Petits et gros escargots
Incroyable en effet de constater à quel point la météo locale - pourtant connue pour sa clémence particulière en ce quart sud-est - ne cesse de virer à l’orage à chaque fois qu’il se passe un événement majeur sur le Circuit Paul Ricard HTTT. Les grosses averses étaient déjà au rendez-vous pour les derniers essais Formule 1 organisés sur le Paul Ricard l’année dernière et elles viennent depuis régulièrement perturber le déroulement des manifestations tenues sur le HTTT.
Ainsi le samedi matin, les orages inondaient encore le plateau du Castellet sans pour autant décourager les propriétaires Porsche venus participer au Festival, qui étaient près de 600 cette année à se retrouver sur le Circuit Paul Ricard au volant de leurs autos de tous âges et de tous types. Dans ces conditions, mention spéciale à ceux qui osaient se lancer dans Signes en aquaplaning au volant de leur 930 Turbo, Carrera RS et autres vénérables moutures connues pour leur tendance naturelle à la dérobade arrière, forcément exacerbée sous cette forte pluie. Et que dire alors de ces collectionneurs qui risquaient leurs monstrueuses 935 : 600 chevaux et un flat-six équipé d’escargots gros comme des roues de voiture ont probablement transformé la moindre poussée du pied droit en dangereuse provocation. Bravo Messieurs.
Légendes
Porsche France décidait de faire les choses en grand pour ce festival. En plus des centaines de propriétaires venus s’amuser entre eux, la marque présentait un plateau de compétition historique digne du Mans Classic. 935, 908, 917 Sunoco on encore Carrera RS 2,7L, tout était là pour rendre hommage aux plus belles heures en sport automobile de Porsche. Mieux encore, Porsche France faisait venir plein d’autos du musée parmi lesquelles des pièces toutes plus rares les unes que les autres.
Entre autres objets uniques, une 993 Speedster - commande spéciale de Ferdinant Porsche lui-même - ou un vieux prototype de 911 au châssis rallongé.
Mais la pièce la plus impressionnante de toute cette armada sortie du musée restait sans conteste la plus folle de toutes les 911 de l’histoire : la 911 GT1 « Strassenversion » de 1998. Sa seule raison d’être était de permettre à la 911 GT1 d’être éligible aux 24 Heures du Mans 1998 - qu’elle remportera cette année-là - et sa seule présence suffit à plonger une Carrera GT dans l’anonymat le plus total.
Cette 911 GT1 « road legal » foulait donc la piste en même temps que ses consoeurs, pilotée par Stephane Ortelli avec un soupçon de nostalgie pour le pilote monégasque qui remportait Le Mans en 1998 au volant de la version course. Une auto d’ailleurs fascinante à observer : elle est simplement impossible à faire rouler ailleurs que sur le tarmac d’un circuit automobile ( à tout point de vue ), mais son habitacle comporte deux sièges presque confortables et le démarrage se fait avec une clé tout ce qu’il y a de plus classique.
Grande première
Tous les regards se tournaient vers cette terrible 911 GT1 mais elle ne suffisait pas à faire oublier les nouveautés amenées par Porsche France. L’un des 250 exemplaires de la 911 Sport Classic était exposé devant l’entrée du paddock et les Panamera envahissaient le Circuit Paul Ricard. L’occasion de se rendre compte que les premières photos diffusées par Porsche ne rendaient pas grâce à l’auto, bien plus avenante en vrai et finalement loin d’être moche. Présente en version S, 4S et Turbo, la nouvelle limousine se mêlait aux autres en piste et le fait de la voir remonter des flots entiers de 911 dans la ligne droite du mistral en disait long sur ses capacités dynamiques, elle qui explosait récemment le record chronométrique pour une berline sur le Grand Nürburgring.
Surpopulation
Bien évidemment, chacun venait avec sa Porsche et ses amis. Le nombre de 911 au mètre carré n’a jamais été aussi élevé et les parkings du circuit se transformaient en véritable halls d’exposition. Lorsque tous sont rentrés en piste pour participer à la grande parade du dimanche midi ( seul instant du week-end passé sous le soleil ! ), il y avait tellement d’autos qu’elles couvraient quasiment tout le circuit, de la ligne droite des stands jusqu’à Signes. Impressionnant à voir.
L’occasion aussi d’admirer certains exemplaires intrigants, comme cette magnifique 356 bleu clair équipée de skis en bois sur le coffre et d’un gros logo « Porsche Diesel Tractor Registry ». Amusant pied de nez aux détracteurs du Cayenne Diesel.
Bref, tout était là pour s’amuser tout en rendant hommage à la marque.
La galerie Photo du week-end
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Pour résumer
La marque de Zuffenhausen honorait le salon de Francfort avec un stand rempli de nouveautés, qu’il s’agisse de la Panamera ou d’une gamme 911 pléthorique désormais forte de la nouvelle GT3 RS, de la Turbo « phase 2 » 500 chevaux ou même de la Sport Classic en édition très limitée. Mais pour Porsche, pas question de se contenter d’un salon avec des modèles exposés en statique. Ce serait bien trop réducteur pour une marque qui reste incontestablement celle qui revient le plus souvent dans la bouche des gens lorsqu’on évoque le mot « voiture de sport ». Juste derrière une célèbre marque italienne, bien entendu. Alors, Porsche rassemble régulièrement sa grande famille juste pour le plaisir de se retrouver sur circuit le temps d’un week-end. Cette année, le rassemblement se tenait une nouvelle fois sur le Paul Ricard HTTT et tombait à point nommé pour fêter les 100 ans qu’aurait Ferry Porsche s’il était toujours de ce monde. Résumé d’un week-end sur-fréquenté en Flat-Six, malheureusement contrarié par une météo provençale qui semble définitivement maudire le beau circuit varois.