argentine de WRC, qui a ses habitudes dans la vallée de Calamuchita. Les virtuoses du volant auront ici l'occasion de s'exprimer.
Étape 2 - Cordoba > La Rioja Dimanche 3 janvier
Toujours pour éviter les manœuvres délicates, les motos et quads auront comme la veille un parcours dédié. Sur la majeure partie de la spéciale, les adeptes du cross et de l'enduro se régaleront des sauts en aveugle et des enchaînements de virages. Ils aborderont ensuite un environnement plus sauvage : moins sinueux, mais plus caillouteux. Les pilotes engagés en autos et camions auront quant à eux à économiser leurs freins dans une longue descente en milieu de spéciale.
Étape 3 - La Rioja > Fiambala Lundi 4 janvier
C'est sur le troisième jour de course proprement dite que les concurrents passeront un premier test. Le changement de contexte est radical : on passe de la terre au sable, et l'on s'attaque surtout à une portion de dunes de près de 30 kilomètres. Hormis leur dimension, qui convient parfaitement à un début de rallye, ces dunes se caractérisent par leur couleur blanche. Dans ce nouveau décor, les équipages reprendront goût au hors-piste. Ils devront aussi se prémunir contre les variations climatiques, et spécialement le vent de sable, fréquent dans la région.
Étape 4 - Fiambala > Copiapo Mardi 5 janvier
Les organisateurs ont pris soin de ménager les concurrents dans cette journée consacrée dans un premier temps au passage de la frontière. Après un départ extrêmement matinal, la traversée de la Cordillère des Andes se fera en liaison. A cette altitude parfois supérieure à 4000 mètres, les frissons seront liés à la température autant qu'à la beauté des paysages. La redescente, côté Chili, conduira ensuite les pilotes et équipages vers une spéciale de désert absolu. La distance relativement courte de l'exercice permet encore d'effectuer les derniers réglages pour une configuration " sable " que les véhicules garderont pendant plusieurs jours.
Étape 5 - Copiapo > Antofagasta Mercredi 6 janvier
La région est réputée pour sa densité en mines d'or et de cuivre. C'est bien le thème du labeur que vont expérimenter les pilotes sur leur route vers Antofagasta, aussi exigeante physiquement que nerveusement. Les pistes ouvertes mais caillouteuses de début de journée ne laissent aucun répit en termes de concentration. Et les portions de hors-piste qui suivent demanderont une solidité sur tous les plans : c'est ici que les pilotes auront à se débattre dans du fesh-fesh, dénommé guadal dans cette partie du continent. Au terme de cette étape où les changements de rythme seront nombreux, la notion d'endurance commencera à prendre tout son sens. Les moins vigilants auront déjà commis des erreurs.
Étape 6 - Antofagasta > Iquique Jeudi 7 janvier
Les efforts sont équitablement répartis sur la spéciale du jour. Sur les tronçons de hors-piste du premiers tiers, la poussière invitera à la prudence. Les pistes larges et roulantes qui constituent le cœur du programme obligeront ensuite ceux qui " jouent des places " à maintenir un rythme élevé. Ils auront toutefois intérêt à garder une bonne dose d'énergie, puisqu'un erg " à l'africaine " les attend au cœur d'une portion sablonneuse d'une cinquantaine de kilomètres. Mais pour le final, la récompense reçue sera à la hauteur des difficultés. Après avoir escaladé une dernière dune, les concurrents s'engageront en descente sur un toboggan de sable de près de trois kilomètres, avec Iquique et les vagues de l'Océan Pacifique à l'horizon. Un spectacle inoubliable.
Étape 7 - Iquique > Antofagasta Vendredi 8 janvier
La plus longue spéciale du rallye est aussi la plus variée. Si l'on quitte toujours Iquique avec regrets, la splendeur des paysages donne du cœur à l'ouvrage, tout comme la dimension ludique des dunes de sable à avaler en première partie de journée. La technique idéale sera beaucoup plus difficile à trouver au moment de traverser un salar, d'environ 3 kilomètres. Sur cette étendue jonchée de gros blocs de sel séchés, certainement inédite pour la majorité des concurrents, la vitesse chute sous la barre des 10 km/h ! Une fois la plaisanterie digérée, les pistes menant à Antofagasta sont en majorité roulantes et ouvertes. Le menu étant copieux en sable et en kilomètres, un point de règlement autorise les pilotes et équipages à rejoindre le bivouac jusqu'à 18h00 le lendemain, pendant la journée de repos.
