Renault aurait-il cédé à la pression ? Qui sait ...
Alors que Vladimir Poutine avait tenu la semaine dernière des propos sévères à l'encontre de la firme au losange, le vice-Premier ministre russe Igor Chouvalov a déclaré mardi que Renault, qui détient 25% d'Avtovaz, s'est dit prêt à "investir" dans le constructeur automobile russe.
Le but : assurer la survie du constructeur malmené par la crise. Reste à déterminer le "comment" ? ...
"La chose la plus importante c'est que Renault a confirmé son intérêt stratégique dans le développement d'Avtovaz", a déclaré pour sa part M. Chouvalov lors d'une réunion consacrée au secteur automobile russe. Le montant investi sera déterminé après annonce du constructeur russe sur le contenu de son programme d'investissement.
Prudent, le groupe français a souligné quant à lui que s'il entendait demeurer partenaire d'Avtovaz ... plusieurs façons d'investir s'offraient à lui ... et pas forcément via versement de cash. Histoire, peut-être que les efforts profitent réellement aux destinataires ?
Mettant la pression dès la semaine dernière sur Renault pour que l'actionnaire du russe Avtovaz mette la main au portefeuille, le premier ministre russe avait déclaré lundi qu'il ne tolèrerait pas la disparition du constructeur automobile. Tous les actionnaires doient participer à son sauvetage sur "une base égale", a-t-il ainsi martelé.
Le 24 septembre, Avtovaz, dont les ventes ont chuté de 44% depuis le début de l'année, a confirmé officiellement, son intention de licencier 27.600 personnes sur un total de 102.000.
"AvtoVAZ a besoin d'être restructuré", a déclaré lundi Vladimir Poutine. "Nous savons tous que, si nous ne faisons rien, l'entreprise restera malade pendant une longue période, puis qu'elle cessera tout simplement d'exister. Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser cela se produire" a-t-il ainsi affirmé lundi lors d'une réunion majeur impliquant les différents protagonistes.
"Je voudrais que tous les actionnaires prennent une part égale dans ce travail commun" de restructuration, a par ailleurs ajouté l'ex Président russe. Montrant l'exemple, Vladimir Poutine a promis que l'Etat russe financerait en partie la restructuration du constructeur automobile AvtoVAZ. Il n'a cependant pas obtenu de Renault un engagement ferme de recapitalisation.
Vendredi, le chef du gouvernement russe s'était voulu menaçant, laissant entendre que le Kremlin n'hésiterait pas à diluer la participation de Renault si ce dernier n'apportait pas des capitaux frais à AvtoVAZ.
"Nous avons octroyé une première tranche de 25 milliards de roubles (570,4 millions d'euros) à Renault-Nissan, faisant en sorte de ne pas diluer leur bloc de contrôlé. Soit ils participent au financement de l'entreprise, soit nous devrons revoir la répartition des actions", avait alors indiqué le premier ministre lors d'une réunion du gouvernement.
Lundi, lors d'une entrevue avec les administrateurs du constructeur russe, le président du comité de direction de Renault pour la région Eurasie, Christian Estève a certes déclaré que Renault avait l'intention de se développer en Russie ... tout en n'avançant aucun chiffre et aucun plan précis.
Christian Estève avait alors assuré que Renault allait concevoir une nouvelle ligne de modèles pour AvtoVAZ. Ce qui nécessitait d'avoir recours à de bons équipementiers. Un moyen d'investir ?
Mardi, Renault s'est voulu plus précis, soulignant qu'une aide à Avtovaz pouvait prendre différentes formes, notamment celle d'une collaboration dans les achats ou les composants.
Le quotidien financier russe Kommersant affirme pour sa part que le constructeur russe a besoin de 70 milliards de roubles (2,33 milliards de dollars) pour rester à flot, en plus des 25 milliards de roubles déjà injectés par l'État.
Selon le journal, Renault pourrait acheter des actions Avtovaz supplémentaires, opération qui pourrait être financée via l'octroi d'une licence et d'équipements pour l'assemblage de la Logan. Une manière aussi pour lui d'éviter une dilution de sa participation
A moins que la volonté ultime de Moscou soit d'obtenir de Renault une accélération des transferts de technologie.
Sources : AFP, Reuters, Ria Novosti
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