Techniquement, la Pixo n’est autre qu’une Suzuki-Maruti Alto rebadgée. Un partenariat industriel qui prolonge celui des deux constructeurs sur le marché nippon, où une partie des kei de Nissan sont des Suzuki. Ainsi l’Alto japonaise (qui n’a rien à voir avec notre Alto d’origine indienne) s’appelle Pino dans la gamme Nissan.
Dans son segment, la Pixo se retrouve face à une concurrence déjà bien installée. Sa cousine Suzuki, bien sûr, mais surtout la triplette Citroën C1/Peugeot 107/Toyota Aygo, dont la physionomie est d’ailleurs assez semblable. On peut également citer la FIAT Panda, la Hyundai i10, la Kia Picanto, en attendant la Chevrolet Spark. Les Ford Ka et Renault Twingo n’entrent pas en concurrence frontale puisque limitées à une carrosserie trois portes. La Pixo offre l’avantage d’un prix attractif, surtout si on considère que les C1 et 107 se sont légèrement embourgeoisées depuis leur récent restylage.
Stylistiquement, la Pixo fait assez pâle figure. Sa ligne n’a rien d’original, comparée à une Citroën C1 notamment, et son avant est calqué sur la Note d’avant restylage. Bref, le design semble accuser au moins quatre ans de retard. Sur ce point, l’inoxydable Panda, pourtant une des doyennes du segment (et sans restylage) est celle qui a de plus beaux restes. La palette de couleur ne parvient pas à ajouter de la gaîté à la Pixo puisque seulement six teintes des plus classiques (hormis peut-être le blanc métallisé) sont au catalogue. Pas d’extravagance comme le rose métallisé de l’Alto, qui a en plus pour elle une face avant rondouillarde plus avenante. Le seul argument de la Pixo face à la Suzuki sera donc son réseau plus développé.
L’intérieur est totalement en phase avec ce qu’on peut attendre d’un tel modèle : basique et fonctionnel. Le coffre est toutefois assez limité. L’équipement est chiche mais la concurrence ne fait pas mieux. On est simplement dans les standards du segment. Toutefois, là encore, le style manque de gaîté.
Au démarrage, le trois-cylindres se distingue par son bruit, digne de celui d’une voiture sans permis. Malheureusement, cette impression demeure à chaud. En ville, la Pixo se montre très à l’aise, grâce à sa taille menue et son rayon de braquage court. Notons toutefois l’étagement de boîte extrêmement long. En troisième à 50km/h, le moteur tourne à très bas régime, ce qui garantit un confort sonore plutôt appréciable, tout en gardant un peu de couple pour rouler sur un filet de gaz.
Sur route, cet étagement déroute. En effet, il convient de pousser le trois cylindres jusqu’au rupteur (il n’y a pas de compte-tours) sous peine de subir un trou à l’accélération désagréable. Là encore, ce choix optimise la consommation et le silence sur voie rapide urbaine à 110km/h.
Rien de tel que nos routes habituelles pour jauger du comportement routier de la Pixo. Et il faut bien dire que le bilan est décevant, principalement faute à un amortissement médiocre. Déjà, le confort en filtration est plus que moyen. Mais cela se ressent surtout en freinage sur route dégradée, où la tenue de cap est aléatoire. De plus, la direction est assez peu informative, ce qui implique qu’il est facile de dépasser les limites sans s’en rendre compte. Le sentiment général est donc assez peu sécurisant.
En conclusion, la Pixo en donne pour son argent. Il s’agit d’une citadine basique qui remplira son office sans sourciller. Elle n’aime pas être brusquée mais pourra rendre de nombreux services pour un coût d’utilisation faible. Il lui manque toutefois une bonne dose de glamour pour nous séduire. Quant à ceux qui comptent acheter cette auto comme cadeau à leur rejeton pour leur permis, mauvaise idée. Le jour où il voudra conduire vite, ledit rejeton risque d’avoir de mauvaises surprises. La citadine Nissan est donc l’archétype d’une « commuter car » à l’européenne : la chose idéale pour aller au boulot. Vu sous cet angle, sa vraie concurrente serait donc plutôt une carte Navigo.
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