Étape 8 - Antofagasta > Copiapo Dimanche 10 janvier
La centaine de kilomètres de liaison matinale permet de sortir d'une zone fréquemment brumeuse, afin de donner le départ de la spéciale dans des conditions optimales de visibilité. Si la journée de repos a rempli son rôle, les débats pourront reprendre sur cette avant-dernière étape dans l'Atacama. Sur un terrain caillouteux en début de spéciale, les minutes sont facilement perdues en cas de faute pour un vainqueur en puissance. Avec les kilomètres, le rythme de croisière devrait augmenter progressivement, jusqu'à ce que l'on pénètre dans les zones dunaires, de plus en plus nombreuses à l'approche de Copiapo. Ceux qui veulent profiter du panorama final ont interdiction de lézarder : l'étape est longue et les journées sont courtes.
Étape 9 - Copiapo > La Serena Lundi 11 janvier
Pour la dernière journée dans l'Atacama, l'occasion est donnée de faire le plein de sable et de dunes : c'est principalement sur les 180 premiers kilomètres que les difficultés seront concentrées. Le terrain étant particulièrement ouvert, un départ en ligne est prévu pour les motards, par vagues de vingt pilotes. A ce stade de la course, les leaders sont identifiés dans chaque catégorie, mais le podium peut être bouleversé à tout moment. De même, ceux qui atteignent La Serena ont certainement couvert la partie la plus difficile techniquement. Mais il reste à couvrir la distance, avec sang froid et sans précipitation. Pour les amateurs, c'est sur ces qualités que le Dakar se joue.
Étape 10 - La Serena > Santiago Mardi 12 janvier
La fin du séjour en Atacama rappelle à tous que le Chili s'étend avant tout sur des territoires vallonnés. La végétation y est riche et variée, ce que pourront constater les concurrents sur leur route vers Santiago. En chevauchant les collines, ils auront aussi à s'acclimater à des tracés à nouveau sinueux, où les erreurs de trajectoires peuvent se payer en minutes, voire en heures. Il y a beaucoup plus à perdre qu'à gagner sur l'étape du jour.
Étape 11 - Santiago > San Juan Mercredi 13 janvier
C'est par le Paso Libertadores, perché à 3500 mètres d'altitude, que les concurrents quitteront le Chili pour rejoindre l'Argentine, où sera organisée la spéciale du jour. Pour les cinquante premiers kilomètres, qui constitueront l'unique tronçon du rallye réellement disputé en altitude, les mécaniciens auront pris soin d'effectuer les réglages servant à compenser la perte de puissance. Les pilotes évolueront ici sur les hauts plateaux andins, avec en fond visuel le célèbre Aconcagua, qui domine la région du haut de ses 6859 mètres. Pour rejoindre San Juan, il faudra ensuite se frayer un chemin dans les rios. Entre temps, les autos et surtout les camions auront à préserver leurs freins dans une longue descente de près de 20 kilomètres.
Étape 12 - San Juan > San Rafael Jeudi 14 janvier
Pour la plus longue étape du rallye, le programme est aussi mouvementé que spectaculaire. On quitte la région des dinosaures sur des pistes traversées par des rios, entourées de petits canyons et autres cheminées de fées. Après environ 200 kilomètres de spéciale, les concurrents reprendront momentanément la route afin d'éviter un site naturel classé. La deuxième partie, exclusivement sablonneuse, imposera de nombreux sauts. Les motards peuvent se préparer à en prendre " plein les bras ", et les meilleurs d'entre eux ne devraient que très rarement dépasser les 100 km/h. La journée est d'autant plus fatigante qu'elle se termine par une longue liaison.
Étape 13 - San Rafael > Santa Rosa Vendredi 15 janvier
A la veille de l'arrivée, le classement peut encore être chamboulé. Nul ne doit se considérer à l'abri d'un plantage, dans le sable gris des dunes de Nihuil, les dernières du rallye. Après ce passage d'une quarantaine de kilomètres, ce sont des pistes larges et rapides qui conduiront jusqu'à l'arrivée de la spéciale. Ces portions représenteront l'une des rares occasions de tester sur la longueur la vitesse de pointe des véhicules, tout en ménageant la mécanique.
Étape 14 - Santa Rosa > Buenos Aires Samedi 16 janvier
Du premier au dernier, la concentration reste de mise sur l'ultime étape, où les statistiques sont formelles : on enregistre presque toujours une poignée d'abandons à quelques longueurs du but. Les 206 kilomètres de la spéciale, parcourus sur des pistes très rapides, doivent donc être appréhendés avec la plus grande vigilance. A l'arrivée, les héros de cette 32ème édition seront dans un premier temps célébrés dans le village de San Carlos de Bolivar. Les aficionados, conscients que les moments de joie les plus intenses sont à saisir sur la ligne, seront nombreux à faire le déplacement. Après une avalanche d'émotions, les concurrents feront route vers Buenos Aires, où un nouveau bain de foule est à prévoir.