Suzuki est installé à Hamamatsu, dans la province de Shizuoka. Ses origines remontent à 1909 et jusqu'à la seconde guerre mondiale la société prospéra dans le commerce de métiers à tisser automatiques bien que son fondateur, Michio Suzuki (Suzuki est le nom le plus courant au Japon, imaginez les automobiles Martin) ait eu dans les années 30 des vélléités en matière automobile. La guerre interviendra avant qu'il ne puisse industrialiser ses prototypes. Une fois la paix revenue, Suzuki revint au transport motorisé mais commença par les deux roues, avec succès, avant de revenir à son intention première, la voiture.
Après avoir acheté en 1954 une Volkswagen, une 2 CV et une Lloyd LP400 afin d'étude, il décida de monter un moteur bicylindre deux temps 360 cc dans une Lloyd et de se conformer à la sévère législation "Kei Jidousha" (voitures légères et limitées en taille et en cylindrée contre des avantages fiscaux importants). Cela ne l'empêcha pas d'être moderne dans ses choix techniques avec une suspension à quatre roues indépendantes. La Suzulight, à la carrosserie inspirée de son modèle allemand, fut mise en vente en octobre 1955.
Suzuki continuera par la suite de se consacrer presque exclusivement aux Kei cars, dont le constructeur est le leader indiscutable jusqu'à aujourd'hui avec son modèle phare la Wagon R. Ce sont plus de 18 millions de Suzuki de catégorie Kei qui se sont vendues au Japon de 1955 à juin dernier, avec un étonnamment petit nombre de modèles, de noms en tout cas : Suzulight, Fronte, Carry, Jimny, Servo, Alto, Wagon R, Every, Kei, MR Wagon, Lapin, la petite dernière la Palette et quelques autres moins diffusés. A côté de sa spécialité des petites voitures, Suzuki s'est lancé plus tardivement, à partir de 1965, et avec moins de succès, dans les voitures particulières: Fronte 800, Jimny 1000, Cultus, Escudo, Wagon R+, Every+, Grand Escudo, Aerio (la fameuse Liana de Top Gear), Cruize, Swift, SX4 et Splash. Le nombre total d'exemplaires diffusés au Japon de ces autos n'est que de 1,4 million, une paille.
L'export commença en 1959 avec la Suzulight et Suzuki rencontra le succès dans le Sud-Est asiatique avec ses petites voitures et utilitaires pas chers et faciles d'emploi. L'implantation sur les grands marchés européens et américains fut plus problématique et Suzuki passa par l'alliance avec GM pour des opérations de distribution et de branding pas toujours très heureuses. Si une partie des accords de licence demeure, en particulier avec Opel, Suzuki a depuis repris son indépendance. Le grand succès de Suzuki à l'export est la filiale Maruti-Suzuki qui avec l'Alto est leader du marché indien. Les ventes à l'étranger de Suzuki totalisent aujourd'hui 20,4 millions.
Le constructeur est aujourd'hui aussi fort que possible dans sa spécialité des Kei cars. Pour le reste c'est moins net hormis pour la Swift qui a fait son trou en Europe. A quand les 50 millions ?
Source : Suzuki
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